Cinq fois plus vaste que la France, l’Argentine se caractérise par une géographie variée: montagnes des Andes, Patagonie et Pampa propice à l’agriculture et à l’élevage du bétail. Personnage emblématique de la Pampa, tout comme le cowboy américain pour l’Ouest américain, le vaillant boyero argentin incarne la liberté et l’amour des grands espaces. Il n’est donc pas étonnant que l’Argentine ait nommé un avion en son honneur, soit le FMA IA 20 El Boyero également réputé pour sa simplicité et sa robustesse.
Conçu en 1939 par les ingénieurs du Instituto Aerotécnico (IA), la fabrication de deux prototypes fut effectuée par la Fábrica Militar de Aviones (FMA). Le vol inaugural du premier FMA IA 20 eut lieu le 2 novembre 1940 et l’assemblage du second appareil fut complété au début de 1941. Dédiée prioritairement à la fabrication d’avions militaires, la FMA délégua à l’entreprise Sfreddo y Paolini la production en série du FMA IA 20. Malgré la neutralité de l’Argentine durant la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale, cette entreprise ne put démarrer sa production en raison de la pénurie de matériaux critiques.
Inspiré des avions de tourisme légers en usage à cette époque, le FMA IA 20 était constitué d’une structure tubulaire en acier recouverte de toile, tandis que l’aile, haubanée au fuselage par des entretoises tubulaires en acier, présentait des doubles longerons en bois et des nervures en alliage d’aluminium. L’empennage et les ailerons, de structure métallique, étaient également revêtus de toile. Les extrémités des ailes présentaient une incidence négative afin de diminuer l’effet de décrochage. Le train d’atterrissage était composé de deux tétraèdres indépendants, amortis par des anneaux en caoutchouc, et comportait également des freins mécaniques et une roulette de queue. Le pilote et l’instructeur prenaient place côte à côte dans une cabine fermée et disposaient de doubles commandes. La cabine offrait une excellente visibilité, avec des portes d’accès amovibles.
La crise d’approvisionnement en matériaux stratégiques s’estompant après-guerre, la FMA revint à la charge avec son IA 20 et en confia la production à l’entreprise Petrolini Hnos. Cette société reçut une commande de 160 avions El Boyero du gouvernement argentin, et commença les livraisons en janvier 1949. Les appareils, propulsés par des moteurs à plat de type boxer Continental A65 de 65 ch ou A-75 de 75 ch, furent majoritairement distribués aux aéroclubs argentins. La Fuerza Aérea Argentina (FAA) utilisa également deux douzaines d’appareils El Boyero comme avions d’observation et de liaison. Nombre de pilotes argentins ont appris à voler à bord du El Boyero qui jouissait d’une bonne réputation, mais qui ne connût pas grand succès à l’exportation. Aux prises avec des difficultés, Petrolini Hnos en cessa la production en 1951, après 130 exemplaires assemblés. Des avions de tourisme plus modernes entrant sur le marché, la production du El Boyero ne fut pas relancée.
Comme les boyeros qui s’accrochent à un mode de vie qui peut sembler anachronique, quelques appareils FMA IA 20 continuent à voler aujourd’hui aux mains d’amateurs de vieux coucous. Un exemplaire du El Boyero est également conservé au Museo Nacional de Aeronáutica de Argentina.
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