«Elles arrivent au printemps, Sur les ailes du vent… Le nid originel… Les appelle… À chaque nouveau passage, Des volées d’oies sauvages, J’entends comme un appel, Et qu’ensemble on s’envole, Dans les draps bleus du ciel.». Ces paroles tirées d’une chanson du groupe québécois Mes Aïeux, est une ode au printemps. Ces temps-ci les élégants voiliers de Bernaches du Canada et d’Oies des neiges égaient de leurs joyeux cris un printemps bien morose en cette période de pandémie. En grand nombre, elles termineront leur migration dans les vastes étendues du Nord-du-Québec. Elles sont particulièrement attendues pour le «Goose Break», des habitants d’Eeyou Istchee, territoire du peuple autochtone des Cris. La chasse à l’oie y est l’occasion de rassembler les familles et les membres des communautés afin de partager cette récolte providentielle venue du ciel. Tambours et chansons font partie de cette célébration du printemps. Il n’est donc pas étonnant que le tambour traditionnel et la bernache adornent le logo d’Air Creebec.
À l’instar d’Air Inuit, la création d’Air Creebec fut possible grâce aux avantages économiques découlant de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois signée en 1975. Cette convention s’inscrivait dans la volonté du Gouvernement du Québec d’exploiter le potentiel hydro-électrique de cette vaste région. Dès 1979, Billy Diamond, chef du Grand Conseil des Cris, fait la promotion de la création d’un transporteur aérien afin de répondre adéquatement aux besoins des communautés cris isolées et dispersées sur un immense territoire. Ainsi naissait en 1982 Air Creebec, détenu à 51% par les Cris et 49% par Austin Airways (aujourd’hui disparu). Ce partenariat a permis de développer l’expertise des dirigeants et des employés autochtones impliqués dans cette aventure, si bien qu’en 1988 Air Creebec devint propriété exclusive des Cris. Les débuts d’Air Creebec furent modestes avec une flotte de deux appareils De Havilland Canada DHC-6 Twin Otter et d’un vieux Douglas C-47 Dakota.
L’infrastructure aéroportuaire dût également être développée dans la plupart des communautés. L’allongement des pistes de gravier à 1000 mètres permit l’acquisition d’un premier Hawker-Siddeley HS-748 en 1986 ainsi que d’un DHC-8-100 en 1988. Au fil des ans, Air Creebec a également utilisé d’autres types d’appareils, dont l’Embraer EMB-110 Bandeirante ainsi que les Beechcraft 1900 Beechliner et King Air 100. Grâce à ses capacités ADAC et sa robustesse le DHC-8 s’est toutefois avéré le mieux adapté aux courtes pistes de gravier ainsi qu’au rude climat du nord québécois.
Aujourd’hui, la flotte d’Air Creebec aligne une vingtaine d’avions, dont une quinzaine de DHC-8-100, deux DHC-8-300 ainsi que deux HS-748 qui ont survécu à l’épreuve du temps. Comptant 400 employés, dont le tiers d’origine autochtone, Air Creebec dessert une quinzaine de destinations au Québec et en Ontario. Ses bases principales sont situées aux aéroports de Timmins, Val-d’Or et Montréal.
Dorénavant, si vous apercevez des avions arborant bernache et tambour lors d’un passage à l’Aéroport international de Montréal, vous pourrez impressionner vos compagnons de voyage grâce à vos connaissances sur Air Creebec. Peut être aurez-vous même la tentation de vous envoler dans les draps bleus du ciel vers la contrée mystérieuse d’Eeyou Istchee !
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Une réponse
Merci pour cet article sympa…