La Finlande rejoint l’OTAN avec une aviation totalement aux normes.

On parle souvent de normes OTAN pour parler des forces aériennes, sans que tout le monde ne sache forcément ce que cela revêt. Or ce mardi 4 avril 2023 l’alliance Atlantique s’est enrichie d’un 31e membre : la Finlande. Et son aviation militaire, la fameuse Ilmavoimat, est contre toutes attentes déjà conformes aux fameuses normes. Pourtant tout n’était pas gagné pour un pays qui utilisa longtemps un mélange d’aéronefs américains, européens, et soviétique.

En effet pour pouvoir espérer être considérée comme aux normes de l’OTAN une force aérienne doit posséder le moins possible d’aéronefs de facture russe ou ex soviétique, voire carrément pas du tout ! Quelques rares exceptions sont cependant faites pour des avions de transport légers et/ou des hélicoptères sporadiquement utilisés au profit des forces spéciales, comme cela a notamment été le cas aux États-Unis ou encore au Royaume-Uni.

C’est ainsi qu’actuellement par exemple la Siły Powietrzne polonaise ou encore la Voennovazdushni Sili bulgare ne sont pas à proprement parler aux normes puisqu’elles alignent encore des Mikoyan MiG-29 Fulcrum et Sukhoi Su-22M Fitter-K pour la première et des Mikoyan MiG-29 Fulcrum et Sukhoi Su-25 Frogfoot pour la seconde. Pourtant la Pologne chemine tranquillement vers l’occidentalisation complète de ses moyens aériens, grâce aux industriels américains et européens. C’est financièrement plus compliqué pour la Bulgarie.
L’acquisition par la Croatie de Dassault Aviation Rafale F3-R va bientôt lui octroyer le fameux sésame que ses actuels Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed lui interdisent.

Or la Finlande est en ce deuxième jour d’adhésion à l’alliance Atlantique déjà totalement aux normes. Ses chasseurs McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet, ses avions de transport Airbus DS C-295M et Pilatus PC-12 Eagle, ou encore ses avions écoles Grob G.115E et BAe Hawk en attestent parfaitement. Pourtant il y a 20 ans l’Ilmavoimat alignait encore des hélicoptères Mil Mi-4 Hound et Mil Mi-8 Hip fournis par Moscou en même temps que les Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed et Ilyushin Il-28 Beagle.
En fait si Vladimir Poutine n’avait pas décidé l’an dernier d’envahir l’Ukraine la Finlande serait sans doute demeurée neutre. Malheureusement la peur de ce voisin encombrant et de ses 1313 kilomètres de frontières communes ont conduit les Finlandais tous droit dans les bras des Alliés. Ceux-ci ont donc désormais la charge, au titre de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord, de répondre à toute agression russe contre la souveraineté finlandaise. On peut aussi considérer que ce même article 5 place ce pays à l’abri de toute volonté moscovite d’envahir toute ou partie de la Finlande, Carélie septentrionale comprise.

Pour les Alliés l’arrivée de la Finlande est loin de n’être qu’un inconvénient. Ses aviateurs, et notamment ses pilotes de chasse, vont désormais pouvoir participer aux missions de police du ciel. On pourrait donc en rencontrer prochainement dans les pays baltes ou encore en Islande. Étant membre du marché commun la Finlande était déjà protégée par l’article 42 du traité de l’Union Européenne. Elle se rajoute donc une protection et l’OTAN gagne une petite mais efficace force aérienne… totalement aux normes.

