Quel successeur pour le Bombardier CL-415 en Malaisie ?

À une telle question n’importe qui aurait tendance à répondre que logiquement ce sera le futur De Havilland Canada 515. Sauf que la Malaysian Maritime Enforcement Agency n’est pas tout à fait une utilisatrice lambda pour le Bombardier CL-415 puisqu’elle ne l’emploie plus comme avion bombardier d’eau mais comme appareil de recherches et de sauvetages en haute mer et de surveillance côtière. C’est pourquoi elle envisage désormais de se tourner vers un classique avion terrestre. Le marché est estimé à deux ou trois avions.

Jusqu’à récemment la MMEA alignait deux CL-415 codés M71-01 et M71-02. Sauf que début septembre 2025 elle a retiré du service le premier, celui qui justement était équipé en avion bombardier d’eau. Comme le second qui assure avant tout des missions de recherches et de sauvetages hauturiers il pouvait surveiller les 4675 kilomètres du littoral malaisien. Le M71-02 dispose lui encore d’un peu de potentiel afin de poursuivre ses vols.

À en croire les médias malaisiens l’option du De Havilland Canada 515 ou Canadair 515, honnêtement avec lui on s’y perd sur ses désignations successives, n’est pas sur la table. Le Canada ne serait donc pas en lice pour remplacer ses propres machines. En lieu et place on s’oriente plus franchement vers un duel 100% européen entre Airbus Defence et Leonardo avec respectivement le C295MPA Persuader et le P-72. Les constructeurs chinois et russes sont d’ores et déjà exclu de la compétition.

L’idée c’est justement que la MMEA abandonnerait progressivement la mission de lutte contre les feux d’espaces naturels, reprise par d’autres services de l’état malaisien, aux profits de plus traditionnelles pour une agence à caractère maritime. Le futur avion acquis devra donc pouvoir assurer des missions lointaines de recherches et de sauvetages en mer, surveiller les zones de pèches, traquer les pollueurs des mers, ou encore lutter contre la piraterie et le terrorisme maritime. Quand on voit de tels profils de missions on se dit que les deux avions européens sont les plus logiques pour ce genre de vols.

La logique voudrait que le Leonardo P-72 soit favori la Malaisie étant entrée récemment dans le giron de l’industriel italien aux travers des hélicoptères AW.139 et AW.189 achetés pour des missions de recherches et de sauvetages du littoral. Cependant le groupe Airbus est également présent au sein de la Malaysian Maritime Enforcement Agency avec le Dauphin N3 qui assurent les missions embarquées à bord des patrouilleurs hauturiers. Les jeux sont donc loin d’être faits.

Le nom du vainqueur dans cette compétition est attendu d’ici la fin de l’année afin qu’un premier exemplaire puisse être livré début 2027. La MMEA n’exclut pas d’avoir recours à la location d’un avion de surveillance afin de réaliser la transition entre le Bombardier CL-415 et son successeur.

Affaire à suivre.

Photo © Malaysian Maritime Enforcement Agency