Premier vol de la version biplace du KAI KF-21 Boramae.

Un biplace de transformation opérationnelle furtif ça surprend ! C’est pourtant bien l’avion qui a réalisé ce lundi 20 février 2023 son vol inaugural en Corée du Sud, depuis les usines de KAI. Quatrième prototype du programme KF-X, donc quatrième KF-21 Boramae l’avion préfigure la future version d’entraînement avancée et de supériorité aérienne de cet ambitieux avion de combat. Un seul pilote se trouvait cependant à bord de l’aéronef.

Sur le papier Korea Aerospace Industries présente la version biplace en tandem de son KF-21 Boramae comme apte à des missions de chasse et plus particulièrement de supériorité aérienne. Cela grâce notamment à l’emport d’une combinaison de missiles air-air Iris-T européens et AIM-9X Sidewinder américains. Pour autant c’est avant tout un avion d’entraînement avancé et plus particulièrement de transformation opérationnelle, la chasse n’étant que secondaire dans ce domaine. Et dans un monde qui nous a habitué à des avions furtifs uniquement monoplaces tels les Chengdu J-20 Firefang chinois, Lockheed-Martin F-22A Raptor et F-35A Lightning II, ou encore Sukhoi Su-57 Felon russes un tel avion détonne forcément. Il faut dire qu’en temps normal la transformation des pilotes de chasse appelés à voler sur de tels appareils se fait grâce à des heures et des heures de simulateurs de vol avant enfin leur premier lâchée… sur monoplace. Les avions furtifs biplaces n’existent normalement pas.
Ce qui risque d’apporter de l’eau au moulin de celles et ceux qui pensent qu’en fait le KAI KF-21 Boramae est une sorte de «Canada Dry» de l’avion furtif.

Toujours est-il que ce premier vol de trente-quatre minutes est donc historique. Après avoir quitté le plancher des vaches à 11 heures 19, en heure locale, le pilote d’essais a pu démontrer que l’appareil ne présentait aucun défaut majeur empêchant le vol. Pour un tel essai l’occupation du siège arrière n’étant pas nécessaire c’est donc seul que le pilote en a pris les commandes.
Que de chemin parcouru en tous cas en quelques semaines, depuis le premier vol du premier prototype à l’été dernier. Il y a à peine plus d’un mois ce même premier KF-21 Boramae franchissait pour le mur du son pour la première fois. On le voit les Sud-Coréens ne plaisantent pas avec le programme KF-21 et son développement.

Pas de doute, l’avion surprend !

Un second biplace expérimental doit encore être produit ainsi qu’un quatrième KF-21 monoplaces, portant le programme à six prototypes. Celui-ci doit se clôturer dans cinq ans avec le début des livraisons des premiers avions de série.

Photos © Korea Aerospace Industries.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

12 Responses

  1. impressionnants ces coréens ! pas de ressources naturelles et pourtant presque aucun domaine technologique ne leur fait peur ! une fois qu’ils auront « absorbé » le nord et ses ressources minieres et après « digestion » du retard du nord, ils deviendront vraiment une puissance majeure !

  2. C’est donc une première mondiale pour les Coréens, une version biplace d’un avion de 5ème génération 🙂
    En fait, il n’y a aucun lien entre la furtivité et la place arrière, il n’y a pas eu de biplace pour le F-22 et le F-35 c’est tout.
    En revanche, il y a eu dans le passé des jets sans version biplace à l’instar de l’Étendard et du Super-Étendard, je pense que c’était une question de budget

    1. Vous avez raté le précédent article d’Arnaud sur le KF-21 où il précise que le Boromae est de la génération 4.5.
      KAI indique pour le moment que les premières modèles qui seront misent en service ne seront pas furtifs mais cela viendra avec les développements suivants.

      1. Ah donc, il suffit de quelques modifications et le KF-21 devient furtif
        Je ne vais pas ressortir les explications sur la furtivité.
        Je proposerai bien cette définition de la classification des générations 4, 4.5 ou 4++, 5.
        À partir de la 5, ce sont des avions où l’accent est mis fortement sur la furtivité passive (forme et matériaux) à la conception au détriment de l’aérodynamisme, le 1er étant le F-117.
        La 4 est la dernière génération où la furtivité n’est pas prise en compte à la conception.
        La 4.5 ou 4++ est un avion de génération 4 où la prise en compte de la furtivité est tardive, vers la fin ou après la conception donc les modifications externes sont mineures, cas du Rafale
        La furtivité active peut s’y ajouter plus tard car ne modifie pas en général la forme extérieure de l’avion

  3. Je n’avais jamais entendu l’expression « Canada Dry ». Elle n’est pas utilisée au Canada ! Côté aéronautique, il faut reconnaître que la Corée progresse à vitesse « grand V » !

  4. Bonjour,

    Une question:

    Pourquoi les avions de chasse et les chasseurs-bombardiers ont-ils tous évolués vers des monoplaces ?
    Les F4 et F14 étaient bien des biplaces avec un pilote et un opérateur d’armes à l’arrière non ?
    Qu’est ce qui a provoqué cette évolution ?

    Je remarque que les avions équivalents russes sont biplaces Su-34 Su-24.
    Y a-t-il une explication ?

    Merci

    1. Les technologies pour la conduite, la navigation et le système d’arme ou de renseignement ont énormément fait de progrès, vers de plus en plus d’automatisme, de système d’expert voire de l’IA.
      Sur les avions contemporains, le pilote ne s’occupe vraiment plus du pilotage, il donne des ordres et c’est l’avion qui « se débrouille » pour faire ce qu’il faut, donc il a plus de temps pour s’occuper de la mission à savoir la navigation, le système d’arme ou de renseignement. Bien sûr, par rapport à un pilote avec navigateur, il a plus de boulot car doit connaître et exécuter le boulot du navigateur/système d’arme
      Le +: L’absence du navigateur permet d’être plus léger ou d’emporter plus de carburant et de charges utiles
      Le -: Le pilote est tout seul, plus personne pour l’aider en cas de pépin, et pour l’entraînement, le pilote est lâché seul sur l’avion

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