Photo © Ilmavoimat.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 Responses

  1. Bienvenue à eux!
    Pour l’occasion, Arnaud, je suppose que vous allez nous faire un article passant en revue les effectifs actuels de leur armée de l’air? 🙂

  2. Salut ARNAUD,
    Saluons par politesse l’arrivée de ce 31ème membres de l’OTAN, mais cependant, avec un léger goût d’amertume, car sous prétexte que la menace russe se fait très pressante (1300 kms de frontière avec le pays de notre dictateur, DARK VLADIM, grand criminel de guerre, de la FORCE OBSCURE ), il rejoint dar dar la bulle de sécurité que représente cette alliance politique et militaire. Cela me parait un peu « cavalier » comme état d’esprit, ça me fait penser à une personne souscrivant une assurance décès juste avant de mourir ou lorsque cela commence à sentir le sapin…! Et pendant toute cette période antérieure à l’adhésion, pas de contraintes financières, politiques, et diplomatiques….
    A méditer pour les prochaines adhésions qui vont suivre…
    Cordialement

    1. Je vous trouve un peu sévère avec la Finlande qui a une histoire assez compliquée avec l’URSS puis la Fédération de Russie.
      Sauf si j’ai raté un épisode, on a été moins acrimonieux lorsqu’il s’est agit d’intégrer dans l’OTAN certains des ex-pays du pacte de Varsovie après la chute du mur.
      Les finlandais ont juste ménagé la chèvre et le chou, comme nous l’aurions fait si on avait eu 1300 km de frontière avec un pays agressif qui nous a piqué une bonne partie de la Carélie à la fin de WW2.
      Et maintenant qu’on est en passe d’avoir une espèce de méga Corée du Nord au frontière de l’Union, je crois qu’il est bon de pouvoir compter sur un maximum d’alliés.
      Donc maintenant, attendons qu’Erdogan en finisse avec ses cacas nerveux et qu’il ne s’oppose plus à l’entrée de la Suède.

  3. Tervetuloa à nos amis finlandais ! L’union fait la force. S’il y a un pays qui a raison de craindre la Russie, c’est bien la Finlande qui a perdue une partie de son territoire suite aux agressions de l’URSS. Poutine a beau accuser les autres d’être des Nazis, mais c’est lui qui agit exactement comme Hitler.

  4. Quel paradoxe. En lançant une guerre en Ukraine, Poutine voulait aussi empêcher une extension de l’OTAN et s’est le contraire qu’il récolte. Surtout que la Finlande partage 1340 kilomètres de frontières avec la Russie. Ce sera bénéfique pour les missions aérienne de renseignement même si je crois qu’elle ont commencé avant l’adhésion effective de la Finlande à l’OTAN.

  5. Bonjour,

    « Pourtant il y a 20 ans l’Ilmavoimat alignait encore des hélicoptères Mil Mi-4 Hound et Mil Mi-8 Hip fournis par Moscou en même temps que les Mikoyan-Gurevich MiG-21 Fishbed et Ilyushin Il-28 Beagle. »

    Quelle est l’histoire, la raison pour laquelle la Finlande s’était fournie en aeronefs russes?

    1. Ménager la chèvre et le chou. Une manière toute finlandaise de concevoir la neutralité.

      1. D’accord, je ne pensais pas que leur neutralité était poussée à ce point. Contrairement à d’autres pays neutres (Suède, Suisse et Autriche) qui n’ont jamais acquis d’équipements russes.

        Avoir fait élargir l’OTAN à un voisin neutre à sa frontière qui a eu dans le passé la bonne volonté de s’équiper avec des aéronefs russes est décidément une grossière erreur.

        1. Renseignez-vous un peu sur l’histoire de la Finlande de son indépendance en 1917 à son adhésion à l’UE en 1995, et ça vous fera voir sa « neutralité » sous un éclairage nouveau.
          Parce ce que la Finlande a dû faire » des choix qui n’en sont pas » pendant la WW2, elle s’est retrouvée dans une neutralité contrainte par son encombrant voisin soviétique.
          Ne lui reprochons donc pas en 2023 de faire un choix parfaitement éclairé et judicieux.
          Accessoirement, pour un européen de l’ouest passionné d’aviation militaire, il n’y avait pas de meilleur endroit dans les années 70/80 que la base de Rovaniemi pour observer tranquillement du Mig21, mais aussi du Draken, lui aussi assez exotique ,

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