Douglas A-4 Skyhawk

Fiche d'identité

Appareil : Douglas A-4 Skyhawk
Constructeur : Douglas Aircraft Company
Désignation : A-4
Nom / Surnom : Skyhawk
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1956
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions d'attaque
Rôle et missions : Avion de combat embarqué

Sommaire

“ un record de longévité ”

Histoire de l'appareil

Le Douglas A-4 Skyhawk incarne l’une des plus remarquables réussites de l’aéronautique navale américaine de la Guerre froide, tant par sa conception audacieuse que par la longévité exceptionnelle de sa carrière opérationnelle. Issu d’un cahier des charges formulé au début des années 1950 pour succéder au robuste mais vieillissant Douglas AD Skyraider, cet avion d’attaque monoplace léger, conçu pour l’emport embarqué sur porte-avions, allait profondément marquer l’histoire de l’US Navy. L’élégance de sa silhouette, l’ingéniosité de ses solutions techniques et l’efficacité démontrée en combat assurèrent au Skyhawk un succès durable dans des rôles aussi variés que le bombardement, l’appui au sol, la formation avancée, ou même la guerre électronique.

Lancé à l’initiative du constructeur Douglas Aircraft Company sous la direction du célèbre ingénieur Ed Heinemann, le programme A4D Skyhawk visait à proposer un appareil compact, économique, simple à entretenir, mais capable de délivrer une charge de bombes comparable à celle d’un B-17 Flying Fortress, tout en étant compatible avec les ponts des porte-avions de taille moyenne. Pari tenu : en limitant le poids à six tonnes à vide, en se passant d’un système d’ailes repliables, et en intégrant une architecture monobloc sans appendices inutiles, les ingénieurs de Douglas réussirent à proposer une cellule d’une grande pureté aérodynamique, propulsée par un unique turboréacteur Wright J65-W-4 (sur les premières versions), logé dans un fuselage élancé.

Le prototype du Skyhawk effectua son vol inaugural le 22 juin 1954 à Edwards AFB. Les essais révélèrent rapidement des performances excellentes pour un avion aussi compact : vitesse maximale dépassant les 1000 km/h, autonomie de plus de 1200 km, et capacité d’emport de 4 tonnes de munitions sur cinq points d’attache externes. Dès son entrée en service en octobre 1956 au sein de l’US Navy, l’appareil montra une fiabilité exemplaire et une aptitude remarquable aux opérations embarquées. En 1962, dans le cadre de la réorganisation des désignations interarmées, l’avion initialement baptisé A4D devint officiellement A-4 Skyhawk.

Les premières versions, A-4A à A-4C, se caractérisaient par leur relative simplicité. Monoplace, à aile delta sans empennage horizontal séparé, l’avion ne disposait que d’un radar de navigation rudimentaire mais pouvait tirer des bombes classiques, des roquettes, et à terme, des missiles air-sol comme le AGM-12 Bullpup. Le cockpit, modeste, était abrité sous une verrière bulle offrant une bonne visibilité. La taille réduite de l’appareil permettait une manœuvrabilité élevée à basse altitude, bien que l’absence de postcombustion limitait sa vitesse à subsonique. Sa faible envergure, seulement 8,38 mètres, lui permettait de se passer d’un mécanisme de repli des ailes, avantage non négligeable sur les ponts étroits.

Le véritable tournant technologique intervint avec le A-4E, qui introduisit un moteur plus puissant (Pratt & Whitney J52-P-6A), une cellule renforcée, et des capacités d’emport accrues. Il fut suivi du A-4F, intégrant un radar de navigation Doppler, des équipements ECM en pod dorsal reconnaissable à sa bosse caractéristique (« humpback »), ainsi que des dispositifs améliorés de libération d’armement. Ces améliorations furent particulièrement précieuses lors de la guerre du Vietnam, où le Skyhawk fut l’un des principaux vecteurs de l’aviation embarquée américaine. Il y mena des milliers de sorties d’attaque contre des objectifs au Nord-Vietnam, souvent à basse altitude et en l’absence d’escorte, exposant ses pilotes à une défense antiaérienne redoutable. Nombre d’appareils furent abattus par des missiles SA-2 ou par l’artillerie lourde, mais leur robustesse permit à beaucoup d’autres de ramener leurs pilotes malgré les dommages subis.

