Vickers Virginia

Fiche d'identité

Appareil : Vickers Virginia
Constructeur : Vickers Aviation Ltd.
Désignation :
Nom / Surnom : Virginia
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1924
Pays d'origine : Royaume-Uni
Catégorie : Bombardiers avant 1950
Rôle et missions : Bombardier moyen.

Sommaire

“ Un fragile bombardier à la longévité exceptionnelle ”

Histoire de l'appareil

Au lendemain de la Première Guerre mondiale la mission de bombardement aérien semblait bien avoir supplanté définitivement l’artillerie terrestre lourde dans l’esprit des responsables d’états-majors. C’est la raison pour laquelle cette époque vit l’éclosion d’une fabrication frénétique de bombardiers en tous genre, principalement aux États-Unis, en France, et au Royaume Uni. Et justement dans ce dernier pays la Royal Air Force fit souvent appel à ses bombardiers et s’en dota massivement. Parmi les machines de ce type entrées en service durant l’entre-deux-guerres on retrouve un imposant bimoteur moyen, qui malgré des défauts parfois rédhibitoires, fut un modèle de durée dans le temps : le Vickers Virginia.

C’est en 1920 que l’Air Ministry lança un plan destiné à fournir à la Royal Air Force un bombardier moyen, pouvant voler aussi bien de jour que de nuit. Pour cela la Specification 3/20 fut émise. Elle fut reprise par plusieurs constructeurs à qui l’Air Ministry commanda parfois un prototype. Les principaux compétiteurs furent l’Avro Type 549, le Boulton-Paul P.15, le Siddeley Model-103, et le Vickers Type 57. Si le premier était monomoteur, tous les autres étaient mus par deux moteurs. Mais rapidement c’est l’appareil de Vickers qui sortit du lot. Il s’agissait en fait d’un dérivé direct du Vimy, le célèbre bombardier de la traversée de l’Atlantique Nord.

La Royal Air Force passa commande pour un prototype de Type 57 sous la désignation de Virginia Mk-I. Celui ci se présentait sous la forme d’un biplan bimoteur quadriplace. Disposant d’un train d’atterrissage fixe et d’un empennage classique le Virginia était assemblé en bois et toile. Il était mû par deux moteurs en ligne Napier Lion 1A de 450 chevaux entraînant chacun une hélice bipale. Son armement se composait de trois mitrailleuses mobiles de calibre 7.7mm en position avant, dorsale, et arrière. Sa charge de bombes prévoyait le lâcher de 500kg d’explosifs. Le Vickers Virginia Mk-I vola pour la première fois le 24 novembre 1922.

À l’essai les aviateurs britanniques estimèrent que l’avion était sous motorisé, et firent donc voler un second prototype strictement identique au premier, désigné Virginia Mk-II, mais propulsé par deux Rolls & Royce Condor de 650 chevaux chacun. Cette fois ci l’avion sembla sur-motorisé. La solution vint finalement avec le Virginia Mk-III mû par deux Napier Lion 1AZ de 568 chevaux chacun. La Royal Air Force passa commande pour six exemplaires.
Par la suite, et durant quatre ans Vickers reçut divers commandes pour des séries, parfois toutes petites, d’appareils dont les changements étaient souvent dérisoires. C’est ainsi que la RAF réceptionna par la suite deux Virginia Mk-IV, 22 Mk-V, 25 Mk-VI, 11 Mk-VII, un Mk-VIII, et huit Mk-IX. Tous ces appareils servirent comme bombardiers de première ligne durant plus de quinze ans.

Si le Vickers Virginia était particulièrement bien représenté dans les escadron de la Royal Air Force cela ne signifiait pas pour autant qu’il était apprécié de ses équipages. En effet ceux ci le trouvaient généralement trop lent, peu manœuvrable, fragile, et surtout ayant une fâcheuse tendance à rompre son train d’atterrissage lors des posées sur des pistes un peu boueuses. Une caractéristique dangereuse sur un avion destiné à servir dans un pays où les pistes militaires en dur ne firent leur apparition généralisée réellement qu’après la Seconde Guerre mondiale. Malgré les critiques des équipages le Virginia avait le vent en poupe auprès des généraux britanniques. Tant et si bien d’ailleurs qu’en 1931, plus de quatre ans après la fin des dernières constructions de Virginia Mk-IX la RAF passa commande à Vickers pour 50 nouveaux avions de cette série. La seule exigence de Londres était que ces appareils soient en partie métalliques. Ainsi naquit le Vickers Type 139, qui allait devenir Virginia Mk-X dans la nomenclature militaire britannique.

Entre les deux dernières versions du Vickers Virginia, mis à part le fuselage en métal, les différences se faisaient sur les propulseurs avec des Napier Lion 5B de 580 chevaux sur la nouvelle version et sur un armement révisé à cinq mitrailleuses et 1 350kg de bombes. Outre les cinquante appareils commandés à l’origine, 45 Virginia de toutes séries furent démontés et reconstruits eux aussi comme Virginia Mk-X.

Les appareils de premières générations servirent de 1922 à 1939, tandis que les 95 Virginia Mk-X volèrent jusqu’en 1941. À cette époque ces lents bimoteurs représentaient une cible de choix pour les rapides chasseurs Messerschmitt Bf 109 de la Luftwaffe. Toutefois seuls deux Virginia furent descendus par la chasse allemande, leur rôle se limitant à de l’entraînement ou au soutien aux unités de tests et d’essais en vol. En avril 1940 une dizaine de Virginia fut désarmée et livrée à une unité d’instruction au parachutisme. Quatre paras prenant place sur l’extrados du plan inférieur de voilure. Toutefois cette technique était aussi dangereuse qu’acrobatique.

Au début de la Seconde Guerre mondiale plus de soixante Vickers Virginia volaient encore dans la Royal Air Force. Il est intéressant de voir que des bombardiers comme le Boulton-Paul Overstrand ou le Handley Page Heyford, pourtant tous deux postérieurs à cet avion avaient quitté les unités de première ligne, et même de réserve.

Lorsqu’il fut officiellement retiré du service en août 1941 le Vickers Virginia était bien sûr totalement obsolète. Sur un total de 127 avions assemblés, prototypes inclus, 81 furent perdus en opération, du fait d’accidents, auquel il convient d’ajouter les deux abattus par la chasse allemande et un appareil descendu par méprise par la DCA britannique en décembre 1939. Cette forte attrition explique la très mauvaise réputation du Virginia, tant dans les équipages que pour les personnels au sol. Toutefois il faut reconnaître l’extraordinaire longévité de cette avion, directement dérivé d’un concept né durant la Première Guerre mondiale.
Il fut le dernier bombardier biplan multimoteur à servir dans la Royal Air Force et ne fut jamais exporté.

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Photos du Vickers Virginia

Caractéristiques techniques

Modèle : Vickers Virginia Mk-VI
Envergure : 26.36 m
Longueur : 15.42 m
Hauteur : 5.26 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 moteurs en ligne Napier Lion 1AZ
Puissance totale : 2 x 568 ch.
Armement : Trois mitrailleuses mobiles (en position avant, centrale, et arrière) de calibre 7.7mm et 900kg de bombes.
Charge utile : -
Poids en charge : 7588 kg
Vitesse max. : 155 km/h à 1800 m
Plafond pratique : 2650 m
Distance max. : 1550 Km en ordre de combat
Equipage : 4
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Profil couleur

Profil couleur du Vickers Virginia

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Vickers Virginia
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Vickers Virginia

Décollage d'un Vickers Virginia en 1931.