Deux avions espions russes interceptés coup sur coup par la Royal Air Force.

Malgré la guerre sans merci qu’elle mène depuis plus de trois ans contre l’Ukraine et sa population la fédération de Russie trouve encore les moyens de venir titiller les nations européennes. Ce jeudi 5 juin 2025 une patrouille de combat d’Eurofighter Typhoon FGR.4 de la Royal Air Force a décollé en Alpha Scramble afin d’identifier un avion inconnu s’approchant dangereusement de l’espace aérien lituanien. Après l’avoir intercepté les mêmes avions ont été redirigés vers un second appareil réalisant un vol similaire. Dénués de tout plan de vol et avec les transpondeurs éteints les deux avions indélicats portaient les marquages de nationalité russe.

Déployés à Malbork dans le nord de la Pologne, en Poméranie, les chasseurs de Sa Majesté participent à l’opération eAP. Il s’agit de l’enhanced Air Policing, une évolution de Baltic Air Policing, conçue afin de sécuriser les états membres de l’OTAN dont la sécurité est mise en péril par les actions militaires décidées à Moscou par le dictateur Vladimir Poutine. Des avions de combat français y ont également déjà pris part. Et jeudi dernier les Typhoon FGR.4 de la Royal Air Force n’ont pas décollé en alerte pour rien.

Leur première mission fut d’aller identifier un avion inconnu ayant décollé d’une base aérienne russe dans l’enclave de Kaliningrad. Ce terrain d’aviation ennemi n’est distant de la base aérienne polonaise que de 180 kilomètres. Autant dire que c’est un saut de puce pour des chasseurs comme les Typhoon FGR.4. Ils ont attendu que l’appareil en question soit dans l’espace aérien international, lequel flirtait dangereusement avec celui de la Lituanie pour s’en rapprocher. Ils sont alors tombé nez à nez avec un Antonov An-30B Clank, une version d’observation et de reconnaissance dérivée du mythique An-24 Coke de transport tactique. Le Clank est un véritable reliquat de la guerre froide. Les pilotes britanniques ont fait en sorte que l’équipage russe s’écarte de l’espace aérien lituanien et ont accompagné le bimoteur turbopropulsé jusqu’aux limites de l’espace aérien de la Russie continentale.

Ne vous fiez pas à ses marquages cet Antonov An-30B Clank ne participait nullement à l’opération internationale Open Skies.

On aurait pu croire qu’ils avaient là bien gagné le droit de rentrer se reposer ? C’est mal connaître les Russes. En effet le contrôle aérien de l’OTAN les a dérouté pour aller identifier un second avion inconnu évoluant au plus près de l’espace aérien des états baltes. Ils se sont cette fois retrouvés au contact avec un aéronef bien plus habituel dans la région : l’Ilyushin Il-20M Coot-A. Lui n’est pas un avion d’observation mais bien de reconnaissance électronique. C’est le modèle le plus fréquemment employé par Moscou en zone Baltique. Comme pour l’équipage de l’An-30B Clank celui de l’Il-20M Coot-A a été accompagné par les Typhoon FGR.4 tant qu’il représentait une menace pour les Alliés. Puis les pilotes de la Royal Air Force ont rejoint leur nid temporaire de Poméranie. Jusqu’à la prochaine fois.

Photos © Royal Air Force


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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6 réponses

  1. Les intercepter c’est bien … mais on sait tous pertinemment que nous bon amis ruSSes sont déjà entrain de planifier leur prochain viol d’espace aérien.
    Le manque de réaction des pays alliés encourage Poutine a croire qu’il n’aura jamais à faire face aux conséquences de ses actes.
    Pourquoi ne pas faire comme la Turquie en novembre 2015 qui avait abattue un avion Russe qui avait violé son espace aérien souverain ?
    Après plusieurs avertissement, les Turcs avaient décidés de mettre leurs menaces à l’œuvre et résultats : Ils ne sont plus embêtés (par la Russie en tout cas).
    Je me permet de renvoyer à l’article posté ici même à l’époque 🙂
    https://www.avionslegendaires.net/2015/11/actu/un-su-24-fencer-russe-abattu-par-la-turquie/
    Que risque t’on après tout ? Une escalade qui est déjà en cours ? Une guerre nucléaires ? Pour cette dernière option, Poutine agite son doigt boudiné au dessus de son bouton rouge en permanence et a déjà fixé un grand nombre de lignes rouges durant ce conflit en Ukraine qui ont toutes étés franchies sans aucune conséquence.

    Amicalement,

    1. Eliott,
      Bien que n’ayant aucune sympathie pour le régime russe actuel, je me permets de vous corriger. Arnaud a bien pris le temps de rédiger soigneusement son article. Les mots qu’il emploie ont un sens. Je vous invite donc (et pas seulement vous, mais d’autres aussi) à prendre le même temps de lecture et d’analyse. Et vous pourrez à cette occasion constater que l’article indique sans ambiguïté que, si les deux avions russes se sont approchés « dangereusement » des espaces aériens des pays baltes, ils ne les ont pas pour autant violés. Les contrôles aériens ont bien été faits dans l’espace aérien international, dans lequel les deux parties avaient le droit d »évoluer.

      Arnaud, je me suis permis de ne pas parler d’interception, mais plutôt de contrôle. En effet, il me semble me souvenir que, quand un avion de chasse se positionne à gauche de l’avion contrôlé, il s’agit d’une mission de contrôle ou de police du ciel. En revanche, à droite, c’est une interception. Mais ce ne sont que des souvenirs, peut-être infondés (et si c’est le cas, je serais ravi que vous, Arnaud,, ou quelqu’un d’autre me corrige. Je m’endormirais moins c.. comme cela).

      Cordialement à toutes et tous.

  2. Rappelons que Baltic Air Policing, qui est devenu le Enhenced Air Policing en s’étendant d’une base de Lituanie à une seconde en Estonie, a été mis en place suite à l’absence totale d’aviation de chasse dans les trois pays baltes.
    Avec environ cinq millIons d’habitants à eux trois, l’Estonie, la Lituanie, et la Lettonie, ne pourraient-ils pas créer une armée de l’air commune ?
    La Finlande, par exemple, avec une population d’environ cinq millions et demi d’habitants, possède bien un soixantaine de F-35.
    Et la Croatie avec un démographie inférieure à quatre millions d’individus, a pu se constituer une mini flotte de douze Rafale.
    Cela n’empêcherait pas que l’OTAN maintienne la présence de son aviation en soutien.
    Je me doute bien que la création d’une aviation de chasse commune à trois nations qui, de surcroit parlent trois langues différentes, pose de nombreux problèmes, mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
    Dans cette réflexion il convient de rappeler que ces trois pays comptent tout de même parmi les membres de l’OTAN, qui consacrent la plus grande part de leur budget à la défense, avec 2.9% à 3.4% de leur PIB (la Pologne 4.1%)

    1. Estonie, Lettonie, Lituanie, trois pays trois antagonismes. Votre proposition est aussi ridicule que si vous vouliez réunir les aviations espagnoles, italiennes, et françaises. Ca doit être chouette de vivre dans votre monde, tout doit y être tellement plus facile.

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