L’avion bombardier d’eau français ne devrait pas être apte à entrer en service avant au plus tôt six ans. Malgré cela l’Hynaéro F-100 Frégate n’a jamais semblé aussi proche d’être acquis par la Sécurité Civile afin de remplacer ses actuels Bombardier CL-415. Récemment gratifié d’un engagement financier conjoint de l’État et de la région PACA au titre du plan France 2030 le programme se structure de plus en plus. Il sera construit sur le site de la société d’économie mixte «pôle aéronautique Istres-Etang de Berre» dans les Bouches-du-Rhône.
Pour mémoire l’Hynaéro F-100 Frégate est ce que l’on appelle un avion amphibie. Il peut donc parfaitement opérer, tout comme le CL-415 qu’il est appelé à remplacer, aussi bien depuis une piste en dur que depuis un plan d’eau. Et tout comme l’appareil canadien il a été pensé pour écoper au ras des flots. La comparaison entre les deux avions s’arrête ici. Car si le CL-415 est, comme son prédécesseur Canadair CL-215, un pur produit du 20e siècle le F-100 Frégate est lui bien ancré dans le siècle actuel.
Avec une charge de dix tonnes contre six pour le CL-415 clairement le F-100 Frégate a été pensé pour les mégafeux qui désormais, réchauffement climatique oblige, se généralisent. La France n’est d’ailleurs plus épargnée. Avec une vitesse de croisière maximale annoncée aux alentours de 460 kilomètres heures et une autonomie augmentée de 15 à 20% l’avion français va permettre non seulement de remplacer l’avion canadien mais aussi de gommer les très rares imperfections qui pouvaient exister chez lui, principalement en matière de rayon d’action à longue distance.
Le choix du «pôle aéronautique Istres-Etang de Berre», voisin direct de la Base Aérienne 125 d’Istres, permet en outre un assemblage au plus près de la zone de combat. Même si des feux existent aujourd’hui assez régulièrement en Bretagne et en Île-de-France leur fréquence la plus élevée se situe toujours dans le tiers sud du pays. La Frégate verra donc le jour là où elle mènera la guerre du feu. Rappelons que la start-up Hynaéro a reçu l’assurance du concours du groupe Airbus. Et ça c’est un sacré coup de pouce.
Outre l’État, en l’objet ici le ministère de l’Intérieur, c’est la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a donc décidé de mettre la main à la poche autour du programme F-100 Frégate. Comptant parmi les collectivités territoriales les plus riches de France il est évident que pour ses dirigeants l’implantation à Istres de la chaîne d’assemblage va dynamiser l’emploi industriel dans la région. Plus que jamais les Bouches-du-Rhône se posent en département majeure de l’aéronautique. Pour l’état, représenté en cela par le ministre délégué François-Noël Buffet, le programme F-100 Frégate est, je cite : «une avancée stratégique majeure pour la souveraineté de la France et de l’Europe en matière de moyens aériens de sécurité civile».
Le risque outre-Atlantique est que l’industrie aéronautique canadienne perde ici un de ses historiques clients de bombardiers d’eau. La France utilise de tels appareils nord-américains depuis les années 1960. Hynaéro et sa F-100 Frégate devraient tuer dans l’œuf les chances du DHC-515 auprès de notre Sécurité Civile.
Vue d’artiste © Hynaéro
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