Pour une fois l’hélicoptériste n’est pour rien si l’appareil arrivera en service «à la bourre». Ce jeudi 14 août 2025 l’état-major de Heyl Ha’Avir a annoncé que les premiers des douze Sikorsky CH-53K King Stallion ne seront pas réceptionnés début 2026 comme prévu mais plutôt vers l’été 2028. La faute en revient à l’industrie aéronautique israélienne qui peine à se mettre en ordre de bataille afin d’adapter ces titans des airs de nouvelle génération aux désidératas des aviateurs de Tsahal. Rappelons qu’ils doivent avant 2030 avoir totalement remplacés les actuels CH-53D Yas’ur 2025.
C’est à l’été 2021 qu’Israël est devenu le premier, et actuellement seul, client export de l’hélicoptère triturbine américain. Les estimations les plus optimistes donnaient alors une réception des deux premiers exemplaires à cet été 2025, rapidement renvoyée au premier trimestre 2026. Le fait est qu’aux États-Unis les deux premiers CH-53K King Stallion destinés à Israël sont d’ores et déjà assemblés et que les deux suivants sont sur la bonne voie. À ce niveau là Sikorsky suit donc parfaitement le cahier des charges établi. Mais alors comment expliquer que ces quatre premiers exemplaires ne puissent pas être pris en compte avant au plus tôt l’été 2028 ?
La réponse vient du fait que Sikorsky va livrer à Heyl Ha’Avir des hélicoptères particulièrement dépouillés. Entendez par là qu’une très grosse partie de l’avionique, environ 60%, ne sera pas installée ni donc câblée. Tel-Aviv a choisi d’israéliser au maximum ses CH-53K King Stallion. Si l’israélisation des aéronefs militaire n’a rien d’une nouveauté ce principe a pris une ampleur bien plus grande depuis que le chasseur multi-rôle Lockheed-Martin F-16I Sufa a fait son apparition dans l’arsenal aérien de l’état hébreu. Désormais l’Amérique ne livre plus aucun aéronef clé en main aux forces aériennes de Tsahal. Elles adaptent tout, elles les isréalisent.

Si le fameux groupe Elbit Systems centralise l’ensemble des modifications du Sikorsky CH-53K King Stallion c’est en réalité une vingtaine d’entreprises israéliennes qui travaillent sur le chantier. Et tout y passe : des communications encryptées aux systèmes missions en passant par le poste de pilotage ou même le système de contrôle du treuil mécanique. Les ingénieurs israéliens ne laissent rien au hasard. Et le résultat est que les actuels, et très vieillissant CH-53D Yas’ur 2025 sont tenus de résister deux ans de plus… au minimum.
Affaire à suivre.
Photos © US Marines Corps
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