L’US Navy met en service son premier Hawkeye avec perche de ravitaillement en vol.

On peut parfaitement faire voler un avion depuis plus d’un demi-siècle et continuer à l’adapter aux exigence du terrain. Ce lundi 9 septembre 2019 l’escadron VAW-120 Greyhawks a reçu le premier Northrop-Grumman E-2D Hawkeye doté d’une capacité à être ravitaillé en vol. Une adjonction qui a nécessité plusieurs années de réflexion et de travaux d’ingénieurs pour permettre un gain estimé entre 35 et 40% d’autonomie. Pour autant le déploiement opérationnel d’un tel aéronef sur porte-avions américain n’est pas annoncé avant au plus tôt janvier ou février 2020.

Évidemment dans l’US Navy l’avion a déjà reçu le sobriquet d’unicorn, la licorne en français.

Si tous les Northrop-Grumman E-2D Hawkeye doivent à terme être renvoyés en usines pour recevoir la fameuse perche de ravitaillement en vol, rien ne dit pour l’instant que l’avionneur la proposera à l’export pour ses nouveaux clients. En fait il s’agissait d’une demande à l’origine totalement liée à l’US Navy. Elle doit avoir sa pleine dotation en avions de ce type d’ici à fin 2022.

Pour l’instant c’est donc l’escadron VAW-120 Greyhawks qui fait donc voler les premiers exemplaires de série. Cette unité est un peu particulière. Elle assure en effet la formation avancée et la transformation opérationnelle des futurs pilotes de Hawkeye, et dans une moindre mesure de Greyhound. Dans une moindre mesure car cet avion de transport est désormais sur le déclin dans l’aéronavale américaine. C’est depuis les pistes de NAS Norfolk en Virginie que décollent ces Hawkeye d’entraînement.

En mission de combat donc les E-2D Hawkeye dotés d’une perche de ravitaillement en vol bénéficieront désormais d’un durée de patrouille d’environ huit heures et demi. Un temps qui pourrait même grimper à dix heures si le bimoteur à turbopropulseur opère depuis une base aéronavale et non le pont d’envol d’un porte-avions. Selon les pilotes d’essais de l’US Navy et les ingénieurs de l’avionneur ce nouvel équipement particulièrement proéminent n’impacterait nullement les caractéristiques aérodynamiques de l’avion, seule la phase d’appontage pourrait nécessiter que les pilote se qualifient de nouveau.

Une perche qui incontestablement change l’allure de l’avion.

Une question semble désormais se poser : une telle perche de ravitaillement en vol pourrait t-elle être greffée sur les E-2C de dernière génération ? Ce qui ouvrirait des perspectives très intéressantes pour les Hawkeye 2000 en service en France au sein de la Flottille 4F de la Marine Nationale. Et jusque là c’est silence radio de la part de Northrop-Grumman.

Photos © US Navy.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

17 réponses

  1. On parle d’un certain pourcentage d’autonomie en plus mais théoriquement tant que ya du fuel l’avion peut voler non? Qu’est ce qui pousse donc les avions a ne pas excéder un temps de vol maximum en 1 fois?

    1. @moi
      Si j’ai bien compris votre question, pourquoi le taux d’autonomie supplémentaire n’est pas plutôt proche de 100%?
      Je pense que tous les réservoirs ne peuvent pas être ravitaillés en vol

    2. Peut-être que l’appareil a un temps limité de vol en ce qui concerne les lubrifiants, l’usure des moteurs et du personnel

  2. Mais quel avion ravitaillera le Hawkeye? Un Super Hornet ne pourra pas déverser beaucoup de fuel … . Est-ce que l’USN pense plutôt à des KC-46 ou d’autres ravitailleurs de l’USAF?

