La Slovénie célèbre 20 ans de partenariat « air-air » avec l’OTAN.

Posséder une aviation de chasse n’est pas toujours chose évidente pour certains pays européens, principalement pour des raisons purement économiques. La Slovénie, territoire ex yougoslave, est de ceux ci avec cependant un embryon d’aviation armée articulée autour de neuf Pilatus PC-9M turbopropulsés. Depuis janvier 2004 elle fait reposer sa défense aérienne et ses missions d’interception sur l’alliance Atlantique. Ce qui lui permet de pouvoir être protégée actuellement par des avions de combat de générations 4.5 et 5.

Figurant parmi les plus petites forces aériennes d’Europe l’aviation slovène ne possède donc aucun chasseur. Ses Pilatus PC-9M sont tout juste adaptés à des missions d’appui tactique rapproché et éventuellement d’identification d’aéronefs légers et lents du genre avions de tourisme ou hélicoptères. Quand elle a besoin d’avions de combat ce sont des Eurofighter EF-2000 Typhoon, des Lockheed-Martin F-35A Lightning II, et des Saab JAS 39C/D Gripen qui interviennent. Pas mal, faut le remarquer. Mais au fait pourquoi pas alors des Dassault Aviation Mirage 2000-5 et/ou Rafale F3-R ou encore des McDonnell-Douglas F/A-18A/B Hornet ?

Pour pouvoir correctement répondre à cette question il faut revenir presque 24 ans en arrière. C’est en mai 2000 que naquit le «groupe de Vilnius». Il s’agissait de dix nations jadis placés sous le joug de Moscou et depuis libérées de son oppression qui firent le choix de rejoindre l’OTAN. Il s’agissait alors de l’Albanie, de la Bulgarie, de la Croatie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Macédoine du nord, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie. Et moins de quatre ans plus tard la dernière d’entre eux entrait, comme d’autres, dans l’alliance Atlantique. Conscients de leurs faiblesses en matière défensive, et notamment sur le plan air-air les décideurs institutionnels slovènes demandèrent aux Alliés d’assurer leur défense aérienne. Deux options s’offraient alors à eux : une mission permanente dite «Air Policing» comme alors en Islande avec envoie permanent de contingents internationaux et de militaires ou bien l’ouverture de l’espace aérien souverain de la Slovénie aux chasseurs des états voisins. C’est cette option qui fut choisi.

Voilà donc pourquoi des F-35A, des Gripen, et des Typhoon volent régulièrement au-dessus du territoire slovène et non des Hornet, Mirage 2000, et Rafale. Les trois premiers modèles sont respectivement en dotation en Italie, en Hongrie, et en Autriche et Italie. Point particulièrement intéressant : l’Autriche ne fait pas partie des Alliés, elle n’a pas signé le traité de l’Atlantique Nord. Et pourtant elle participe à cette mission sous commandement OTAN. Jusque là la Croatie ne l’assurait pas, ses Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed étant jugés trop peu fiables pour cela. Une situation qui devrait prochainement changé grâce à l’achat des Rafale F3-R auprès de la France. Le biréacteur de Dassault Aviation découvrira alors les joies du ciel slovène.

C’est depuis les installations militaires ultramodernes de Brnik en Haute-Cariole que la Slovénie assure son contrôle aérien et éventuellement le guidage des chasseurs autrichiens, hongrois, ou encore italiens qui assurent les missions d’identification voire d’interception d’aéronefs divers. Bien évidemment toutes les procédures radios se font en anglais, la langue commune au sein de l’OTAN. En 20 ans, depuis la mi-janvier 2004 c’est une moyenne de 89 missions annuelles qui furent mises en œuvre. Il s’agit principalement d’assistance à des aéronefs en difficultés, souvent pour pannes radios. Les équipes de Brnik travaillent également en étroite collaboration avec les équipages des Boeing E-3B Sentry appartenant à l’alliance Atlantique.

Les chasseurs de l’OTAN peuvent aussi assurer l’accompagnement des voyages officiels slovènes.

Vous savez donc maintenant pourquoi il n’existe pas de Slovenian Air Policing, à la différence notable des Baltic Air Policing et Icelandic Air Policing bien connues de nos lectrices et lecteurs. Ljubljana a récemment annoncé poursuivre sa défense aérienne en ce sens, n’ayant pas dans l’intention d’acquérir prochainement des avions de combat. Pour les pilotes des pays engagés cela permet d’assurer des missions supplémentaires et donc de plancher sur leur réactivité et leur professionnalisme.

Photos © OTAN.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Quitte à passer pour un ….. mais où stationnent les divers f35, grippen, etc
    Chez eux ou ont ils un tour de garde et stationnement directement en Slovénie?

    1. Non comme c’est écrit dans l’article l’espace aérien slovène leur est ouvert pour éviter justement qu’ils aient à stationner dans le pays.

  2. La Slovénie à un positionnement géographique favorable avec des voisins amicaux. Avoir un contingent étranger positionné en permanence serait surdimensionné au vue des dangers inexistant la menaçant. Les pays baltes ont la Russie belliqueuse à leurs frontière directe. La Baltic Air Policing prend tout son sens.

  3. Combien vous recevez de l’Otan pour faire sans cesse leur publicités? C’est une information qui n’intéresse personnes. Montrez nous ce qui concerne les sujet passionants. Et franchement faite attention à votre orthographe et à votre manie de tous féminisé.

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