Niveau d’alerte relevé autour du porte-avions américain USS Abraham Lincoln.

Désormais c’est vraiment une flottille en état de guerre imminente que l’US Navy entretient aux abords du détroit d’Ormuz. Après une mystérieuse double-attaque contre deux navires de commerce en mer d’Oman les navires de guerre déployés dans la région par Washington sont en alerte maximale. Et c’est d’autant plus palpable à bord du porte-avions USS Abraham Lincoln et du porte-aéronefs USS Kearsarge qui mouillent tous deux au cœur de cette opération. Dans le même temps la diplomatie américaine joue l’escalade verbale.

La coque du Kokuka Courageous, après extinction de l’incendie.

Il est 6 heures 12 du matin (en heure locale) quand la marine américaine reçoit un SOS en provenance du méthanier norvégien Front Altaïr. Trois explosions l’ont frappé de plein fouet, sans raison, au niveau de la coque. Il s’agit alors vraisemblablement d’un attentat. Des moyens de secours émiratis et iraniens se portent à son secours. Les 23 membres d’équipage sont sains et saufs, tandis que le navire gîte fortement.
Quarante-huit minutes plus tard nouveau message d’alerte mais cette fois c’est le méthanier japonais Kokuka Courageous qui l’émet. Là aussi des explosions ont été enregistrés au plus près de le coque et l’incendie se répand très vite, les flammes dévorant le navire. Mais selon le commandant du navire ce sont des tirs d’artillerie qui seraient à l’origine de l’incendie.
L’US Navy déploie au plus près de ce dernier navire son destroyer USS Bainbridge tandis qu’un remorqueur civil émirati spécialisé dans les opérations hauturières se rend également sur place. Les 21 marins singapouriens sont recueillis à bord du navire de guerre, et les premiers soins leur sont prodigués.

Membre d’équipage du Kokuka Courageous soigné à bord de l’USS Bainbridge.

Dans le même temps l’un des deux hélicoptères embarqués Sikorsky MH-60R Seahawk sécurise la zone, paré à riposter à toute intimidation et à fortiori attaque contre l’USS Bainbridge ou contre le remorqueur émirati. Et c’est depuis l’aéronef que des images sont faites de la coque du méthanier japonais, montrant ce qui en effet ressemble à des impacts.

Immédiatement à Bahreïn où se trouve l’état-major de la 5ème Flotte américaine on décide de renforcer l’alerte autour de l’USS Abraham Lincoln et de l’USS Kearsage. Pour mémoire les deux puissants navires de guerre font des ronds dans l’eau de la région depuis plusieurs semaines. À bord les pilotes des avions de combat enchaînent les missions d’entraînement, mais désormais avec dans l’optique de devoir aller très vite frapper l’Iran.

Hélicoptère de combat Bell AH-1W Super Cobra prêt à décoller depuis l’USS Kearsarge.

Il faut dire qu’à Washington le secrétaire américain Mike Pompeo a clairement pointer du doigt Téhéran comme responsable seul et unique de ces attaques. Pis il enfonce le clou en déclarant que l’Amérique est désormais prête à venger ces attaques contre ces deux tankers en mer d’Oman. La preuve que mettre un ancien militaire à la tête de la diplomatie n’était peut-être pas la meilleure des idées que Donald Trump ait eu depuis qu’il préside les États-Unis. Car Pompeo semble incapable de jouer l’apaisement dans la région. À croire vraiment qu’il la veut sa guerre avec la république islamique !

En attendant donc nous avons une vingtaine de navires de guerre américains, dont un porte-avions et un porte-aéronefs qui attendent patiemment sur une territoire maritime grand comme la moitié de la France métropolitaine. Et les pilotes des avions embarqués Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler enchaînent les patrouilles de combat tout comme leurs collègues volant sur McDonnell-Douglas AV-8B Harrier II. Le tout sans jamais (jusqu’à présent) avoir rencontré la moindre fois la chasse iranienne !

