C’est une présence française qui n’était initialement pas prévue au sein de la mission Baltic Air Policing. L’attaque et l’invasion russes de l’Ukraine ont obligé l’OTAN à revoir ses plans de défense aérienne auprès de ses membres d’Europe orientale et septentrionale. En réponse l’Élysée a ordonné le renfort en Estonie de quatre chasseurs Dassault Aviation Mirage 2000-5F de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Compacts et ultra-manœuvrant ce sont de redoutables défenseurs des cieux.
Il faut dire que le dictateur russe Vladimir Poutine n’a jamais caché son intention de voir revenir dans le giron de Moscou les trois états baltes. Une agressivité qui a obligé l’OTAN à créer en 2008 la mission Baltic Air Policing afin de contrer la menace grandissante des avions militaires russes contre les souverainetés estoniennes, lettonnes, et lituaniennes. Depuis lors cette opération ne s’est jamais arrêtée.
La décision russe de frapper et de tenter d’annexer le territoire pourtant souverain d’Ukraine a poussé l’alliance Atlantique dans ses retranchements. Une demande a été faite auprès des états membres de renforcer la police du ciel aussi bien depuis la base estonienne d’Ämari que celle de Šiauliai en Lituanie. La France a entendu l’appel et a décidé d’y répondre positivement. Pourtant notre pays n’a jamais été un fervent participant de Baltic Air Policing, sa précédente présence dans la région remontant au printemps 2020.
Quatre intercepteurs Dassault Aviation Mirage 2000-5F appartenant au Groupe de Chasse 1/2 Cigognes de l’Armée de l’Air et de l’Espace va donc changer de nid. De Bourgogne-Franche-Comté et de leur Base Aérienne 116 de Luxeuil Saint-Sauveur ils déménagent donc vers Ämari. Ils n’y seront pas seuls. Outre leurs pilotes c’est une centaine de militaires français qui vont les accompagner.
Ils retrouveront les General Dynamics F-16AM Fighting Falcon de la Composante Air et les McDonnell-Douglas F-15E Strike Eagle de l’US Air Force déjà présents depuis plusieurs semaines. Les Français viennent donc en renforts des Américains et des Belges. Ça tombe bien ce sont trois forces aériennes qui se connaissent très très bien les unes et les autres et ont l’habitude depuis de nombreuses années de travailler conjointement.
Il faut rappeler un fait important : Emmanuel Macron n’a pas donné son accord à ce déploiement afin que nos Mirage 2000-5F interviennent dans l’espace aérien ukrainien. En tous cas pas dans l’état actuel de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine. Les quatre chasseurs français doivent avant tout mener une mission dissuasive face à une aviation russe qui serait tenté de violer l’espace aérien d’un des états baltes. À la différence notable de l’Ukraine ces trois petites républiques ex-soviétiques sont à la fois membres de l’OTAN et de l’Union Européenne. Ce qui leur octroie une forme d’immunité et de protection dont ne jouit pas Kiev. La chasse russe est cependant prévenue : les jets de combat français de 4e génération emportent des missiles air-air bons de guerre et constituent toujours de redoutables combattants.
Les Français se déploient donc en Estonie. L’Élysée et le ministère des Armées ont laissé sous-entendre que d’autres chasseurs français pourraient eux aussi rejoindre les pays européens proches de l’Ukraine. On parle beaucoup de la Roumanie. Mais des chasseurs allemands, américains, britanniques, ou encore néerlandais sont eux aussi en cours d’acheminement vers certains de ces pays comme la Pologne et la Slovaquie.
Le dictateur russe est donc prévenu : il n’ira pas plus loin que l’Ukraine !
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.
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5 Responses
Merci Arnaud pour tous vos articles en ces temps troublés.
Et comme d’habitude, vous nous dégottez de superbes photos, j’avoue que celle dans le corps de l’article est juste magnifique.
« il n’ira pas plus loin que l’ukraine ».
Le dictateur russe, malheureusement, peut encore décider d’incursions plus profondes en territoire moldave ou géorgien avant de se retrouver aux frontières défendues par l’otan.
Sans oublier les Rafales accompagnés d’un A330 Phénix qui effectuent des patrouilles au dessus de la Pologne depuis le 25 février.
D’ailleurs, sur Flightradar24, c’est impressionnant de voir le nombre d’avions ravitailleurs kc-135 ou kc2 Voyager effectuant des hippodromes au dessus des territoire polonais et roumain avec parfois de manière visible des F16 C/D et F-35A. D’ailleurs ce dernier s’est approché ce matin à moins de 30 km de la frontière ukrainienne.
En cas de survol de chasseurs proche chacun de la frontière Ukrainienne, moin de 50km l’un de l’autre, il pourrait y avoir des accroches radar avec risque de riposte de l’autre avion qui se sentirait menacé. Ça cénario est’il possible ? Ce risque existe ou c’est sous contrôle de la part des équipages qui ont des règles d’engagement qui empêche un accident.
Qui connais les projets de Poutine, une chose sur a force de combattre en Syrie, l’armée russe crois que tout est à leur portée y compris la faible (disent-il).