C’est l’organisation non gouvernementale The War Horse spécialisée dans le soutien aux anciens combattants américains et à leurs familles qui tire le signal d’alarme. Depuis le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis l’US Department of Defense a lancé une vaste cure d’amaigrissement des unités d’hélicoptères de l’US Army. Il s’agit aussi bien de répondre aux réalités tactiques issues de la guerre en Ukraine que d’une volonté de faire des économies sur les dépenses publiques. Une situation dont l’ONG souligne l’opacité.
En Ukraine les hélicoptères militaires, aussi bien ukrainiens que russes, tombent comme des mouches. Et ce depuis le début de la guerre lancée par Moscou. Une situation qui n’a échappé à aucun état-major dans le monde, encore moins à celui de l’US Army. Déjà sous l’administration Biden de premières coupes étaient intervenues, comme l’arrêt du programme UH-60V auprès de Sikorsky ou encore la fin de l’utilisation des UH-72A Lakota comme machines d’entraînement. Ce n’était rien pourtant vis-à-vis de la situation mise en lumière par l’ONG The War Horse.
Certaines baisses dans les moyens voilures tournantes de l’US Army peuvent se comprendre dans l’optique de l’entrée en service d’ici cinq à six ans du convertiplane de nouvelle génération Bell MV-75 Valor. Ainsi les derniers Sikorsky UH-60Q Dustoff d’évacuation sanitaire sont progressivement retirés du service tandis que les HH-60M de recherches et de sauvetages au combat (mais aussi d’évacuation sanitaire) sont en partie retransformés au standard UH-60M Blackhawk d’assaut. De la même manière les appareils du 160th Special Operations Aviation Regiment ne sont pas en reste. Leurs derniers MH-60K Blackhawk sont retirés du service tandis que les canonnières volantes MH-60L Direct Action Penetrator sont modernisés afin de rester le plus longtemps encore en dotation. Le profil du 160th SOAR est de ne conserver que soixante-dix hélicoptères dérivés du Blackhawk, assaut et appui tactique confondu.

La soixantaine de Sikorsky EH-60L Quick Fix II d’écoutes électroniques et de commandement aéroporté va rapidement quitté le service actif… sans être remplacée. De la même manière les quatre-vingt-dix derniers McDonnell-Douglas AH-64D Apache sont également en cours de transfert vers le «cimetière des éléphants» de Davis-Monthan AFB.
L’un des autres aspects qui peut surprendre voire même choquer c’est la volonté du Pentagone de voir l’US Army nettement moins engager ses hélicoptères dans la lutte contre les feux d’espaces naturels. Il faut savoir que l’actuel secrétaire à l’US Department of Defense est un climatosceptique notoire. À l’instar de Donald Trump Pete Hegseth ne veut en rien entendre parler de corrélation entre un réchauffement climatique qu’il nie et une possible augmentation des feux de forêts et de broussailles. Sa décision est donc ici clairement dictée par l’idéologie cancel réactionnaire plutôt que par une quelconque réflexion tactique.

Sans l’ONG The War Horse et son travail de fourmis les manigances du Pentagone pour réduire significativement la flotte de voilures tournantes de l’US Army serait passer crème. C’est là la grosse différence entre les administrations Trump et toutes les autres qui les ont précédées : le manque de transparence. Et ça au Pentagone c’est une grosse nouveauté depuis les années 1980.
Affaire à suivre.
Photos © US Army
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