Fleet 50 Freighter

Fiche d'identité

Appareil : Fleet 50 Freighter
Constructeur : Fleet Aircraft of Canada
Désignation : Model 50
Nom / Surnom : Freighter
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1939
Pays d'origine : Canada
Catégorie : Hydravions
Rôle et missions : Hydravion de transport léger, avion de brousse.

Sommaire

“ Un biplan bimoteur de brousse sous-motorisé ”

Histoire de l'appareil

L’aviation de brousse est sans doute une des plus intéressantes pour quiconque cherche à sortir des sentiers battus. Les aéronefs en question permettent bien souvent de s’affranchir des aérodromes classiques afin de pouvoir se poser à peu près n’importe où. C’est pourquoi l’avion de brousse idéal est bien souvent aussi un hydravion à flotteurs. En gros il troque bien vite un train d’atterrissage classique fixe pour deux flotteurs voire deux skis lui permettant de vraiment se poser n’importe où. Si Américains et Français ont su concevoir et vendre de très bons avions de brousse ce sont indubitablement les Canadiens qui sont champions dans la catégorie. Et l’une de leurs premières tentatives dans le domaine fut un très intéressant biplan bimoteur malheureusement construit en très faible quantité : le Fleet 50 Freighter.

Cela peut surprendre les néophytes pour qui l’industrie aéronautique canadienne se résume bien souvent à Bombardier, Canadair, ou De Havilland Canada mais au milieu des années 1930 aucun de ces avionneurs n’a pignon sur rue. Certains n’existent même pas encore.
Non en ce temps là c’est Fleet qui dirigeait les choses dans ce pays. Alors spécialiste des avions écoles avec ses Model 7 Fawn le constructeur décida de se diversifier en lançant, sur fonds propres l’étude d’un bimoteur de transport léger pouvant opérer dans à peu près n’importe quelles conditions.

C’est l’ancien pilote mais aussi désormais ingénieur aéronautique William Sanderson qui se charge du programme auquel on attribut bien vite la désignation de Model 50 Freighter.
Sanderson est un homme de dialogue. Du coup il n’hésite pas à préférer les mots des pilotes de brousse à ceux des ingénieurs et designers. C’est véritablement au contact de ceux qui devront le piloter que le Model 50 Freighter prend forme.
Une décision est prise : il sera autant hydravion à flotteurs qu’avion à train classique.

Esthétiquement le Fleet 50 Freighter ne ressemble à aucun autre aéronef de son temps. Le fuselage est entièrement travaillé en tubes d’acier soudés sur lesquels reposent des feuilles de Duralumin. La voilure de son côté est d’usinage mixte : feuilles de métal, panneaux de contreplaqué, et éléments en bois.
Justement la voilure rend l’avion assez reconnaissable. De type biplan le Model 50 Freighter dispose d’une aile basse en forme de mouette et d’une aile haute droite. C’est sur cette dernière que les deux moteurs à sept cylindres en étoiles Jacobs L-6MB d’une puissance unitaire de 335 chevaux reposent. Chacun anime une hélice bipale en métal. Outre sa possibilité d’être équipé de deux flotteurs ou d’un train classique à large voie le bimoteur dispose d’un empennage double dérive devant permettre de stabiliser l’appareil lors des phases de déjaugeage et d’amerrissage. Sa cabine est prévue pour accueillir dix passagers ou 800 kilogrammes de fret tandis que le poste de pilotage est du type biplace côte à côte.
C’est en configuration avion que le premier vol intervient le 22 février 1938 entre les mains de William Sanderson son concepteur.

Les débuts du Fleet 50 Freighter sont laborieux. Bien sûr l’appareil est adapté aux besoins des pilotes canadiens de brousse, mais il a un gros défaut : son prix. Il est alors en moyenne 20% plus cher que n’importe lequel de ses concurrents. Cela provient du recours au métal plutôt qu’au bois et aux traitements anti-corrosion.
Dans le même temps les autorités de l’aviation civile canadienne peinent à lui accorder un certificat de navigabilité définitif. Il possède bien un temporaire émis deux mois après son vol inaugural mais celui-ci limite les vols à l’entraînement et aux essais en vol. Or quatre exemplaires ont été construits et sont alors en attente de livraison.
Au tout début septembre 1939 Fleet reçoit enfin le précieux sésame. Quatre jours plus tard le Canada emboite le pas à la France et au Royaume-Uni en déclarant la guerre à l’Allemagne hitlérienne suite à l’invasion de la Pologne.

Dès lors Fleet entend proposer son bimoteur à la Royal Canadian Air Force mais également à la Royal Air Force et pourquoi pas à l’Armée de l’Air. Des démarches sont entreprises en ce sens. Britanniques et Français le rejettent immédiatement. Les Canadiens de leur côté sont plus pragmatiques. Ils commandent un exemplaire qui reçoit le code tactique 800.
L’avion n’épate nullement les officiers canadiens qui finissent par reléguer l’avion à des missions subalternes comme le transport de courriers ou encore celui de pièces détachées.
Un second appareil, codé 799, est quant à lui récupéré par la RCAF en 1941 après la faillite de son propriétaire civil. Détail important celui-ci est Fleet 50 Freighter à flotteurs. Il sera lui utilisé pour le ravitaillement de postes avancés des forces canadiennes dans les régions les plus septentrionales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale l’activité aérienne commerciale ne s’interrompt pas au Canada. Par contre elle est grandement réduite. Beaucoup d’hommes étant partis combattre les fascistes et les nazis l’aviation civile est en peine. Les femmes voyagent alors très peu, d’autant que beaucoup travaillent au titre de l’effort de guerre.
De ce fait la production du Model 50 Freighter est réduite à cinq machines de série : les quatre civils d’origine et le numéro 800 de la Royal Canadian Air Force.
En fait la guerre a offert à Fleet d’autres opportunités que son biplan bimoteur : la conception et la réalisation des Model 16 Finch et Model 60 Fort d’entraînement. Et ceux là sont achetés en série par les militaires canadiens.

L’immédiat après-guerre offre encore quelques mois à ce bimoteur. Malheureusement son certificat de navigabilité lui est retiré au début de l’année 1947. Il est bon pour la retraite, un comble pour un avion de brousse.

Appareil quasi inconnu sous nos latitudes européennes le Fleet 50 Freighter est une machine mythique pour nos amis canadiens. Et on les comprend. Car si on excepte ses quelques défauts, notamment de motorisation, ce bimoteur est très attachant : rondouillard, inclassable, et finalement très très attachant. Comme souvent dans l’histoire aéronautique cet avion a un homonyme : le Bristol Freighter britannique !
Il faut savoir que deux épaves sont actuellement préservés dans un même musée canadiens.

 

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Photos du Fleet 50 Freighter

Caractéristiques techniques

Modèle : Fleet 50 Freighter, en version terrestre.
Envergure : 13.72 m
Longueur : 10.97 m
Hauteur : 3.99 m
Surface alaire : 49.05 m2
Motorisation : 2 moteurs en étoile Jacobs L-6MB
Puissance totale : 2 x 335 ch.
Armement : aucun
Charge utile : 10 passagers ou 800kg de fret.
Poids en charge : 3778 kg
Vitesse max. : 240 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 4550 m
Distance max. : 1050 Km à charge maximale
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Fleet 50 Freighter

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Fleet 50 Freighter
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Fleet 50 Freighter

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