Le Canada révèle qu’il connaissait les défauts du 737 Max et de son MCAS depuis 2016 !

L’annonce à fait l’effet d’un pavé dans la mare. Ce jeudi 12 mars 2020 une la chambre des Communes du Canada a révélé que des pilotes d’essais de Transports Canada avait alerté leur hiérarchie quant aux failles sur le principal logiciel du Boeing 737 Max. Ni le constructeur, ni les autorités aéronautiques américaines et canadiennes n’ont pourtant renoncé à le certifier. Visiblement les manquements dans ce dossier n’ont pas affecté que la FAA.

C’est à l’occasion d’une audition demandée par les députés canadiens que l’affaire à été révélée. Des documents officiels de Transports Canada datés de 2016 dévoilent les interrogations de pilotes d’essais canadiens qui annonçaient que le logiciel MCAS était défaillant. Ils ont été versés au dossier lors de l’audition parlementaire. On apprend également que Transports Canada (le ministère canadien des transport) avait tenté d’avoir des éclaircissements auprès des autorités fédérales américaines et bien entendu de Boeing. Sans résultat.
Quelques mois après les États-Unis le Canada certifiait à son tour le Boeing 737 Max, malgré ce flou persistant.

Désormais au Canada c’est une crise politique qui existe entre plusieurs parlementaires, menés par le conservateur anglophone de Colombie britannique Todd Doherty, et Transports Canada. Le député reproche au ministère des transports d’avoir certifié la famille du 737 Max malgré justement l’absence de réponse de la part des Américains. Et que ces doutes concernant le logiciel MCAS pouvaient amener à des incidents. L’histoire lui a donné raison, malheureusement.
Aujourd’hui donc la chambre basse du parlement canadien attend des réponses claires et nettes de Transports Canada, et envisage même d’entendre les dits pilotes d’essais. La question en suspens est de savoir s’il aurait été possible de permettre dès 2016 le réglage des failles du biréacteur commercial monocouloir américain.

Hasard ou coïncidence la veille la compagnie aérienne Air Canada annonçait annuler l’achat d’un lot de onze Boeing 737 Max 9, sur les soixante-et-un acquis initialement. Pour autant donc cinquante exemplaires de cette famille d’avions sont toujours en commande par le transporteur nord-américain.

Le dévoilement de cette affaire aurait tendance à souligner une forme d’inféodation de Transports Canada à la Federal Aviation Administration et à Boeing. Ce qui n’est absolument pas pour plaire aux parlementaires, et on les comprend. L’image de marque de ce ministère est forcément écornée et sa capacité à certifier en toute indépendance les avions de ligne remise en question.
Affaire donc à suivre.

Photo © Boeing.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. Et après cela, comment croire les canadiens qui prétendent ne pas être pas inféodés aux USA? Je comprends Dassault qui a jeté l’éponge lors de l’appel d’offre à remplacer les Hornet canadiens. Quant aux européens j’en connais ( la Belgique) par exemple) qui commencent à s’en mordre les doigts d’avoir accepté le marché de dupes du F35, car les compensations industrielles promises se réduisent comme peau de chagrin au nom , paraît-il du secret défense US..Mais on en revient toujours au même problème……

  2. Au moins, les canadiens avaient détectés les failles… qu’en est-il de la certification par l’EASA du coup? Je suppose que l’Europe a mené une campagne de certification elle aussi? Si l’Europe n’a rien vu, c’est embetant également non?

  3. Cette nouvelle sidérante à propos des Boeing 737 Max 9 est insultante pour bien des canadiens. Celle-ci est passée sous silence dans les médias en raison du COVID-19. Avant de suspendre les travaux de la Chambre des communes jusqu’au 20 avril prochain. la Chambre a adopté le projet de loi sur l’Accord Canada–États-Unis-Mexique (ACEUM) en troisième lecture. Le Sénat a emboîté le pas un peu plus tard.
    @Blowlamp59 Les canadiens sont inféodés aux USA? Selon le Larousse « Être attaché à quelqu’un, à quelque chose par des liens d’étroite dépendance, par une subordination constante » Vos propos sont méprisants et injurieux. Ils démontrent une profonde méconnaissance du Canada, de sa culture et des liens qui unissent nos 2 pays depuis leur fondation au XVIe siècle par des Européens.

    1. S’il vous plait Simon le propos de Blowlamp59 n’était sans doute pas destiné à être blessant. Le mot « inféodé » n’était peut-être pas à prendre au 1er degré mais force est de constater que sur ce coup là Transports Canada a fait preuve d’un suivisme assez franc vis à vis de la FAA et de Boeing. Mais ce n’est sans doute pas le seul organisme certificateur à l’avoir fait.

  4. En fait, comment est-ce que cela fonctionne ? Chaque pays a un organisme certificateur qui doit se prononcer pour permettre l’utilisation d’un avion dans le ciel ou au sol du pays en question ?

    1. Tous les pays ne possèdent pas un tel organisme. Le Canada oui comme la France, le Royaume-Uni, ou encore l’UE. En fait les pays qui produisent des aéronefs disposent de certificateurs.

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