Omnirôle et multirôle, une différence uniquement sémantique ?

Un nouveau mot est apparu avec le Dassault Rafale, celui d’omnirôle, alors qu’on parle de multirôle pour les autres avions de combat actuels tels le Boeing F/A-18 E/F Super Hornet. Mais alors la différence entre ces deux termes est-elle uniquement sémantique, au final omnirôle et multirôle seraient-ils deux synonymes voulant donc dire la même chose ? Pas vraiment en fait, et nous allons ici voir les différences de sens entre ces deux mots.

Commençons par l’avion multirôle dont l’exemple type est le McDonnell Douglas F/A-18 Hornet. Il s’agit d’un avion de combat pouvant réaliser des missions de défense aérienne, de reconnaissance, d’attaque et d’appui, voire même de frappes nucléaires pré-stratégiques. Cependant il ne peut remplir ces missions qu’une à la fois. Il doit revenir à sa base, pour être reconfiguré dans un autre cadre de missions. Dans une certaine mesure les versions les plus récentes du General Dynamics F-16 Fighting Falcon sont des avions multirôles.

L’avion de combat omnirôle peut lui réaliser les même missions mais en en remplissant deux ou trois en même temps, à l’image du Dassault Rafale français. Ainsi l’avion peut prendre les airs pour une mission de reconnaissance armée, et bombarder une cible sans que cela n’ai été prévu à l’avance, à l’image des fameuses frappes d’opportunités vulgarisées par les pilotes français en Irak. Il est actuellement envisagé que les Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force deviennent, à terme, eux-aussi omnirôles.

L’apparition des avions de combat omnirôles est une véritable révolution dans l’approche que l’on peut avoir actuellement de la guerre aérienne. Ils sont bien plus polyvalents et autonomes que les chasseurs multirôles.
Reste à savoir dans quel configuration sera le Lockheed-Martin F-35A Lightning II ? L’avenir nous le dira.

Photo © Armée de l’Air.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

25 Responses

  1. il ne faudrait pas se leurrer sur le f 35 .C est un avion avec du potentiel ,mais avec encore plein de défaut.

  2. pourqoui les francais aime t’il tapper sur le f-35 tout le temps.je vous rapel que ces une technologie naissant plus avancer que le rafale est qui meme la les societer europeen sont loin de l’accomplir ces pourqoui ce programme a encore pa mal de probleme qui sont resolu. dans les 50 ans avenir les rafale sera opsolete mais le f-35 ou le f-22 seront encore la.alors sil vous plait arreter de vous moquer du f-35 tout le temps.

    1. On se moque de lui pour plein de raisons dont l’une des plus évidentes est la volonté de Lockheed-Martin de vouloir faire de son F-35 le futur unique avion de combat occidental. Cela et puis aussi le fait que c’est un immense gouffre financier.
      Mais je vous rassure, baladez vous sur les sites italophones, hispanophones, et même anglophones (les autres j’en sais rien je ne les lis pas) et vous verrez que tout le monde ou presque se moque du F-35 Lightning II et de ses très nombreux déboires.

      1. Bien dit ,les blogs américains ne se gênent pas pour casser du rafale.un peut moin depuis une vidéo f22 vs rafale. Nous nos moqueries on le méritent d’être justifiées ,et encore on est pas si méchant qu’ils le seraient.

      2. Merci, très bien expliqué Arnaud. De toutes façons, qui veux s’enticher d’un mono-réacteur ? Qui de plus est cet avion, (F-35) a été vendu avant sa conception. Je m’explique; Plusieurs pays de l’Otan ont été approché par le consortium Lockeed-Martin dans le but de contribuer financièrement au développement de l’appareil, impliquant donc de ces pays des sommes énormes. C’est une forme de commerce très impliquant et contraignant pour les pays de l’Otan, les obligeant, presque, à acheter l’appareil non certifié et dont les coûts en développement ne cessent de monter. ….À suivre !

    2. « dans les 50 ans avenir les rafale sera opsolete mais le f-35 ou le f-22 seront encore la »
      M’est d’avis qu’il n’y aura plus de f-22, vu qu’il est dans les forces depuis à peu près 10 ans, ce qui voudrait dire qu’il aura une carrière de 60 ans! Quant au F-35, vu que lors des tests de fatigue, les criques sont apparues plus tôt que prévu, si dans 50 ans on en voit encore, c’est probablement que leur entrée en service ne sera effective que dans 10 ans et encore…

  3. Je pense que le F-18 est omnirôle étant donné que quand il emporte un pod reco, cela ne l’empêche pas d’avoir des missiles AMRAAM (pas que pour l’autodéfense et des GBU pour faire du A/S, mais sans un PDL
    Après, il faut pouvoir remplir les rôles avec un certain niveau sinon avec un missile, une bombe et une caméra, un zinc peut prétendre être omnirôle. C’est dans ce sens là que le Rafale est véritablement omnirôle car il excelle dans chacun des rôles

  4. « L’omnirolité » d’un appareil de combat ne se mesure pas uniquement à une question de re-configuration basée sur l’armement (emport missiles air-air, d’un pod reco et de bombes sur la même mission). Il est impératif que les logiciels, les capteurs (radars, CME, CCME, optiques…) fonctionnent ensemble en bonne intelligence : c’est à dire délivrer la bonne information à l’équipage au moment voulu. La fusion des données est un point critique que la France maîtrise, un domaine où même les USA rencontrent des difficultés avec le F-35, preuve que ce n’est pas acquis.
    Combiner les données du radar qui fait de la veille air-air tout en fouillant le sol, avec l’OSF qui peut aussi servir à faire de l’acquisition air-sol (mode testé pour nos voisins suisses à l’époque) et en combinant avec un pod Damoclès (et nouvelle génération) ; le tout en intégrant des paramètres issus de Spectra, des AWACS, des partenaires via la L-16 et on voit tout de suite le casse-tête et le déluge d’infos… Bref, sur ce point, n’est pas omnirôle qui le veut et il ne suffit pas de mettre des paveway avec des AIM-120 sous les ailes pour faire un appareil omnirôle.

