La Força Aérea Portuguesa est-elle en train d’amorcer un virage en faveur de l’avionneur français ? Jusque là le Dassault Aviation Rafale F4 avait les faveurs du gouvernement de Lisbonne tandis que les militaires continuaient de favoriser leur choix initial autour du Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Sauf que depuis quelques jours les signaux qui nous arrivent du Portugal semblent montrer un infléchissement des généraux de la Força Aérea Portuguesa. Essayons de décrypter tout ça et d’y voir un peu plus clair.
L’aspect assez binaire de l’opposition gouvernement vs monde militaire au Portugal serait donc en train de changer. Ou plus exactement elle s’estompe. Non pas que les décideurs institutionnels et militaires de la Força Aérea Portuguesa se sont réveillés un beau matin en se disant : «wahou qu’est-ce que le Rafale est tip top !!!» C’est évidemment un peu plus complexe que ça. En fait plus qu’un intérêt clair et net pour l’avion français c’est à la fois cela et un début de rejet, ou au moins de remise en question de l’avion américain.
Alors que le gouvernement portugais tire le signal d’alarme autour du désengagement américain en Europe initié par Donald Trump les militaires semblent s’être désensablées les… portugaises. Ils entendent (enfin) les arguments des politiques. Dans le même temps le scandale suisse autour du F-35A Lightning II est également arrivé jusque dans la péninsule ibérique. Et les comptables de la Força Aérea Portuguesa ne veulent pas vivre le cauchemar que connaissent leurs collègues des Forces Aériennes Suisses.
Car si le Rafale F4 demeure un chasseur de génération 4.5 (certes un 4.5++) l’avionneur Dassault Aviation, et au-delà la France, ne sont pas connus pour augmenter les prix de leurs avions de combat une fois le contrat finalisé. Ce qui depuis l’affaire suisse est une énorme différence avec Lockheed-Martin et l’administration fédérale américaine. En outre les propositions d’Emmanuel Macron autour d’une forme d’élargissement de notre dissuasion nucléaire à certains partenaires européens pourrait bien terminer de convaincre les indécis parmi les décideurs militaires.
Aux vues de ce que l’on peut glaner depuis la mi-juin auprès des médias portugais, généralistes autant que spécialisés aéronautiques et défense, le trouble au sein de la Força Aérea Portuguesa est bien réel. Il concerne donc aussi bien le Lockheed-Martin F-35A Lightning II que le Dassault Aviation Rafale F4. Surtout que le retour d’expérience des Grecs qui sur leurs Rafale F3R (donc moins évolués) arrivent à damer le pion de la chasse turque est arrivé jusqu’au Portugal.
Vous l’aurez compris rien n’est encore fait pour le fleuron français, le chef d’œuvre clodoaldien, auprès de nos amis portugais. Pourtant dans l’état actuel de la situation on n’a jamais été aussi proche d’un retournement en sa faveur et au détriment du chasseur furtif américain.
Affaire (évidemment) à suivre.
Photo © ministère des Armées.
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2 réponses
Quand même ce serait bien que le rafale soit retenu pour l indépendance européenne
Il me semble qu’à la lecture de cet article que les jeux semblent plus ouverts qu’auparavant . L’important c’est que cela soit un avion européen.