Curtiss O-1 / F8C Falcon

Fiche d'identité

Appareil : Curtiss O-1 / F8C Falcon
Constructeur : Curtiss Wright Corporation - Aircraft Division
Désignation : O-1
Nom / Surnom : Falcon
Code allié / OTAN :
Variante : A-3, F8C Navy Falcon, OC, Model 37
Mise en service : 1925
Pays d'origine : Etats-Unis
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Avion d'observation armée, reconnaissance embarquée, chasse embarquée, attaque au sol, liaisons, transport postal.

Sommaire

“ Une prolifique famille de biplans de combat ”

Histoire de l'appareil

C’est véritablement au cours de l’entre-deux-guerres que l’industrie aéronautique américaine a gagné sa puissance telle qu’on la connait aujourd’hui, aussi bien grâce à l’aviation civile qu’aux militaires. Et parmi les constructeurs qui furent les plus importants de cette époque figure Curtiss-Wright, à la fois avionneur et motoriste. Les avions Curtiss furent souvent en première ligne dans les rangs de l’US Army Air Corps autant que de l’US Navy. Une des premières vraies réussites du constructeur fut un étonnant biplan conçu pour l’observation qui se révéla également adapté aux missions d’attaque au sol et que l’on tenta d’adapter à la chasse embarquée : le Curtiss O-1 Falcon.

C’est en 1924 que l’US Army Air Corps annonça son intention d’acquérir un avion d’observation et de reconnaissance diurne armée destiné à remplacé les avions britanniques et français issus de la Première Guerre mondiale et alors encore en dotation. Deux constructeurs furent sélectionnés pour proposer des avants-projets : Curtiss et Douglas. Les deux prototypes reçurent respectivement les désignations officielles de XO-1 et XO-2. Après divers essais statiques c’est l’avion de Douglas qui fut sélectionné et commandé en série.

Néanmoins les dirigeants de Curtiss envisageaient encore de proposer leur avion à la vente, d’abord à l’export sous la désignation de Curtiss Model 37 puis aux forces américaines moyennant quelques modifications notables. Le moteur Liberty L-12 de 405 chevaux d’origine fut remplacé par un Packard 1A-1500 nettement plus puissant puisque développant 515 chevaux. De ce fait la structure même de l’avion dut être revue et corrigée.

Et finalement leurs travaux portèrent leurs fruits puisqu’en avril 1925 un lot de dix avions fut commandé sous la désignation de Curtiss O-1 et le nom de Falcon. Ces avions furent assignés à une escadrille basée dans la banlieue de New York. Leur mission était notamment la surveillance des ports de la région. Ils étaient armés de deux mitrailleuses, l’une fixe tirant en position de chasse et l’autre mobile sur affût annulaire arrière.
Par la suite cinq commandes majeures de sous-versions furent passées par l’US Army Air Corps à Curtiss afin de fournir des O-1B, O-1C, O-1E, O-1F, et O-1G pour un total de 121 exemplaires. Quelques exemplaires furent notamment transformés en avions de liaisons d’état-major et de transport de hautes personnalités. Des sortes de Learjet C-21A de l’époque.

En 1926 l’US Army Air Force demanda à l’avionneur de modifier un lot 20 Curtiss O-1B Falcon afin de les adapter à des missions d’attaque au sol. S’ils conservaient leur armement défensif d’origine ils furent dotés d’une capacité d’emport pour environ 200kg de bombes légères installées sous les ailes et le fuselage. Ils reçurent la désignation de Curtiss A-3 Falcon. Sur les 20 machines produites six le furent en tant que A-3A avec une double commande pour des missions d’entraînement avancé.
Par la suite apparut la principale version, désignée A-3B et construite à hauteur de 78 exemplaires. Son armement avait été considérablement modifié. Si sa charge offensive était ramenée à 150 kg le biplan emportait rien moins que six mitrailleuses de calibre 7.62mm, dont deux placées dans les ailes. Surfant sur ce succès Curtiss tenta de proposer trois versions améliorées mais qui demeurèrent sans suite. Ils furent néanmoins désignés XA-4, XA-5, et XA-6.

