Dorand AR

Fiche d'identité

Appareil : Dorand AR
Constructeur : Émile Dorand (STAé de Chalais-Meudon)
Désignation : AR
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : ARL
Mise en service : 1917
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Reconnaissance tactique, observation des champs de bataille.

Sommaire

“ Un avion militaire conçu par des militaires ”

Histoire de l'appareil

Les deux premières années de la Première Guerre mondiale amenèrent un constat amer aux états-majors britanniques et français : les avions civils ne font pas toujours de bons avions militaires. Si cela se vérifiait évidemment dans les bombardiers et les chasseurs, les avions de reconnaissance n’étaient pas en reste. Observer et surveiller les champs de batailles ou les mouvement de troupes allemandes et austro-hongroises nécessitaient des machines spécialement conçus comme telles. Et l’un des résultats les plus réussis de ce constat fut français : le Dorand AR.

Début 1916 deux officiers français, le colonel Émile Dorand et son adjoint le capitaine Georges Lepère, sont à la tête de la toute nouvelle Section Technique de l’Aéronautique, ou STAé. À eux de penser l’aviation militaire de guerre et surtout de tirer les enseignements des échecs français dans le domaine. Dorand n’est alors pas un inconnu pour les généraux parisiens puisqu’il a conçu en 1914 un bombardier biplan construit en très petite série mais saluée pour sa robustesse : le DO.1.
Le chantier numéro 1 auquel doit s’atteler le duo d’officiers concerne la reconnaissance tactique et l’observation des champs de bataille, véritable gabegie aux yeux de nombreux décideurs et responsables politique. L’armée emploi pas moins de six modèles différents dont tous ne donnent pas pleinement satisfaction. Dorand et Lepère vont alors aller à la rencontre des équipages mais aussi des mécaniciens afin de connaitre leur sentiment sur un futur avion. Pour l’époque c’est révolutionnaire !

Très rapidement trois modèles d’avions sont pointés du doigt par les militaires français : les Farman HF.20 et MF.7 mais aussi le Caudron G.III. En fait les principaux reproches qui leur sont faits sont toujours les mêmes. Ils sont trop fragiles et n’ont pas été pensé pour un usage militaire. Après avoir récolté les idées les deux officiers, par ailleurs aussi ingénieurs, se mettent au travail. Officiellement le STAé travaille sur un avion de type A2, un biplace d’emploi général et de corps d’armée. Le concept de reconnaissance tactique est encore très anglo-saxon et n’existe pas en France à cette époque.
Dès lors l’avion reçoit la désignation de Dorand AR. Et les premières ébauches laissent entrevoir un avion très novateur. Un prototype est très rapidement construit, réalisant son premier vol en juillet 1916.

Extérieurement le Dorand AR est un biplan construit en bois et toile autour d’un fuselage à section rectangulaire. Afin de dégager au maximum la visibilité les ailes sont décalées vers l’arrière. De même le poste de l’observateur, servant aussi la mitrailleuse défensive Lewis de facture britannique de calibre 7.7 millimètres, a été surélevé par rapport à celui du pilote. Ce dernier actionne également une mitrailleuse Vickers, également britannique, et de même calibre mais synchronisée en position de chasse. Le prototype de l’AR est animé par un moteur à huit cylindres en V Renault 8Gd de 160 chevaux actionnant une hélice bipale en bois. Le train d’atterrissage classique fixe a également été pensé pour des terrains boueux, le patin de queue étant recouvert de caoutchouc.

Les premiers Dorand AR sont livrés aux unités de l’Aéronautique Militaire en avril 1917. Ce sont les escadrilles MF-1 et MF-2 évoluant sur Farman MF.7 qui en sont dotées, devenant ainsi les escadrilles AR-1 et AR-2. À la même époque une escadrille AR-272 est formée de zéro pour recevoir également les premiers avions de ce type. L’escadrille HF-19 volant sur Farman HF.20 est elle aussi transformée sur le nouvel avion de reconnaissance devenant l’AR-19.
Les pertes en missions de reconnaissance chutent alors de manière flagrante. Les équipages d’AR deviennent alors la coqueluche des journaux français. Si bien que l’avion attire des commandes étrangères en provenance de Grèce et de Serbie.

En parallèle le STAe a développé une version dotée d’une aérodynamique revue et corrigée grâce à des radiateurs de voilure redessinées. La voilure est modifiée avec une surface alaire légèrement plus petite. Cette version devient donc Dorand AR2 tandis que la version d’origine est rebaptisé AR1.
Des versions de l’AR1 sont également produites avec des moteurs Renault 8Gdi de 190 chevaux et Renault 8Gdy de 200 chevaux tandis que l’AR2 est livré avec des moteurs Renault 8Ge de 195 chevaux. Une tentative de développer une version dotée d’un Renault 12D à douze cylindres en V a lieu mais l’avion demeure au stade expérimental.
La véritable évolution arrive à la fin 1917 quand des ARL1 et ARL2 arrivent avec un moteur Lorraine-Dietrich 12Da à douze cylindres en V d’une puissance de 240 chevaux. Ces moteurs donnent un vrai gain de puissance à l’avion de reconnaissance français, notamment face à la chasse allemande. Les ARL1 et ARL2 peuvent plus facilement s’échapper mais également se défendre puisqu’il emporte une seconde mitrailleuse Lewis jumelée à la première.

Les Dorand AR vont demeurer parmi les principaux avions de reconnaissance tactique de l’Aéronautique Militaire jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Considérés comme supérieurs aux Sopwith 1 1/2 Strutter de facture britannique largement en service dans les rangs français ils ne sont cependant jamais en mesure de concurrencer l’aura des Salmson 2A2 auprès des équipages français. Au début de l’année 1918 des AR ont été fournis aux aviateurs du corps expéditionnaire américain assurant ainsi la fondation de leurs futurs unités de reconnaissance.

Avion fondamentalement réussi malgré un côté capricieux lors des phases d’atterrissage le Doran AR demeura en service jusqu’au début des années 1920. Beaucoup ont ensuite été utilisés afin de survoler l’Allemagne désarmée et l’empire austro-hongrois alors en cours de démantèlement.
Une fois la paix revenue quelques exemplaires sont modifiés en avions de ligne pour le transport de deux ou trois passagers sur des distances ne dépassant pas 500 kilomètres. C’est là les balbutiements de l’aviation commerciale.

 

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Photos du Dorand AR

Caractéristiques techniques

Modèle : Dorand AR1, à moteur Renault 8Gdy
Envergure : 13.30 m
Longueur : 8.23 m
Hauteur : 3.29 m
Surface alaire : 50.17 m2
Motorisation : 1 moteur en V Renault 8Gdy
Puissance totale : 1 x 200 ch.
Armement : Une mitrailleuse fixe de calibre 7.7mm et une arme similaire en affût mobile arrière.
Charge utile : -
Poids en charge : 1247 kg
Vitesse max. : 145 km/h à 1200 m
Plafond pratique : 5000 m
Distance max. : 600 Km à masse maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Dorand AR

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Dorand AR
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Dorand AR

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