Le remplacement des systèmes de drone tactique intérimaire Sagem Sperwer attendra encore un peu. L’industriel Safran a fait savoir que la livraison des cinq premiers drones Patroller interviendrait au cours du premier semestre 2022, donc avec plusieurs mois de retard. Et pour une fois la crise du coronavirus n’y est à priori pour pas grand-chose, la cause est plutôt à chercher du côté du système de télé-pilotage. Initialement l’Armée de Terre aurait du accepter au service ses premiers avions sans pilote depuis déjà plusieurs semaines.
Car le système de drone tactique Patroller a enchaîné les retards et les couacs. Et le plus important de ces derniers fut sans nul doute le crash d’un exemplaire d’essais en décembre 2019. L’analyse des débris de l’aéronef et l’étude du vol ont permis de mettre en avant un défaut flagrant dans le système de télé-pilotage de facture américaine. Safran en tant que maître d’œuvre du programme a donc taper du poing sur la table afin que le problème soit résolu. Résultat les drones qui auraient du être livrés à la DGA en 2020 ne le seront qu’en 2022.
Au milieu de l’année dernière une lueur d’espoir était apparue quand fut annoncée une possible livraison au cours du second semestre 2021. Finalement il n’en sera rien, ce sera bien le semestre suivant. Pour autant les personnels de l’Armée de Terre, et en particulier ceux du 61e Régiment d’Artillerie qui mettront en œuvre ces drones, n’ont pas perdu leur temps. Ces femmes et ces hommes enchaînent les heures de simulateur de vol grâce à une machine fournie par Safran. Résultat ils seront sans doute au top quand les premiers Patroller arriveront en unité.
Et par rapport au Sperwer utilisé jusque là ce nouveau drone va être révolutionnaire. Avec son autonomie annoncée aux alentours de vingt à vingt-quatre heures pour une capacité d’emport de 250 kilogrammes d’équipement le Patroller est une très grosse innovation qualitative pour l’Armée de Terre. Elle entre désormais dans la cours des grands en adoptant ce drone MALE (pour Moyenne Altitude Longue Endurance) qui dispose d’un rayon d’action quadruplé par rapport à celui de son prédécesseur.
Mais que l’on ne s’y trompe pas le Patroller reste un pur drone de reconnaissance, il n’est pas armé et ne le sera sans doute jamais. La doctrine d’emploi des avions sans pilote du 61e Régiment d’Artillerie est stricto-sensu le recueil du renseignement aéroporté.
Pour mémoire ce drone commandé à quatorze exemplaires par la France est dérivé du motoplaneur allemand Stemme S.15.
Illustration © Safran.
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2 Responses
Il me semblait qu’il devait être armé de roquettes guidées laser de 68mm de Thales pour avoir la capacité de réaliser des tirs sur des cibles d’opportunité malgré sa mission première de surveillance.
Non le Patroller est un pur moyen de renseignement. Cette capacité réduite d’emport de munition est proposée pour l’export.