Entouré de trois océans (Atlantique, Pacifique et Arctique), sans compter la mer d’eau douce que constituent les Grands Lacs, le Canada doit assurer sa souveraineté sur l’un des plus vastes territoires maritimes au monde. En 1868, soit un an après la naissance de la Fédération canadienne, le tout nouveau Gouvernement du Canada crée le ministère de la Marine et des Pêches. Ce ministère assumera la responsabilité des navires du gouvernement, de l’infrastructure maritime (aides à la navigation, stations de sauvetage, canaux et voies navigables) ainsi que la sécurité maritime et le contrôle des pêches. Ce sera le précurseur de la Garde côtière canadienne (GCC) qui ne verra le jour qu’en 1962, soit bien après la Marine royale canadienne (MRC) dont la naissance remonte à 1911. Dès sa création, la GCC a assumé des responsabilités additionnelles, telles le déglaçage des voies maritimes, le contrôle de la pollution maritime ainsi que l’aide à la recherche océanographique. Contrairement au U.S. Coast Guard, la GCC n’a jamais été une force armée. Lorsque des interventions armées sont requises, elle fait appel à la MRC, ou embarque des policiers de la Gendarmerie royale canadienne à bord de ses navires et aéronefs.
Dès ses débuts, la GCC a reconnu l’utilité de se doter de moyens aériens. Parmi les premiers aéronefs volant aux couleurs de la GCC, mentionnons les avions Douglas Dakota et Cessna O-2 Skymaster, ainsi que les hélicoptères Bell 47 et Bell 47J Ranger.


L’avènement des hélicoptères dotés de turbomoteurs va constituer une petite révolution au sein de la GCC qui alignera au fil des ans des appareils d’origine américaine, tels les Bell 206 Jet Ranger, Bell 212 et Sikorsky S-61 Sea King, mais aussi européenne comme les Aérospatiale Alouette III et MBB Bö 105.






Particulièrement utiles pour la GCC, les hélicoptères sont utilisés à toutes les sauces. Au menu: transport de fret et de personnel vers des sites isolés comme les phares et autres installations d’aide à la navigation. Aussi, des missions de recherche-sauvetage lorsqu’ils sont disponibles à proximité d’un incident. Par ailleurs, les Agents des pêches utilisent régulièrement la flotte d’hélicoptères de la GCC pour patrouiller les zones côtières. L’appui aux activités de déglaçage est également une mission hivernale pour les hélicoptères qui décollent soit du sol, soit directement des brise-glaces. Parmi sa flotte diversifiée, la GCC peut compter sur une vingtaine de navires dotés de ponts d’envol et de hangars. La GCC a également recours aux avions de la Patrouille des glaces. À cette fin, huit aéronefs à voilure fixe sont exploités pour le compte de la GCC par Transports Canada. Ces avions effectuent également des patrouilles de souveraineté dans l’Arctique, de détection de la pollution marine et de protection des pêches dans le cadre du Programme national de surveillance aérienne. À ces fins, sont notamment exploités des appareils De Havilland Canada DHC-6 Twin Otter, DHC-7 Dash 7 et Bombardier Dash 8.



Dans le cadre de sa Stratégie nationale de construction navale, le Canada a entrepris un ambitieux chantier de modernisation des flottes de la GCC et de la MRC. La GCC aligne actuellement un peu plus de 120 navires, dont plusieurs sont en fin de vie utile. S’inscrivant dans cette stratégie, mentionnons l’octroi récent de contrats pour la construction de deux imposants brise‑glaces polaires pour la GCC. Dotés de ponts d’envol et de hangars, tout comme les deux navires de patrouille extra-côtiers de la GCC actuellement en construction, ils vont contribuer à accroître significativement la sécurité dans l’Arctique canadien. C’est un environnement éprouvant, comme la GCC en a elle-même fait l’amère expérience dans le passé. Il est donc primordial de disposer des meilleures machines pour y patrouiller.

En ce qui a trait à la flotte d’hélicoptères de la GCC, le processus de modernisation fut complété en septembre 2021 lorsque que le dernier des 22 hélicoptères commandés à Bell Textron Canada fut livré. La flotte d’hélicoptères de la GCC est aujourd’hui constituée d’appareils Bell 429 Global Ranger et Bell 412EPI. Pour ce qui est des avions oeuvrant actuellement pour la GCC, aucun mot n’a filtré sur leur renouvellement à ce jour.


Voilà un bref tour d’horizon sur la GCC assez peu connue à l’étranger, et même de mes concitoyens canadiens vivant loin des côtes. J’ai la chance de vivre dans la Ville de Québec où la GCC dispose d’une base d’attache. J’ai donc l’opportunité de voir fréquemment voler des hélicoptères de la GCC facilement reconnaissables à leur élégante livrée rouge et blanche.

En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
6 réponses
Super photos, super déco, super reportage – as usual for Marcel in French dans le texte- et surtout, service super utile !
Salut Marcel, et les Passionnés,
Je prends toujours plaisir à déguster tes articles car ils apportent de l’exotisme canadien ou québécois dans l’actualité aéronautique franchouillarde ou européenne quotidienne; je me coucherai plus au fait ce soir quant à l’existence même et la composition de la flotte aérienne de la GCC.
Petite pensée pour notre blonde préférée Rebecca; à la GCC aussi, Canada s’écrit de la même façon en anglais….
Passionnément,
Un article super chouette, comme d’hab’ en effet avec Marcel comme souligné par Olivier K. Je trouve que les Bell 429 Global Ranger et Bombardier Dash 8 sous couleurs de cette GCC ont une sacrée gueule. D’ailleurs demain matin certains pourraient (re)découvrir un Dash 8 pas super connu… enfin bon je ne divulgâche rien, pour reprendre un terme cher à nos amis Québécois. Bravo Marcel j’adore.
Depuis ma demeure située à Lévis nous pouvons également apercevoir des hélicoptères de la GCC. La ville est située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de la ville de Québec. Le futur brise-glaces polaire se nomme le Polar Max et il accueillera deux hélicoptères et vaste espace de chargement. Le navire amiral de la GCC est également le brise-glace hybride (diesel-électrique) le plus puissant au monde.
Comme Christophe, je toujours que ces articles aéronautique d’outre atlantique, nous sorte le nez de notre nombril franchouillard, même et surtout si cela déplais à certains pseudo « patriotes » nationalistes, bas du plafond. Un très grand merci à toi, Marcel….
L’aéronautique est un sujet universel qui dépasse largement les frontières de la France… tout comme la langue française d’ailleurs. Avec près de 350 millions de francophones dans le le monde, sans compter les francophiles beaucoup plus nombreux que l’on croit, Avions légendaires est d’intérêt pour un très large lectorat ! Afin de lutter contre l’hégémonie de l’anglosphère, les francophones doivent se serrer les coudes et élargir leurs horizons !