Ce pays d’Amérique du Sud à l’économie en berne est devenu depuis quelques années un spécialiste du système D quand il s’agit de maintenir en état de vol des aéronefs militaires. Après avoir récemment rappelé au service un Fokker F27 Friendship jusque là exposé dans un musée voici qu’elle semble prête faire revenir en service un modèle de chasseur pourtant retiré du service depuis quelques mois. De nombreuses rumeurs se font très insistantes autour d’une volonté du Comando de la Aviación Naval Argentina de faire revoler avant la fin de l’année un Dassault Super Étendard d’origine française. Il ne s’agirait cependant pas d’un des cinq Super Étendard Modernisés livrés de seconde main au printemps 2019.
C’est principalement la présence d’éléments technologiques d’origine britannique qui ont empêché ces cinq avions de voler en Argentine. Un point qui avait été soulignée par la France en 2018 quand elle les a vendu et qui a été sous-estimé par le gouvernement argentin de l’époque. Résultat les cinq chasseurs monoréacteurs retirés du service par la Marine Nationale pourrissent tranquillement sur une base du COAN, le Comando de la Aviación Naval Argentina. Ce dernier avait d’ailleurs choisi au printemps dernier de se séparer de ces avions, sans tambour ni trompette.
Sauf que désormais l’Argentine veut revenir dans le concert des nations. Son nouveau leader, qui ne sera officiellement intronisé que la semaine prochaine, a même des ambitions pour son pays à l’internationale et notamment vis-à-vis de l’archipel britannique des Malouines. Le néo-fasciste et populiste Javier Milei est d’ailleurs très en vue auprès des militaires argentins. Aussi la plus part des observateurs voient sa main dans la volonté de faire revoler un premier Super Étendard, puis sans doute deux de plus si le chantier fonctionne. Pour cela les ingénieurs argentins ont massivement recours à la cannibalisation aussi bien des avions restants que de ceux acquis d’occasion en 2018. Pour l’Argentine le Super Étendard reste l’avion qui a permis la mise hors-jeu d’un des fleurons de la Royal Navy durant la guerre des Malouines.
Faire revoler un avion de chasse retiré du service depuis quelques années n’est à priori pas le truc le plus compliqué, même pour un pays en banqueroute totale. Ce qui va coûter cher aux contribuables argentins c’est si ce vol test conduit à la remise en état de deux avions supplémentaires et à l’entretien d’une micro-flotte de trois chasseurs-bombardiers. Parce que rappelons que Dassault Aviation ne produit plus le Super Étendard, sa chaîne d’assemblage ayant été fermée en 1983. Malgré l’attachement qu’on peut avoir pour lui c’est vieil avion. C’est surtout un appareil dépassé. Donc oui que l’Argentine veuille faire revoler un tel avion c’est crédible, qu’elle ait l’intention de le voir revenir au service et pire de l’engager régulièrement dans des actions défensives voire occasionnellement offensive relève du délire le plus total. Si le Dassault Super Étendard a aujourd’hui une place naturelle, c’est dans un musée ou au sein d’une collection privée. Pas en service actif !
Pas sûr cependant que l’Argentine, de plus en plus revancharde vis-à-vis de nos alliés britanniques, ait conscience de cela. Faire revenir au service ce vieux monoréacteur est aujourd’hui une des rares occasion d’empêcher me COAN de disparaître totalement, au moins dans sa fonction de chasse.
Plusieurs sources nous font état de la date symbolique du dimanche 10 décembre 2023 pour ce premier vol. C’est en effet ce jour là que Javier Milei prêtera serment sur la constitution argentine, et en deviendra le nouveau président.
Affaire à suivre.
Photo © Comando de la Aviación Naval Argentina
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12 Responses
Bon certes le super étandard est dépassé, mais regardons les russes avec le SU 24, peut-être pire ?
Le scalp est tiré par des avions dépassés, mais quand on a pas de moyens financiers…..