Voyant que l’état-major avait confiance en son biplan Curtiss tenta en 1927 de le proposer dans le cadre d’un programme visant en la dotation d’un nouvel avion d’entraînement basique. Opposé à trois autres avions, dont une version dérivée de son vieux concurrent le Douglas O-2, son XBT-4 Falcon ne fit pas le poids. C’est ainsi que les Consolidated BT-6 et Stearman BT-3 furent commandés en série, très petite dans le cas de ce second avion il faut bien le remarquer.

À la toute fin des années 1920 l’US Army Air Corps chargea Curtiss de développer plusieurs avions directement dérivés du O-1 mais disposant d’amélioration comme des cockpits fermés, des trains d’atterrissage renforcés, ou encore des armements revus et corrigés. Les motorisations elles-aussi différaient généralement. C’est ainsi qu’apparurent les Curtiss O-11, O-13, et O-39 construits en série à respectivement 69, huit, et 10 exemplaires.

Le Curtiss O-39 fut bien sûr le plus évolué des avions dérivés du O-1 Falcon avec son cockpit semi-fermé, ses éléments issus du chasseur P-6E Hawk, et sa capacité secondaire d’appui aérien rapproché grâce aux 110 kg de bombes qu’il pouvait emporter en plus de ses deux mitrailleuses d’origine. Cependant en raison de l’apparition d’avions bien plus récents comme l’excellent Douglas O-38 il ne dépassa jamais les 10 machines commandées en 1930.

Mais la version la plus surprenante de l’avion fut celle développé pour le compte de l’aéronavale américaine. En effet celle-ci recherchait un avion capable à la fois de réaliser des missions d’observation mais aussi de chasse embarquée. Par définition un observateur est un avion lent et très stable alors même qu’un chasseur se doit d’être très maniable. Il y avait donc là une dichotomie assez peu compréhensible. Cependant un prototype fut construit sous la désignation de Curtiss XF8C, en fait le prototype d’une version refusée par l’US Army Air Corps et connue alors comme XO-12. En plus de la modification de ce dernier un second prototype fut assemblé, ab-initio celui-ci.

Malgré des essais en vol assez médiocre une (toute) petite série de quatre machine fut commandée. Ceux-ci entrèrent en service au début de l’année 1928 dans les rangs de l’US Marines Corps en tant que F8C-1 Navy Falcon. Dans le même temps le constructeur développa une sous-version modernisée dont un prototype fut construit comme XF8C-2, mais qui s’écrasa lors d’une démonstration publique. Malgré cet accident mortel les amiraux américains étaient séduits, et ils demandèrent aux ingénieurs de gommer les erreurs. Ce qui fut fait avec le F8C-3 commandé à hauteur de 21 exemplaires et livrés à partir de novembre 1928.

À l’usage pourtant le Navy Falcon ne se révéla jamais être autre chose qu’une navalisation du O-1 Falcon, c’est à dire tout sauf un avion de chasse ou de supériorité aérienne. Sa lenteur et sa maniabilité plus que discutable en faisaient en fait un chasseur peu apprécié des pilotes qui lui préféraient largement les monoplaces Curtiss F7C et Vought FU. Finalement début 1930 il fut décidé de leur retiré la mission de chasse et de les réaffecter exclusivement à l’observation embarqués. Les Curtiss F8C-1 et F8C-3 devinrent ainsi des Curtiss OC, de séries OC-1 et OC-2. Et désormais ils remplirent leur mission avec efficacité.

Par la suite la lignée des Curtiss OC Falcon donna naissance au tout premier bombardier en piqué embarqué conçu aux États-Unis, un avion pourtant lui aussi conçu au départ pour l’observation : le Curtiss O2C Helldiver qui commença sa carrière en tant que… F8C-5. Comme quoi il n’est jamais impossible de réitérer ses erreurs.

