Dewoitine D.37

Fiche d'identité

Appareil : Dewoitine D.37
Constructeur : Société Aéronautique Dewoitine
Désignation : D.37
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : D.371, D.372, D.373, D.376
Mise en service : 1934
Pays d'origine : France
Catégorie : Chasseurs de l'entre-deux-guerres
Rôle et missions : Chasseur monoplace, chasseur embarqué.

Sommaire

“ La fin d'une époque ”

Histoire de l'appareil

L’entre-deux-guerres fut une des périodes les plus riches, si ce n’est peut-être la plus riche, en matière de développement de chasseurs. On passa des frêles biplans des monoplans à aile basse construits en bois et toile à des avions bien plus robustes et puissamment motorisés sur lesquels le métal s’imposa peu à peu. Quelques pays marquèrent leur temps avec des productions souvent audacieuses et innovantes : États-Unis, France, Grande Bretagne, Italie, ou encore Japon. Sans oublier l’Allemagne nazie dans la partie finale de cette période. Dans l’hexagone des avionneurs se firent ainsi leur nom en réalisant des machines souvent réussies à l’image de Dewoitine. Une de ses famille d’avions de chasse les plus réussies de cette époque fut celle découlant du D.37.

Au début de l’année 1930 le ministère de l’Air émit un cahier des charges relatif à un avion militaire de type C1, c’est à dire monoplace de chasse. Le constructeur Dewoitine décida d’y répondre au travers d’un programme lancé sur fonds propres et baptisé D.37.
Pourtant pour des raison purement industrielles le constructeur demanda à son concurrent Lioré-et-Olivier d’assurer l’assemblage de son prototype. Les ateliers et usines Dewoitine étaient en effet à l’époque occupées sur d’autres programmes, notamment civils.

En face de lui le Dewoitine D.37 dut affronter cinq avions : l’ANF Les Mureaux 170, le Bernard 70, le Morane-Saulnier MS.225, le Nieuport-Delage NiD-120, et le Wibault Wib.313.
Si les avionneurs Bernard et Wibault avaient fait appel à l’architecture d’un monoplan à aile basse cantilever les quatre autres constructeurs avaient pris moins de risques et respectés la mode de l’époque en France : l’aile haute type parasol. Malgré un premier vol réalisé fin 1930 le Bernard 70 fut rapidement écarté. Le Dewoitine D.37 fut le seul à voler l’année suivante, en date du 1er octobre 1931. Tous les autres challengers volèrent en 1932 !
Rapidement la compétition tourna à l’avantage de trois avionneurs : Dewoitine, Morane-Saulnier, et Nieuport-Delage. En juin 1932 enfin le verdict tomba, et ne surprit pas grand-monde : le ministère de l’Air n’avait pas réussi à faire un choix final et avait acheté le MS.225 comme principal chasseur et le D.37 comme chasseur secondaire. Sa version de série fut désigné D.371.

Quand les soixante-quinze exemplaires du Morane-Saulnier MS.225 volèrent avec des moteurs à neuf cylindres en étoile Gnome-Rhone 9Krs développant chacun 500 chevaux les trente Dewoitine D.371 le firent avec des Gnome-Rhône 14Kfs à quatorze cylindres en étoile d’une puissance nominale de 800 chevaux.
Extérieurement le D.371 reprenait les codes de son époque avec un assemblage en bois, contreplaqué, et métal. Doté d’un train d’atterrissage classique fixe et d’une aile haute type parasol le chasseur était monoplace. Son armement résidait dans deux mitrailleuses MAC de calibre 7.5 millimètres installées en bord d’attaque de voilure.

Les premiers exemplaires de série furent acceptés par la jeune Armée de l’Air en 1934. Le Dewoitine D.371 amenait une vraie modernité par rapport aux chasseurs de son temps, pourtant il était globalement moins manœuvrable que le MS.225, son grand rival. La majorité des exercices français le démontrèrent. La commande de trente machine fut d’ailleurs ramenée à vingt-huit avions, en accord avec l’avionneur afin que celui-ci puisse honorer la commande de quatorze exemplaires du D.372 par la Lituanie. Celui-ci n’était ni plus ni moins que la version export du D.371 !

