Des liaisons aériennes régulières vers St Barth désormais compliquées.

Pour beaucoup d’entre nous l’île antillaise de Saint-Barthélemy est un paradis inaccessible réservé à la jet set. C’est aussi avec ses un peu plus de 10 000 habitants un territoire ultramarin de la République Française pour lesquels l’avion est souvent synonyme de désenclavement. Or depuis quelques jours, suite à une collision au roulage, les liaisons aériennes sont rendues particulièrement difficiles à destination et en provenance de la Guadeloupe et de la Martinique qui servent de hubs pour rejoindre la métropole. Pendant que la compagnie aérienne Air Antilles y est dans la tourmente celle de St Barth Commuter pourrait bien tirer son épingle du jeu.

Saint-Barthélemy, ou Saint-Barth comme on l’appelle plus fréquemment, est une collectivité d’outre-mer (ou COM) depuis juillet 2007. Ce qui fait que cette petite île française des Antilles n’est plus rattachée directement à la DROM de Guadeloupe. Pourtant dans les faits les Barthéloméens et Barthéloméennes savent pertinemment qu’ils en sont dépendant comme de la Martinique, ne serait-ce que s’ils veulent rejoindre la métropole ou n’importe quel point du globe. En effet leur aéroport local n’est pas exactement adapté à l’accueil d’avions de ligne comme des Airbus A350 ou des Boeing 787.

L’aéroport Gustav III, du nom d’un ancien souverain suédois, est en effet réputé pour être des plus délicats de l’arc caribéen par la présence de nombreuses collines autour. Certains pilotes le considèrent même comme un des plus difficiles au monde pour ses approches. Le résultat fait que seuls les avions commerciaux de moins de 20 places, les avions de tourisme, et les hélicoptères peuvent s’y poser. Et c’est justement à cause d’appareils de la première et de la troisième catégorie que les choses se sont compliqués désormais pour la population de Saint-Barth.

Ce jeudi 24 août 2023 peu après 11 heures 40 en heure locale, il y a donc une semaine, le vol 3S722 d’Air Antilles venait de se poser à Gustav III en provenance de Pointe-à-Pitre. Ce bimoteur Twin Otter 400 a alors percuté au roulage un AS.350 Écureuil appartenant au transporteur West Indies Helicopters. S’il n’y avait personne à bord de l’hélico on a relevé sept blessés dans l’avion dont une femme prise en charge par les équipes du SAMU971.
On croyait alors l’incident clos, mais en fait non.

En parallèle des investigations du BEA, le fameux Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile, les autorités barthéloméennes et la DGAC ont décidé de suspendre l’autorisation qu’Air Antilles possède afin d’opérer à Gustav III. De ce fait il ne reste plus qu’une seule compagnie aérienne disposant localement d’avions pouvant relier Saint-Barthélemy à la Guadeloupe et à la Martinique : St Barth Commuter. Ses cinq monomoteurs Grand Caravan sont donc désormais le seul lien aérien pour les habitants de l’île autant que pour les touristes ou les agents de l’état qui s’y rendent. En fait il faut savoir que la majorité des visiteurs qui y viennent le font par voie maritime.

Passer d’une offre commerciale de deux compagnie, donc un choix possible, à une seule risque bien de desservir grandement les Barthéloméens et Barthéloméennes. Dans ce genre d’endroits reculés Air Antilles et St Barth Commuter avaient ensemble bien plus qu’une fonction économique de transport : ces deux compagnies aériennes désenclavaient l’île. Dorénavant donc seule la seconde est encore opérationnelle.
Bien sûr Air Antilles devrait pouvoir retrouver l’usufruit de l’aéroport Gustav III sauf que depuis le mercredi 2 août 2023 l’entreprise est placé par décision de justice du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité prévu pour deux mois. C’est donc la double peine pour ce transporteur qui se trouve actuellement dans une situation ô combien délicate.

Le paysage aéronautique antillais est complexe et Air Antilles tout comme St Barth Commuter ont leur carte à y jouer. Aussi jolie que soit la carte postale barthéloméenne cette île possède aussi ses populations fragiles, des citoyens pour qui l’avion est un lien social vers leurs familles et proches vivant en Guadeloupe, à la Martinique, ou encore en métropole. Il est donc essentiel que les liaisons aériennes reviennent à la normale à Gustav III.

Photo © Kevin Eickmann

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 réponses

  1. Étant curieux de voir à quoi ressemblait les pistes et l’aéroport.
    Je viens de voir qu’en fait il a été rebaptisé
    « Rémy-de-Haenen ».
    Ce qui globalement ne change rien à l’article.
    Mais quel plaisir ce doit être d’atterrir face à une eau si jolie juste après une belle descente.

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