Dans ce conflit, l’avion démontra une fois encore ses qualités d’endurance et de précision. Léger, rapide, agile à basse altitude, le A-4 Skyhawk fut souvent préféré à des avions plus lourds comme le F-4 Phantom II pour les missions d’appui au sol. Parmi les pilotes notables ayant volé sur l’appareil figure le futur sénateur américain John McCain, qui fut abattu en 1967 alors qu’il effectuait une mission de bombardement sur Hanoï à bord d’un A-4E.

La version la plus perfectionnée jamais construite en série pour l’USMC fut le A-4M Skyhawk II, développée à partir de 1970 pour répondre aux exigences spécifiques du Corps des Marines. Équipé d’un turboréacteur J52-P-408 de 50 000 N de poussée (soit environ 5100 kgp), ce modèle disposait d’un collimateur tête haute Marconi, d’un système de bombardement informatisé AN/ASB-19 de Hughes, d’un radar d’alerte AN/ALR-45 associé à un détecteur AN/ALR-50, et d’un lance-leurres AN/ALE-39. Ces systèmes conféraient à l’avion une capacité de survie renforcée dans des environnements de guerre électronique dense. Une variante biplace désignée OA-4M fut par ailleurs développée pour les missions de désignation de cibles et de coordination aérienne avancée.

Le Skyhawk continua de servir longtemps après son retrait des unités embarquées principales de l’US Navy, grâce à ses qualités de coût réduit et de maintenance aisée. Utilisé comme appareil d’entraînement avancé, simulateur d’ennemi dans les exercices de type DACT (Dissimilar Air Combat Training), et comme plastron dans les écoles de Top Gun et Red Flag, il simula pendant des années les MiG-17 Fresco et MiG-21 Fishbed adverses. Les escadrilles VF-126 et VFC-13 exploitèrent largement ces modèles dans un rôle d’agresseur aérien.

Au-delà des États-Unis, le Douglas A-4 connut une carrière internationale sans équivalent pour un avion d’attaque subsonique. Exporté dans plus d’une dizaine de pays, il fut produit à plus de 2960 exemplaires toutes versions confondues. Israël en fit un usage intensif lors des guerres de 1973 et du Liban, sous le nom de Ayit, démontrant une redoutable capacité de frappe dans des environnements hostiles. L’Argentine engagea ses A-4P et A-4Q pendant la guerre des Malouines, les utilisant à très basse altitude contre la flotte britannique, infligeant des dégâts notables malgré des pertes élevées. D’autres utilisateurs notables furent la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, l’Indonésie et le Koweït, souvent sur des variantes modernisées.

Un cas particulier est celui de Singapour, dont les A-4SU Super Skyhawk furent largement refondus dans les années 1980 avec un moteur General Electric F404 plus moderne, un cockpit numérisé et une avionique renouvelée. Ces versions permirent à la République de Singapour de maintenir un outil d’attaque crédible jusqu’au début des années 2000.

Le retrait progressif du Skyhawk s’opéra à partir des années 1990, remplacé par des appareils plus modernes comme le F/A-18 Hornet ou l’AV-8B Harrier II. Toutefois, certains exemplaires restèrent en service actif ou en réserve jusqu’au début des années 2020, notamment dans des rôles de formation ou de soutien aux essais en vol. Aux États-Unis, plusieurs A-4 continuent d’être utilisés par des entreprises privées comme Draken International ou Top Aces, fournissant des services de plastron pour l’entraînement avancé des forces aériennes et navales.

En définitive, le Douglas A-4 Skyhawk demeure un monument de l’aéronautique militaire américaine. Avion robuste, économique, d’une efficacité redoutable en combat, il sut évoluer pendant plus de trois décennies au gré des conflits, des technologies et des doctrines. Le « Scooter« , surnom affectueux que lui donnèrent ses pilotes (et qui sera repris par la version d’entraînement avancé TA-4), il constitue l’un des meilleurs exemples de design aéronautique sobre, fonctionnel et durable dans l’histoire de l’aviation embarquée.


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Photos du Douglas A-4 Skyhawk

Caractéristiques techniques

Modèle : McDonnel Douglas A-4E Skyhawk
Envergure : 8.38 m
Longueur : 12.21 m
Hauteur : 4.62 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 turboréacteur Pratt & Whitney J52-P-6
Puissance totale : 1 x 3855 kgp.
Armement : 2 canons de 20 mm
charge offensive, 3719 kg
Charge utile : -
Poids en charge : 11113 kg
Vitesse max. : 1102 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 14935 m
Distance max. : 1480 Km
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Douglas A-4 Skyhawk

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Douglas A-4 Skyhawk
Fiche éditée par
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Claudio
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Vidéo du Douglas A-4 Skyhawk

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