Il est des évènements comme ça qui annoncent souvent une proche retraite bien méritée. Tel est le cas des manœuvres aériennes actuellement réalisées par les derniers Mirage F1-CR appartenant à l’Escadron de Reconnaissance 2/33 Savoie. En effet, c’est l’ultime campagne de tir air-sol des Mirage F1-CR, et elle sonne donc le glas pour ce vieux serviteur de l’aviation française. Ultime version du Mirage F1 encore en service en France, avec la toute petite poignée de F1-B destinée à la transformation, le F1-CR est une version originellement destinée à la reconnaissance tactique et notamment aux prises de vue post-strike.
C’est au-dessus de Captieux en Gironde que les Mirage F1-CR de l’Armée de l’Air larguent leurs munitions, dont certaines guidées par laser. Car c’est là que réside la véritable polyvalence du monoréacteur, dans sa capacité à tirer tous types d’armes, des bombes lisses et roquettes aux bombes à guidage laser type BGL ou Paveway. Bien entendu il continue d’être l’appareil photo volant des aviateurs français, comme il l’a encore prouvé cette année au Mali.

Les pilotes de l’ER-2/33 n’ont cependant pas le droit à l’erreur, et n’en feront vraisemblablement aucune. En effet, dernière campagne de tir ou pas, cela reste un exercice faisant appel à leur professionnalisme et à leur capacité à diriger ces machines certes anciennes, mais au potentiel encore réel. On peut donc être sûr et certains que les artificier de Captieux vont encore avoir fort à faire avec d’éventuelles munitions non explosées. Reste que le Mirage F1-CR demeure globalement un des avions de combat disposant actuellement de la plus grande régularité dans la réussite de ses tirs air-sol. L’avantage pour les pilotes de l’ER-2/33 est la proximité de Captieux par rapport à la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan dans les Landes où ils sont stationnés.

Dans quelques temps le Mirage F1-CR fera ses adieux au profit du Rafale, doté d’une nacelle de reconnaissance dernière génération. Là encore les pilotes du Savoie joueront la carte de la polyvalence, mais à une nouvelle échelle. Ils ont eu le temps de s’y habituer, leurs Mirage F1-CR volants souvent de conserve avec les Rafale des autres formations françaises, que ce soit au-dessus de nos têtes, ou bien en opérations extérieures, notamment en Afghanistan. Une page se tournera, mais à coup sûr si le professionnalisme demeurera, beaucoup de pilotes auront un pincement au cœur en disant au-revoir à leurs chers Mirage F1. Beaucoup de passionnés comme moi aussi auront ce pincement.
Photo (c) Armée de l’Air.