Livrés à partir du mois de février 1935 les quatorze Dewoitine D.372 furent les principaux chasseurs monoplaces lituaniens jusqu’à l’invasion du pays par l’URSS en juin 1939. Malgré une résistance acharnée les chasseurs d’origine française furent décimés par les Polikarpov I-16 soviétiques. Quand le pays signa un armistice avec l’Armée Rouge seuls quatre D.372 étaient encore en état de vol. Ils n’avaient pas abattu le moindre avion ennemi.
Début 1936 l’aviation républicaine espagnole passa commande pour huit D.372 tandis que le ministère de l’Air lui revendit, à prix d’ami, douze D.371 de seconde main. Il s’agissait alors d’équiper la chasse espagnole en lutte contre les forces pro-fascistes du colonel Franco.
Des pilotes français des Brigades Internationales franchirent les Pyrénées aux commandes de ces avions, avec parmi eux l’intellectuel de gauche et futur ministre gaulliste André Malraux.
Les D.371 et D.372 permirent les premières victoires aériennes républicaines, notamment contre une patrouille de chasseurs biplans Heinkel He 51 et de bombardiers bimoteurs Dornier Do 17.

Fin 1935 la Marine Nationale réceptionna ses premiers avions dérivés du D.37. Les dix-neuf premiers étaient des D.373. Il s’agissait en fait de D.371 rigoureusement identiques aux D.371 de l’Armée de l’Air et seulement dotés d’une crosse d’appontage. Une navalisation qui fut bien moindre que celle du D.376 construit à vingt-cinq exemplaires et doté notamment d’une voilure repliable afin de permettre son embarquement dans les hangars du porte-avions Béarn. Le D.376 disposait en outre d’un train renforcé et d’une crosse plus robuste que sur le D.373.

Purs chasseurs terrestres de transition les Dewoitine D.371 ne demeurèrent en service que jusqu’en février 1939, la dernière unité à encore voler dessus était une escadrille coloniale basée en Tunisie. Globalement les D.371 laissèrent la place à des biplans Blériot-SPAD S.510 jugés moins modernes mais plus manœuvrables et surtout moins sujets à des pannes à répétition.

De son côté la Marine Nationale armait encore treize Dewoitine D.373 et neuf D.376 quand la Seconde Guerre mondiale éclata en septembre 1939. Ces chasseurs assuraient en fait la défense aérienne du Béarn. Les autres exemplaires, destinés à de la chasse depuis le sol, avaient quitté le service actif en juin de la même année.
Les D.373 furent finalement interdits de vol à Noël 1939 tandis que huit des neuf D.376 furent rapatriés à Saint-Raphaël où ils furent retirés du service en avril 1940. Ils ne connurent ainsi jamais le combat. La Marine Nationale savait que ses chasseurs étaient inférieurs technologiquement parlant aux avions de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica.

Le D.37 et ses dérivés furent les derniers chasseurs Dewoitine dessinés autour d’une aile parasol. Ce concept remontait pour l’avionneur à son D.1 de 1924. Par la suite l’ingénieur français se fit connaitre avec son D.520, considéré par beaucoup comme le meilleur chasseur français de 39/45 puis par ses avions produits en exil en Argentine.

 

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Photos du Dewoitine D.37

Caractéristiques techniques

Modèle : Dewoitine D.373
Envergure : 11.22 m
Longueur : 7.44 m
Hauteur : 3.40 m
Surface alaire : 17.48 m2
Motorisation : 1 moteur en étoile Gnome-Rhône 14Kfs
Puissance totale : 1 x 800 ch.
Armement : Deux mitrailleuses Darne de calibre 7.5mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 1895 kg
Vitesse max. : 375 km/h à 4400 m
Plafond pratique : 10000 m
Distance max. : 1100 Km à masse maximale
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Dewoitine D.37

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Dewoitine D.37
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Dewoitine D.37

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