La Marine Nationale dit adieu à la mythique Alouette III.

Ce vendredi 9 décembre 2022 restera dans l’histoire de l’aviation française. En effet la Marine Nationale retire du service l’hélicoptère monoturbine Sud Aviation SA.316B/SA.319B Alouette III après soixante ans de service. Son successeur le plus récent est connu puisqu’il s’agit de l’Airbus Helicopters H160 actuellement en cours de déploiement dans l’aéronavale tricolore. De ce fait plus aucune Alouette III ne vole désormais sous la cocarde bleue blanche et rouge.

Aussi à l’aise sur une plage qu’en haute mer.

Au plus fort des années 1960 aux années 1990 inclus l’Alouette III volait en France sous les couleurs de l’Armée de l’Air, de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, de la Gendarmerie Nationale, de la Sécurité Civile, et donc de la Marine Nationale. Seule cette dernière l’utilisait encore, seule depuis plusieurs années. Même les pompiers de Paris avaient eu la leur.

Sous la cocarde au hameçon l’histoire d’amour de l’Alouette III remonte à 1962. Ce sont les Escadrilles 20S de Saint-Raphaël et 23S de Saint Mandrier qui reçurent les premiers des trente-sept exemplaires commandés. À l’époque ils assuraient la très sensible mission de sûreté Pedro à bord des porte-avions français Arromanches et Clemenceau puis l’année suivante sur le Foch. L’Alouette III apportait un confort de travail jusque là inconnu, mêlant l’efficacité opérationnelle d’un Piasecki HUP Retriever à la puissance de la turbine d’un Sud-Est SE.313 Alouette II alors tous deux en service.
En soixante ans de carrière les Alouette III ont su tout faire sous les couleurs de la Marine Nationale, des liaisons, au sauvetage en mer, du soutien aux nageurs de combat, à l’entraînement au vol sans visibilité, ou encore aux expérimentations. C’est simple elle savait tout faire ou presque. L’arrivée en 1974 de la version SA.319B au sein des Flottilles 34F et 35F lui ouvrit les portes de la lutte anti-sous-marine. L’Alouette III pouvait théoriquement emporté deux torpilles Mk-46 ; en pratique elle n’était que très rarement armée de plus de l’une de ces munitions. Elle mena ces missions de combat jusqu’à la pleine et entière dotation en Westland Lynx. Un hélicoptère très efficace et beaucoup plus adapté mais bien moins rustique qu’elle.
Ce qui explique sans doute qu’elle ait réussi à enterré tous ses contemporains, y compris le légendaire Sud Aviation SA.321 Super Frelon !

Comme la mission qui l’amena l’été dernier sur la plage arrière du destroyer américain lance-missiles USS Gridley depuis la frégate Prairial l’Alouette III a pu se poser sur des bâtiments de guerre d’à peu près toutes les forces alliées de la Marine Nationale. La Skylark comme l’appellent les marins de la Royal Navy est l’un des symboles volants de la Royale… française.

En approche de l’USS Gridley en juillet 2022.

Le retrait du service de l’Alouette III par la Marine Nationale est donc un triste jour pour nombre de passionnés d’aviation. Pour autant consolons nous en nous disant que le plus mythique et le plus célèbre des hélicoptères français vole toujours, et sans doute pour pas mal d’années encore, sous plusieurs cocardes dans le monde. En Autriche, en Grèce, en Inde, ou encore au Zimbabwe elle continue de rendre de fiers services.

Photos © Marine Nationale et US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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