Escadron 425 de l’Aviation royale canadienne – les Alouettes ont 70 ans

La deuxième guerre mondiale fait rage en Europe lorsqu’en juin 1942, le premier escadron «canadien français» voit le jour à la base de Dishforth en Angleterre: le 425 Alouette. En janvier 1943, cet escadron joindra les rangs du 6ème Groupe du Royal Canadian Air Force.

Intitulé «Je te plumerai», la devise du 425, un livre publié en juin dernier retrace l’histoire de cet escadron constituée essentiellement de canadiens francophones. Édité par la maison Imaviation, sous la co-signature de Marc-André Valiquette et de Richard Girouard. ce livre fort bien documenté et abondamment illustré raconte l’évolution de cet escadron de ses débuts jusqu’à aujourd’hui. À sa lecture, on constatera que le Alouettes du 425 n’ont rien à voir avec la gentille alouette de la chanson populaire de l’époque.

Initialement équipé de bombardiers Vickers Wellington, et effectuant des missions de bombardement de nuit sur le continent, les Alouettes se retrouvèrent en Tunisie à l’été 1943 afin de prendre part aux bombardements en Sicile et en Italie. De retour en Angleterre en novembre 1943, le 425 est rééquipé de bombardiers Handley Page Halifax et effectue de nombreuses missions au-dessus de l’Allemagne. Après 287 missions de bombardement et la perte de 430 hommes, les opérations offensives du 425 prennent fin lors de la capitulation de l’Allemagne. Au lendemain de la victoire des alliés en Europe, les Alouettes prennent les commandes de bombardiers Avro Lancaster Mk X à destination du Canada afin de rejoindre le Tiger Force qui s’assemble à Okinawa pour intensifier les bombardements sur le Japon. La bombe atomique mettra toutefois fin à la guerre avant que les Alouettes ne survolent le Pacifique.

Parmi les premiers pilotes du 425 Alouette, Gilles Lamontagne deviendra particulièrement connu, du moins au Canada. En mars 1943, lors du retour d’une mission de bombardement en Allemagne, son Wellington est attaqué par un chasseur de nuit Junkers Ju-88 au-dessus de la Hollande. Ayant réussi à maintenir en vol l’appareil en flammes suffisamment longtemps pour que son équipage s’échappe, il s’en tire indemne après un saut en parachute. Capturé, il est toutefois interné au Stalag Luft 111 en Allemagne pour le reste de la guerre. De retour au Canada, il se lance en affaires, puis en politique. Maire de la Ville de Québec de 1965 à 1977, il devient député fédéral en 1977, puis ministre de la Défense nationale en 1980. Il quitte la vie politique en 1984 pour devenir lieutenant-gouverneur du Québec, poste honorifique qu’il occupe jusqu’en 1990.

Comme beaucoup d’autres escadrons, le 425 est dissous à la fin du conflit. Réactivé en 1954 à Saint-Hubert, au sud de Montréal, les Alouettes sont équipées d’intercepteurs CF-100 Canuck, passant ainsi du rôle de pourchassé à celui de chasseur. Nouvellement doté de CF-101 Voodoo, le 425 s’établit en 1962 à Bagotville où les Alouettes ont fait leur nid depuis. Durant la guerre froide, les intercepteurs Voodoo du 425 font régulièrement la chasse aux avions soviétiques Tupolev Bear qui s’approchent de trop près de l’espace aérien canadien. En 1985, l’escadron 425 passe au polyvalent CF-118 Hornet, effectuant des missions d’interception et d’appui tactique dans le cadre du NORAD et de l’OTAN. Ainsi, six CF-118 du 425 Alouette dépêchés en Sicile l’an passé ont participé à la mission de l’OTAN en territoire libyen. En temps de paix, les Alouettes assurent la protection de la côte Est du Canada ainsi que d’une partie de l’Arctique canadien où l’on observe, au cours des dernières années, une recrudescence des tentatives d’incursions d’avions russes.


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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Marcel
Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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Commentaires

Une réponse

  1. Très bon article au sujet d’un escadron que je ne connaissais pas. Je vais m »empresser d’en parler à un ami canadien, encore merci pour l’article.
    Amicalement

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