Il y a une permanence d’eurofighter je crois dans l’archipel des Malouines. Les pauvres super étendards n’ont aucune chance, il vaudrait mieux attaquer les aérodrome anglais avec des drones ( plusieurs en une attaque) pas cher plein d’explosifs sur les quelques Eurofighters quand ils sont au sol à l’arrêt. La guerre en Ukraine nous a enseigné que le meilleur moyen d’abattre un avion supérieur est de le faire quand il ne vol pas ! De miser sur des vieux avions très visibles sur les radars est vraiment une très mauvaise idée limite ridicule aujourd’hui. Il y a d’autres moyens pour un pays plus faible militairement d’impacter les forces d’un adversaire supérieur : les drones !!!
Et on remet des Exocet sans matra pour les pirater. Une fois tiré peu importe l’aéronef qui l’a transporté. Après faut voir les pilotes on a déjà gagné avec des mirages 3 E face à des 2000 ou jaguar. Des pilotes plus précis que des UNI avec 4 chronomètres et une dizaine des cartes. Bon ça va être sport mais ne soyons pas trop prétentieux.
Oui enfin en face la RAF aligne des Typhoon FGR.4 et des F-35B Lightning II.
« Neo-fasciste et populiste », bon c’est digne d’un journaliste de l’immonde, de l’aberration ou d’un ****** déchaîné, pas d’un chroniqueur.
Ça tombe alors bien que je ne sois pas chroniqueur. Et oui ne vous en déplaise ce type est un populiste et un néo-fasciste. Comme dans 99% des cas à l’extrême droite. Et ce même si cela vous déplaît madame ou monsieur Perlon.
Il ne faut pas oublier que le Super Etendard n’est pas un Mirage F1 ce n »est pas un véritable avion des années 70 c’est l’évolution de l’Etendard II et de l’Etendard IV pensés tous les deux dans les années 50 pour répondre à une demande de l’OTAN. C’est un avion dépassé. Même les avions Dassault ont le droit d’être obsolètes. Si la Marine s’en est séparée ce n’est pas pour rien.
Oui c’est ce que j’allais dire. Le Super Etendard n’a jamais été un véritable avion de chasse à proprement parler. Son turboréacteur n’était même pas équipé de la postcombustion et ses capacités air-air étaient très limités, juste de quoi accueillir 2 missiles infrarouge courte portée magic II pour l’autodéfense. C’était juste une plateforme de tir pour la lutte anti-navire avec le missile exocet puis il a été modernisé une première fois pour pouvoir faire de la reconnaissance puis une seconde fois pour accueillir un pod de désignation laser Damoclès pour réaliser des frappe aérienne contre des cibles terrestre. C’est évidemment aujourd’hui un avion totalement obsolète.
De toute façon l’Argentine perdra face à l’Angleterre, mais sans les français derrière pour faire du sabotage, ils peuvent couler quelques navires . Même si les missiles qui leur reste ont dépassé la date limite ça ne veut pas dire qu’ils ne marchent pas. De même pour les Magic 2 c’était pas de mauvais missiles, une fois tiré, la survie du porteur ne dépend que du pilote et cme. Les Ukrainiens détruisent des chars avec des drones de M tout le monde alors pourquoi pas les Argentins.
Je pense que remettre en service les Super Étendard de la Marine Argentine serait une très bonne idée, et ce pour plusieurs raisons évidentes :
– permettre au pilotes qualifiés sur SuE de ne pas perdre la main en attente d’une conversion sur un éventuel nouvel appareil.
– d’assurer des missions de police du ciel et patrouille maritime/recherche.
Mais surement pas à des mission de guerres !!!
Je pense que leur utilité serait un peu similaire aux Mirage 2000C de l’armée de l’air après 2010 quand ils n’avaient plus que des missiles Magics comme armement air-air.
Ou alors aux Mig-21bisD Croates.
Ou à de très nombreuses armées de l’air qui n’exploitent que quelques appareils pour avoir des capacités uniquement défensives.
Tiens encore un Jacques sans « s » à la fin. Ça me rappelle le fils du colonel.
Et le Bayraktar ? Pour l’attaque au sol ce serait une bonne solution. Après je ne sais pas si ces drones pourraient être concernés par l’embargo britannique.