L’activité aérienne bat son plein à bord de l’USS Abraham Lincoln.

Selon plusieurs experts internationaux, et pas forcément les plus va-t-en-guerre, les prochaines 72 heures seront décisives. Téhéran et Washington pourraient jouer la désescalade ou bien au contraire que l’un des deux dérape. Auquel cas des frappes aériennes et navales américaines sont plus qu’envisageables.
Sauf qu’en face ce n’est pas Daech ou les talibans mais bel et bien l’un des états souverains les plus militarisés de la planète, et surtout une république qui jusqu’à présent n’a rien démontré de ses velléités supposées d’actions violentes.

Photos © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

15 réponses

  1. Arnaud, L.a dernière phrase dit bien ce qu’elle veut dire: « Sauf qu’en face ce n’est pas Daech ou les talibans mais bel et bien l’un des états souverains les plus militarisés de la planète, et surtout une république qui jusqu’à présent n’a rien démontré de ses velléités supposées d’actions violentes. »
    Trump veut sa gue-guerre! Ou plutôt Trump au travers de Mike Pompeo.
    Un remake de September 11?

    1. Troika, j’assume 100% de ma prose. Oui on peut dire que Trump veut « sa » guerre !!!

    2. Il est clair que quelqu’un veut une guerre contre l’Iran : USA, Arabie Saoudite, Israël ?
      Un coup identique aux armes de destruction massive pour l’Irak sera dur a faire gober.

  2. Ça y est les américains nous ressortent l’Irak de 2003. Les photomontages sont prêts.

  3. Sauf qu’en face ce n’est pas une Irak a moitié détruite , c’est une puissance du Moyen Orient qui possède l’arme nucléaire (peut pas monté mais sous forme de bombe) , une armée préparée depuis longtemps à une guerre, notamment a cause des tensions permanent avec les trois quarts du golfe Persique.Et aussi apte a repoussé une armée , surtout si elle a un comportement trop prévoyant.C’est un échec su le long terme garantit , et sa déstabilisera cet zone encore plus quelle est déjà.

  4. Si guerre il y a et victoire sur l’Iran, les plus frappadingues du régime nous enverront leurs anges de la mort.
    Les capitales et métropoles européennes et peut-être américaines connaîtrons des carnages sans noms.
    Trump et ses va-t-en-guerre seront protégés aux frais du contribuable américain.

    1. Posséder une force et ne pas s’en servir c’est le principe même d’une force de dissuasion. On l’a, tout le monde sait qu’on l’a, et du coup chacun sait que si on s’attaque à nous ou à nos intérêts on peut s’en servir. C’est ce qui régit l’emploi de l’arme nucléaire et dans une moindre mesure l’outil aéronautique embarqué.

      1. Tout à fait Arnaud…Ce que je voulais dire c’est que ça doit être difficile d’avoir en permanence le doigt sur la gâchette…Le coup pourrait partir sur pas grand chose…

  5. Les USA ont évacué leur personnel diplomatique non essentiel d’Irak. (majorité de Chiites). L’Arabie Saoudite a rassemblé ses soutiens le 31 mai contre l’Iran. Israël, (Avec Jared Kushner à la Maison Blanche) veut autant que l’Arabie Saoudite frapper les facilités nucléaires Iraniennes (à finalité civile ou pas c’est de toute façon de trop). Alors la flotte Américaine qui « fait des ronds dans l’eau » pourrait bien frapper, ainsi que l’US Air Force. Ni la DCA ni l’aviation Iranienne ne peut s’y opposer. Nul besoin d’exposer la flotte à la menace réelle des missiles côtiers et des mines Iraniennes en franchissant le détroit d’Ormuz. Ce serait l’occasion pour les Saoudiens d’éliminer le Qatar. Mais après ce sera un bordel imprévisible !

    1. Toni, tout à fait d’accord avec votre analyse.
      Le problème c’est que nous sommes voisins du moyen orient pas les USA.

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