Quand un commandant de bord confond une volée d’oiseaux avec un renard.

L’incident a légèrement perturbé le trafic aérien entre Toulouse et Paris. Ce mercredi 12 juin 2019 au matin un avion de ligne Airbus A321 appartenant à la compagnie aérienne Air France a été obligé de faire demi-tour alors qu’il réalisait une liaison régulière entre Blagnac et Orly. Au moment du décollage l’un des réacteurs de l’avion a ingéré une nuée de petits oiseaux, mais lors de l’atterrissage le commandant de bord a d’abord cru avoir happé… un renard. Après vérification par les équipes au sol c’était bien un péril aviaire, à moins que les goupils toulousains aient des plumes !

Il est 6 heures du matin lorsque le vol AF6101 décolle de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à destination d’Orly. Un vol quotidien qui prend à peine une heure et permet de transporter principalement des femmes et hommes d’affaire mais également souvent des parlementaires se rendant à Paris. Mais lors de la phase de décollage un soubresaut inquiète plusieurs passagers au niveau d’une des réacteurs. Des flammes sont même aperçues. Les passagers en informent les personnels navigants commerciaux mais visiblement sans effet, l’avion décolle et prend rapidement de l’altitude.

Pourtant au bout d’une vingtaine de minutes de vol le commandant de bord annonce à ses passagers avoir une avarie moteur suite à un impact au décollage. Il fait demi-tour et retourne vers la ville rose. Sous la protection des services de secours et de préventions de l’incendie l’Airbus A321 d’Air France se pose sans encombre à Blagnac. Ses passagers sont évacués dans le plus grand calme.
Sur le tarmac l’équipage découvre des traces de sang et d’un pelage de couleur marron. Rapidement par radio le contrôle aérien est avisé que le biréacteur a heurté un renard ! Ce n’est pas exactement le type d’animal le plus présent dans les statistiques de péril aéronautique aussi une équipe de l’aéroport se rend sur place. Finalement point de pelage mais des plumes, le renard heurté par l’avion de ligne était en fait une nuée d’oiseaux.

Ce risque est bien connu des structures aéroportuaires autant que des compagnies aériennes. On appelle cela le péril aviaire. Et pour y remédier il n’est pas question de tuer les oiseaux mais de les effrayer. C’est avec du bruit ou plus rarement à l’aide de faucons spécialement dressés que les nuées d’oiseaux sont écartés des tarmacs et des taxiways. Il ne faut pas prendre à la légère un tel risque : en août 2015 il a causé l’écrasement d’un avion de combat marocain, un Dassault Mirage F1CH de facture française.

Photo © Agence France-Presse.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. L’escadron de reconnaissance 2/33 avait, avant sa dissolution, comme insigne une mouette pour commémorer le 1° crash de l’escadron du à des mouettes. Le péril aviaire n’est vraiment pas de ce jour et toute l’évolution technique de l’aéronautique n’a pas permis de trouver une réponse fiable.
    On en aura encore pour des années.

  2. Le risque aviaire est un problème qui a des conséquences graves pour l’avion, mais pas nécessairement catastrophique.
    On a trop tendance, lors d’un crash à immédiatement mettre en avant la collision avec des oiseaux, comme par exemple pour le crash du 2000 en début d’année.
    Donc, pour illustrer une conséquence du péril aviaire, je vais vous racontez un cas particulier.
    Le Mirage 2000N n° 324 sorti d’usine en 1989 aurait dû figurer au tableau des pertes de l’armée de l’Air, mais c’est faire offense à la solidité exemplaire des avions Dassault…
    Alors qu’il était en service à Istres au sein de l’Escadron de chasse 3/4 «Limousin» en 1996, le Mirage 2000N n° 324 à subir une violente collision avec un volatile lors d’un vol à basse altitude au sud du Massif Central.
    Aussitôt le pilote prend en douceur un peu d’altitude afin de garder de la vitesse, puis entreprend un retour prudent vers la base en raison d’une forte baisse de régime moteur conséquence de l’ingestion du rapace.
    Hélas, en approche finale l’extinction du turboréacteur a obligé le pilote et le navigateur à s’éjecter, un rallumage moteur étant impossible en raison du manque d’altitude.
    Pilote et navigateur se posent indemnes en rase campagne… sans savoir que leur avion, bien «trimé», va poursuivre son vol plané horizontal et se poser tout seul, moteur éteint, dans un champ contigu en subissant des dommages mineurs.
    Récupéré puis réparé en usine par Dassault avec une mise au standard K2, le n° 324 allait être remis en service à l’EC 3/4 en décembre 2003 puis poursuivre sa carrière opérationnelle au sein de l’EC 2/4 à Luxeuil.

  3. Bonjour,
    À propos de péril aviaire personne ne se souvient du commandant de bord Sully qui a posé son Airbus (je n’ai plus le type en tête) à New-York sur le fleuve Potomak ? Il était en panne totale, plus de réacteur fonctionnel. Un film a même était réalisé sur ce sujet.

    1. Bonjour,
      Si je ne me trompe pas, il s’agissait d’un A320 et c’était sur l’Hudson.

  4. Quand j’habitais sur Toulouse il y a encore 9 ans je le prenais souvent pour monter sur Paris. C’est plus rapide que les 5 heures et demi de TGV de l’époque. Dans mon souvenir Air France appelait ça la navette, et comme tout le monde je dormais du décollage à l’atterrissage. Par contre dans mon souvenir c’etait un A-320 et pas un A-321. Mais en presque 10 ans ils ont pu changer les avions.
    Sur Blagnac ce qui est hallucinant c’est le nombre de lapins qu’on voyait courir devant les roues des avions, je me suis toujours demandé si un avion qui écrase un tel animal ça ne peut pas faire aussi des dégats sur les roues?

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