Il est à remarquer que Curtiss vendit également une vingtaine d’exemplaires sur le marché civil notamment comme avions postaux dont 14 machines à National Air Transport, ancêtre de l’actuelle United Airlines. Le grand aviateur Charles Lindbergh fit lui aussi l’acquisition en 1928 d’un tel avion spécialement modifié à sa demande pour des vols records au-dessus du territoire américain.

Si aucun avion de cette famille ne participa aux combats de la Seconde Guerre mondiale, les derniers Curtiss O-39 quittant le service en juin 1939 tandis que les OC-2 les avait précédés de deux ans il en est tout autrement de certaines machines vendues à l’étranger.

En effet ces avions furent particulièrement appréciés hors des États-Unis, principalement en Amérique du sud. Des exemplaires furent livrés aux forces aériennes boliviennes, brésiliennes, chiliennes, colombiennes, finlandaises, paraguayennes, péruviennes, et philippines. Certains de ces pays, comme la Colombie et le Pérou firent même transformés localement leurs Curtiss Model 37 Falcon en hydravions à flotteurs de reconnaissance armée. C’est d’ailleurs la Colombie qui fut le principal utilisateur de l’avion après les forces américaines avec 116 exemplaires.

Deux conflits sud-américains virent s’opposer des Curtiss Model 37 à d’autres Curtiss Model 37. Tout d’abord, le moins célèbre certainement : la guerre de Leticia, aussi parfois appelé guerre colombo-péruvienne qui de septembre 1932 à mai 1933 vit s’opposer les deux pays au sujet d’un partage de frontières remontant à 1928. Dans cette région forestière les avions des deux pays furent utilisés pour surveiller les évolutions des troupes ennemies. Le second engagement où des Falcon eurent à affronter des Falcon est bien plus connue puisque ce n’est rien moins que la guerre du Chaco qui dura de 1932 et 1935. Des Model 37 Falcon volaient à la fois dans les rangs de la Bolivie et du Paraguay, ce dernier pays utilisant ses avions comme bombardiers légers grâce à des transformations réalisées localement.

En fait le seul pays à avoir aligné des Curtiss Model 37 Falcon durant la Seconde Guerre mondiale est la Finlande. Sa dizaine d’exemplaires volait aux côté des Fokker C.X durant la guerre d’hiver, entre novembre 1939 et mars 1940. Finalement peu adapté aux rigueurs scandinaves les biplans américains ne furent que peu utilisés face aux armées soviétiques.
Pourtant au moins trois de ces avions ont été perdu au combat face à la chasse communiste.

N’oublions pas qu’après la Seconde Guerre mondiale les dénominations de certains avions de la famille du Curtiss Model 37 furent repris, au travers des Cessna O-1 Bird Dog et Douglas A-3 Skywarrior. Deux modèles d’avions qui n’ont bien sûr pas grand chose à voir avec ces biplans.

Si aujourd’hui la masse d’avions produits pour le compte des forces américaines peut sembler finalement assez légère il faut se rappeler que les États-Unis vivaient alors en paix et jouissaient d’une forme de neutralité vis à vis des conflits qui existaient un peu partout dans le monde. Malgré cela la famille du O-1 Falcon permit à Curtiss de s’imposer auprès des autorités américaines comme un fournisseur de premier plan, ce qu’il allait demeurer jusqu’à la fin des années 1940.

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Photos du Curtiss O-1 / F8C Falcon

Caractéristiques techniques

Modèle : Curtiss O-1E Falcon
Envergure : 11.58 m
Longueur : 8.28 m
Hauteur : 3.20 m
Surface alaire : 32.79 m2
Motorisation : 1 moteur en V Curtiss 1550E
Puissance totale : 1 x 435 ch.
Armement : 1 mitrailleuse synchronisée Borwning de calibre 7.62mm
1 mitrailleuse Lewis en position arrière sur affût annulaire d'un calibre de 7.7mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 1970 kg
Vitesse max. : 225 km/h
Plafond pratique : 4700 m
Distance max. : 1000 Km
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Curtiss O-1 / F8C Falcon

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Curtiss O-1 / F8C Falcon
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Curtiss O-1 / F8C Falcon

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