James Stewart, monstre sacré hollywoodien et pilote de guerre.

Aujourd’hui quand on parle d’acteurs américains qui sont également pilotes on pense généralement à John Travolta ou encore à Harrison Ford. Pourtant l’un des précurseurs dans ce domaine fut le géant hollywoodien James Stewart qui malgré une notoriété naissante n’hésita pas à s’enrôler dans l’US Army Air Force. L’acteur fétiche d’Alfred Hitchcock pilota un bombardier lourd B-24 Liberator et finit au grade de général dans les années 1960. Une face méconnu de cet homme qui dans les années 1950 et 1960 incarnait à merveille l’élégance de l’âge d’or du cinéma américain.

Le colonel James Stewart décoré en 1945 de la Croix de Guerre avec palmes.

Alors oui pour de nombreux cinéphiles comme moi James Stewart c’est avant tout le photographe un peu voyeur de Fenêtre sur cour ou encore l’ex-policier acrophobe dans Vertigo. Et forcément le professeur d’université de La Corde ou encore le trappeur de La Conquête de l’Ouest. Un modèle du genre. James Stewart incarna aussi plusieurs fois des rôles d’aviateur au cinéma. Dans L’Odyssée de Charles Lindbergh il incarne le célèbre héros de l’Atlantique nord tandis que dans Le vol du Phœnix il joue un vieux pilote grincheux et cabochard. Des rôles taillés sur mesure pour ce passionné d’aviation lui-même pilote.

À l’âge de 27 ans en 1935 le jeune acteur américain se paye une licence de pilote. Ses premiers cachets lui permettent même d’investir dans un biplan de tourisme Waco. Il aime les avions depuis l’enfance, c’est un gamin du 20e siècle. C’est le film M. Smith au Sénat qui lui offre la notoriété en 1939. L’année suivante il reçoit son premier Oscar du meilleur acteur pour la comédie romantique Indiscrétions. James Stewart veut aussi en découdre avec les nazis. Il tente de rallier l’Angleterre mais échoue. La jeune vedette hollywoodienne rejoint alors l’US Army Air Force comme officier de réserve. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale fera de lui un pilote d’active. Après avoir été instructeur sur multimoteurs il obtient enfin l’autorisation de Washington pour rejoindre le front en 1943. Affecté au 445th Bomber Group il mène des missions au-dessus de l’Europe occupée. Son quadrimoteur Consolidated B-24 Liberator réalisera même vingt missions sans égratignure. En parallèle l’acteur sert la propagande alliée. Il est infatigable.
Une fois la guerre terminée il est décoré par les Américains mais également les Britanniques et les Français. Il est alors colonel.

La paix revenue James Stewart reprend les chemins des studios de la MGM, de la Paramount, ou encore de la Warner. Mais l’acteur demeure officier de réserve. Là encore il aide à recruter pour la jeune US Air Force. Quatorze ans après la fin de la guerre il est élevé au grade de Brigadier General, c’est à dire général de l’USAF.
Un acteur de légende qui arbore une étoile, ça a quelque chose de symbolique. Il réalisera encore quelques missions dans les années 1960 avant de prendre sa retraite militaire en 1966.

Fenêtre sur cour, en 1954, sous la direction d’Alfred Hitchcock. Un de ses rôles cultes.

En 1985 son ami Cary Grant, autre monstre sacré du cinéma, lui remet son second Oscar. Une récompense d’honneur pour l’ensemble de son œuvre. James Stewart décède en 1997 à l’âge de 89 ans. Le 7e Art est alors en deuil d’un de ses héros et d’un de ses plus élégants comédiens.
Jusqu’à l’âge de 81 ans il pilotait encore son propre monomoteur Beechcraft Bonanza. James Stewart ne s’est jamais écrasé !

Photos © US Air Force Museum.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

  1. Bonjour Arnaud,

    Merci pour ce super article sur James Stewart très intéressant comme souvent sur le site.
    Bonne continuation

  2. Bonjour Arnaud,

    Dans sa filmographie aéronautique, 2 autres bijoux.
    Tout d’abord le voyage fantastique (pas de rapport avec un autre film du même titre avec raquel WELCH), dans lequel il joue un ingénieur aéronautique « seul contre tous ». Très peu de vrais avions, mais un bon film, et Marlène Dietrich en prime…
    Ensuite, STRATEGIC AIR COMMAND, film de propagande mais où on peut se faire plaisir avec tout plein de B-36 et de B-47…pour les fans, un must..
    Et sur une autre star de l’époque, je crois que Clark GABLE avait été mitrailleur sur B-17.
    Encore merci pour le site.

  3. Il ne faut pas oublier dans la liste Clark Gable major mitrailleur sur b17 pour lequel il est dit que hitler aurait tout donné pour sa capture adorant paraît il le personnage de cinema

  4. Arnaud, N’as tu pas vu ce formidable film « Strategic air command » dans lequel il pilote des B 36?
    C’estde la propagande de Guerre froide mais mon Dieu que les avions sont beaux!
    amitiés

    1. Oui c’est vrai que dans ce film les avions sont magnifiques mais définitivement j’ai jamais réussi à accrocher au scénario. Il est trop manichéen pour moi. C’est rigolo d’ailleurs de se souvenir qu’une fois le montage réalisé James Stewart avait critiqué le film de manière très négative.
      Ce qui est surprenant c’est que le réalisateur de Strategic Air Command est l’excellent Anthony Mann a qui on doit L’appât, L’homme de la plaine, et Winchester 73 qui sont trois westerns de grande qualité, et déjà avec James Stewart en tête d’affiche. Mann aurait du demeurer dans ce genre bien américain car définitivement son film d’avions est puant de propagande. Ce qui est rigolo c’est que les scénaristes du film sont un ancien pilote et un spécialiste des films de guerre. Bah le résultat n’est pas probant.

    1. J’aime bien le cinéma américain de cette époque. Mais pas de là à me penser « pointu ». Pas plus qu’en aviation d’ailleurs. 🙂

    2. Après Bernard si vous aimez ce genre de film je vous conseille (sauf si vous l’avez déjà vu) l’excellent « Condamné au silence » réalisé en 1955 par Otto Preminger. C’est la retranscription cinématographique du procès de l’aviateur et père spirituel de l’US Air Force Billy Mitchell. C’est Gary Cooper, comme d’hab’ irréprochable, qui l’incarne. Le film égratigne au passage l’armée américaine de l’entre-deux-guerres.

  5. article tres interressant et passionnant, une partie de la vie de ce grand acteur et gentleman meconnue du grand public

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