Le jeu trouble de Ryanair autour de la fin des confinements en Europe.

La compagnie aérienne irlandaise à bas coût n’en finit pas de jouer la carte de la provocation. Et cela est venu de Michael O’Leary, le patron de Ryanair lui-même, qui a déclaré qu’il refusait de supprimer une rangée de sièges sur ses avions de ligne afin de respecter la distanciation sociale. Selon l’homme d’affaires irlandais cette mesure reviendrait à tuer son business, rendant les vols non-rentables. Ryanair pourrait alors être obligé d’augmenter ses prix.

En effet si on en croit les calculs (assez simples) de Michael O’Leary la perte d’une rangée de sièges conduirait ainsi à un déficit d’environ 34% sur chaque vol. Il faut expliquer que cette rangée de sièges est en fait constituée par l’ensemble des places «du milieu» sur les mono-couloirs, à l’image des Boeing 737-800 de Ryanair. Mais il en serait de même pour les compagnies aériennes évoluant sur Airbus A319/A320/A321.

Les mono-couloirs Airbus sont d’ailleurs au cœur de cette idée de neutraliser les sièges du milieu. Le plus intéressant vient du fait que cela ne provient pas d’un obscur think tank rattaché à un organisme de l’aviation civile mais de la concurrence de Ryanair. Ce sont en effet les dirigeants d’Easyjet qui les premiers ont avancé le fait qu’il faudrait supprimer un tiers des places à bord des avions de leur flotte afin de respecter les règles de fin de confinement. Déconfinement ne sera en effet pas synonyme de fin de la distanciation sociale dans les avions de ligne.

Le scandale d’un vol Air France bondé entre Paris et Marseille survenu ce samedi 18 avril 2020 a sans doute aidé les compagnies aériennes à prendre de premières mesures. L’Airbus A318 était totalement plein, les passagers côte à côte.

Et malgré la révélation dans toute l’Europe de ce vol intérieur français le patron de Ryanair refuse toujours catégoriquement la neutralisation de la rangée centrale. En lieu et place il parle d’augmenter les prix d’environ 15 à 20%, ou bien de refuser l’accès à bord de ses avions de passagers s’ils présentent de la fièvre. En Irlande cette dernière idée fait bondir les médecins qui rappellent que le Covid19 n’est pas la seule maladie à faire grimper la température des gens.

Michael O’Leary joue donc une fois encore avec les nerfs des responsables aéronautiques européens. Une habitude chez ce grand patron souvent pointé du doigt pour sa gestion déshumanisée et totalement axée sur le profit à tout prix. Alors essayerait t-il de tirer profit du déconfinement qui se profile en Europe ? On est clairement en droit de se le demander.
Affaire à suivre donc.

Photo © Wikimédia Commons.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Ryanair n’est et n’a toujours été qu’une gigantesque machine à cash qui exploite les voyageurs, les personnels embarqués jusqu’à la moelle.Contribuer à la propagation du virus Covid-19 est le cadet des soucis de son pdg..Il a fallu que la majorité des branches locales de cette compagnie se mettent en grève pour que le volant social ( existence des syndicats au sein de l’entreprise par exemple ) soit arraché à ce négrier..Mettre soi disant l’avion à la portée de tous par Ryanair n’est que le prétexte pour gagner un maximum de blé sur le dos du voyageur aérien.Avec tout le jeu des suppléments ( emport de bagages, priorité à l’embarquement, choix du siège etc…) on arrive à presque le même prix que certaines autres compagnies plus respectueuses du passager et considérées elles aussi comme « low cost » – je ne veux en citer aucune..A ce propos il est bon de rappeler que « low cost » ( bas coût en anglais) ne signifie pas bas coût pour le passager, mais pour la compagnie aérienne..
    A titre personnel, habitant le nord de la France, je boycotte cette compagnie et voyage sur celle de nos amis belges où les tarifs sont un peu plus chers, c’est vrai,, mais où je suis sûr d’avoir une prestation de qualité et n’ai pas l’impression de voyager dans une bétaillière. La crise du Coronavirus va changer nos comportements paraît-il?Permettez moi d’en douter. .Dès que tout cela sera terminé, les consommateurs vont à nouveau se précipiter sur le « Made in China » , voyager dans les wagons à bestiaux de Ryanair et polluer à en veux-tu en voilà! Je n’ai rien contre les compagnies aériennes ni contre l’aviation, sinon je ne serais.pas sur ce forum, mais force est de constater que si nous ne tirons pas les leçons de cette crise magistrale, nous précipiterons notre perte.Je terminerai par ce bon mot que le père d’un de mes amis se plaisait à répéter à l’envi,; « Mes moyens ne me permettent pas d’acheter bon marché »

    1. Rien ne vous empeche de ne pas utiliser Ryanair !! Mais la majorite des detracteurs de cette compagnie gesticulent et perorent beaucoup, mais utilisent quand meme ses avions …. Perso je n’utilise plus Ryanair depuis 8 ans, mais j’admire la reussite de cet entrepreneur, reussite inimaginable en France.
      Par contre bravo Air France, quel bel exemple de responsabilite ; profit a tout prix vous avez dit ?

      1. La réussite de O’Leary s’est entièrement faite sur le dos de ses salariés qu’il sous-paye et fait travailler sous des contrats étrangers afin de ne pas respecter le droit du travail de certains pays comme la Belgique ou la France. En outre il n’a aucun respect pour ses clients. Si c’est là ce que vous admirez monsieur Van Ackere, ça confirme que nous n’avons rien en commun vous et moi.

  2. Bonjour, on est toujours dans la même problématique de savoir à quel prix on veut voyager, manger, bref consommer….
    Il me semble que chacun est libre de son choix, l’exemple de Ryanair n’en est qu’un parmi beaucoup d’autres….C’est le côté obscur du capitalisme débridé, et c’est une des conséquence de la mondialisation « heureuse », on paye beaucoup de chose moins cher, mais à un prix social un tantinet trop lourd.
    Air France, on paye le prix du billet et on paye dans nos impôts, idem pour la SNCF, bref on a du service (et encore faut voir, surtout avec la SNCF…..) mais on ne connait pas le vrai prix du billet…..
    Bref, Ryanair fait comme il veut, libre au consommateur de ne pas l’utiliser, mais parfois a-t-il le choix de ses convictions.

  3. Je ne suis pas fan du modèle de Ryanair, mais il faut aussi rappeler que les compagnies low cost sont parfois les seuls à proposer un trajet direct entre 2 aéroport. J’ai pu passer des vacances en Irlande, au départ de Bâle Mulhouse, seul Ryanair desservait ce magnifique pays (du moins, en ne voulant pas passer 15H dans les transports avec 2 changement d’avions).

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