Leonardo et Textron s’associent autour du M-346 Master.

Le McDonnell-Douglas T-45C Goshawk sera t-il remplacé par un avion lui aussi capable d’apponter sur porte-avions ? C’est en tous cas le pari que font l’industriel italien Leonardo et son partenaire américain Textron autour de M-346N Master. L’idée est de navaliser le célèbre jet d’entraînement afin de le proposer face aux avions de Boeing et de Lockheed-Martin. C’est Beechcraft qui, au sein du groupe américain, dirigera les opérations.

Au sein du programme UJTS (pour Undergraduate Jet Training System) c’est un peu deux salles deux ambiances entre les tenants de la navalisation et ceux de l’usage d’avions terrestres. Si Leonardo et Textron sont clairement sur cette optique avec le M-346N Master il en est tout autrement de Lockheed-Martin et de KAI qui proposent un TF-50N Golden Eagle terrestre. Le consortium Boeing-Saab de son côté ne s’est pas encore clairement positionné autour de son T-7A Red Hawk entre un avion terrestre et un avion embarqué.

Leonardo et Textron prennent donc le pari le plus risqué, celui qui nécessitera forcément le plus de modifications à apporter à l’avion afin de satisfaire l’US Navy. Navaliser un avion terrestre n’est jamais, absolument jamais, une chose aisée. Si cela a parfois très bien marché à l’image du TF-9 Cougar ou du T2V Seastar il y a aussi eu des foirades maousses costaudes comme le Jaguar Naval ou encore le MiG-29K Fulcrum-D. Le pari n’est donc pas sans risque. Et même si Leonardo et Textron ont tous deux les reins solides ça reste une opération délicate.

Rappelons que le maître d’œuvre Beechcraft fournit actuellement deux avions d’entraînement majeurs de l’US Navy : l’incontournable T-6A/B Texan II et le tout nouveau T-54 Marlin II. Sa griffe est donc une certaine garantie pour l’US Department of Navy. Reste qu’en face la concurrence est coriace. Et puis il faut aussi compter avec le politique, et sur ce point Donald Trump semble avoir choisi son camp : le groupe Boeing. Pour autant rien n’est perdu sur cette proposition italo-américaine.

Affaire à suivre.

Illustration © Textron