    Ensuite, deuxième point capital souvent passé sous silence : les pilotes aussi doivent être omnirôles. Et c’est moins évident qu’il n’y parait. Un pilote (ou un équipage) doit être capable de mener une mission d’assaut et, quand la situation tactique évolue, doit pouvoir être sur le retour ré-orienté vers une mission de DA ou d’interception, ou de reconnaissance armée…
    Les pilotes doivent être formés (avant ils étaient souvent spécialisés en fonction de leur avions d’armes : les SEM par exemple, font de l’appui, de l’assaut à la mer, mais très peu de DA … On pensera aussi aux pilotes de reco sur F1-CR … ) Ensuite, il y a des missions hyper spécialisées, très techniques : je pense à l’assaut à la mer (Exocet). Ça sert à rien d’avoir des aéronef omnirôles qui les pilotes ne le sont pas. C’est aussi une révolution du métier de pilote de chasse, il me semble. Et ça ne va pas sans poser des questions sur les cursus, sur l’apprentissage (il faut adapter le matériel, par exemple).

    Je voulais juste alimenter la discussion avec des éléments qui me semblent trop souvent écartés.

    Et au passage, félicitations à toute l’équipe d’Avions légendaires qui réalise un magnifique travail. Pour la part, l’un des meilleurs site sur l’aéronautique militaire.

    1. +1, des explications très détaillées, merci.
      Cela qualifie le caractère omnirôle d’un avion, càd le niveau atteint dans chaque rôle pendant la mission.
      Il faudrait aussi trouver un terme pour quantifier le nb de rôles possibles, par ex. le rôle de pouvoir faire du suivi de terrain du Rafale, rôle que certains avions US peuvent assurer mais à condition d’avoir un pod dédié, et accessoirement une cellule qui peut supporter les contraintes structurelles du vol TBA.
      Historiquement les militaires français ont inventé l’avion de combat unique à tout faire, et Dassault a ajouté la notion « à tout faire dans la même mission ».
      Notons que la fusion de données évoqué par Stef est un atout pour exploiter au maximum les capacités du système de l’avion mais ce n’est pas nécessaire (sur un biplace bien sûr) car le travail peut être assurer par le NOSA en place arrière comme c’était le cas des F-4, F-14 et bien d’autres. Mais depuis l’abandon du Rafale N (biplace marine), le Rafale M doit pouvoir assurer les missions de pénétration TBA, notamment celle nuc utilisant le missile ASMP, la solution a été donc trouvée avec la fusion de données.
      C’est l’une des rares fois où les Français sont allés jusqu’au bout de leurs (bonnes) idées à savoir « avion de combat unique » et « omnirôlité »

    2. Une réponse éminemment pertinente que je partage, merci du temps que vous avez pris à la formuler Stef 🙂

    3. Bravo , Stef ! Tu as tout-à-fait raison de relier analyse d’info et entrainement des équipages pour «l’Omnirôlité».
      (Je suis 100% avec toi pour ton dernier paragraphe).

  5. Bjr ,
    Pour avoir discuté avec un pilote de F/A 18 durant la première guerre du golfe , F/A 18 veut dire Fighter / Attack .
    En vol , il suffit de basculer un interrupteur au manche pour passer de F à A .
    Déjà en 1991 ……

  6. Hé hé on dirai qu’on a une rédaction rapide quand même. Un très bon rappel pour mettre au clair les différences entre multi et omni très utile suite à l’article du typhoon multirole. Bravo l’équipe plus particulièrement Arnaud qui peu être qualifié d’omnirole avec ses différents articles !

  7. Une fois encore Arnaud nous explique les choses clairement et sans difficulté. C’est bien agréable à lire.

    1. Nous avons de quoi être honorés sur le site qu’un officier suisse nous cite mais perso je n’entrerais pas dans votre débat. Donc je n’ai pas être en accord ou en désaccord avec lui, simplement il nous cite comme référence sur la différence entre multirôle et omnirôle.
      Bien à vous 🙂

      1. Merci pour votre réponse !

        Alors je vous pose la question directement 🙂
        A votre avis, un Etat neutre a-t-il besoin d’un avion omnirôle?
        ou d’un intercepteur multirôle?

        Parce que, pour moi, le point positif du Rafale est sa capacité à mettre en oeuvre des frappes d’opportunité (sans rentrer à sa base pour être reconfiguré préalablement; si j’ai bien compris votre article). Or est-ce un point positif pour un Etat neutre ? qui ne mènera jamais des frappes d’opportunité…

        Ai-je donc tort de mettre en avant les capacités d’interception/suprématie du ciel (protection des sommets du WEF à Davos, de l’ONU à Genève, etc.) des avions en concurrence et tenir cette capacité « omnirôle » comme un point faible (en termes de maintenance, de disponibilité opérationnelle, de prix, et tout simplement d’utilité pour un Etat neutre) ?

        Et, oui, le sujet est controversé en Suisse car nous avons toutes les peines du monde à discerner les conflits d’intérêts potentiels de ceux qui défendent tel ou tel avion publiquement…
        https://www.laliberte.ch/news/suisse/avions-de-combat–officiers-convoites-par-les-constructeurs-514372

        1. Honnêtement je n’ai pas assez d’éléments pour apprécier le contexte qui existe dans ce débat helvético-helvétique.

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