  3. Ça paraît effectivement un progrès important pour ces appareils. Peut-être pourra t-on faire un retrofit sur les 3 appareils que possède la Marine nationale. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il faudra bien un jour ou l’autre remplacer ces trois avions, qui commencent à prendre de l’âge. Il m’à semble lire dans un article (peut-être le votre Arnaud, ), que le ministère de la défense envisageait l’achat de nouveaux Hawkeye, sane trop de détails sur le calendrier. ..Avez-vous plus d’infos là -dessus ? ?. De toute façon, il faudrait au moins 5 appareils à la Marine nationale pour bien tourner. Entre les MCO ‘ la formation des pilotes, les campagnes sur le Charles de Gaulle, ça ne serait pas un luxe.

      1. Encore faut’il avoir des ravitailleurs disponible …
        si les USA et L’USAF on des bases au 4 coins du monde, ce n’est pas le cas de l’armé de l’air Française. La dizaine de kc 135 / phenix a330 mrtt, de mémoire ils sont tous basé sur la même base, la BA125 à Istres.
        L’intérêt de ravitaillé des Hawkeye avec un Rafale est plus que limité.
        http://www.opex360.com/2019/02/08/la-dga-commande-4-nacelles-de-ravitaillement-en-vol-narang-de-plus-pour-les-rafale-m/

  4. Pour répondre à bpapo 60, votre question est intéressante. Effectivement en pleine mer, hormis le Rafale nounou, il paraît difficile de trouver un autre moyen pour les ravitailler . Maintenant si c’est en Méditerranée, il y a toujours la possibilité de travailler avec nos alliés. Il y a les Italiens, les Grecs et peut être l’Égypte. Et on peut toujours déplacer des tankers vers Djibouti ou la Crête.

  5. Un avion avec perche de ravitaillement donne des avantages, et en premier la distance franchissable, ou bien un temps plus important d’intervention sur zone.
    Il y a d’autres fonctions, mais qui ne concerne pas l’article.

    Par contre, un avion a sa masse maxi au décollage, en fonction de la longueur de la piste et des conditions météo (température en particulier)., donc un ravitaillement après décollage permet de compléter en carburant.

    Un avion, que ce soit un chasseur ou un transporteur doit toujours garder une quantité de carburant lui permettant de faire deux ou trois approches, puis pouvoir en cas d’échec se dérouter avec une attente éventuelle, et avoir encore une réserve pour l’atterrissage..

    Au niveau des différents réservoirs, on peut transférer du carburant de l’un à l’autre.

    Pour les ravitaillements, il est nécessaire d’avoir un tanker qui adopte une vitesse compatible avec l’avion ravitaillée (derrière un KC, je ne pense pas)

  6. Petite précision sur l’intérêt de ce type de ravitaillement:

    Les « Hawkeye » emporte environ 5.6 tonnes de carburant. Avec les réserves réglementaires, ils peuvent rester environ 4h 30 en patrouille d’observation à environ 300 km de leur base (ou bateau).
    Considérant qu’ils consomment environ 0.9T à l’heure, si une « nounou » vient les ravitailler et leur délivre 1.5T, cela leur permet de rester 1h30 de plus sur zone.
    Donc, intérêt évident.

  7. Merci Richard pour cette réponse. C’est une bonne solution si nos Hawkeye étaient ravitaillables. Peut-être le seront t-ils si un jour ils sont retrofites. Des Super Hercules,ainsi que des A 400 M peuvent aussi les ravitailler une fois la perche posée.
    Effectivement les KC 135 et les A 330 MRTT sont très sollicités et ne pourront pas tout assumer. Nous sommes à un tournant pour nos armées. Beaucoup trop d’Opex, pas assez de matériel pour être partout. Nos hommes politiques doivent réfléchir davantage avant d’engager nos Armées. Nous ne sommes ni les américains, ni les Russes. Nos budgets ne sont pas extensibles.

Sondage

Lequel de ces avions symbolise le mieux pour vous le 90ème anniversaire de l'Armée de l'Air et de l'Espace ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié