C’est l’un des enseignements du récent Dubaï Airshow 2025 : l’United Arab Emirats Air Force n’a pas renoncé à l’avion-cargo européen. Malgré de fortes réticences de l’Allemagne le groupe Airbus a encore toutes ses chances de vendre l’A400M Atlas aux Émiratis. On parle ici d’un marché potentiel de six avions fermes et de deux à quatre de plus en options. L’Espagne et la France poussent dans ce sens.
Berlin rechigne à vendre des avions militaires à un pays qui participe à la guerre régionale au Yémen. Et ici ce sont donc les Émirats Arabes Unis qui en font les frais, et par effet de ricochet l’industrie aéronautique européenne. Madrid et Paris cherchent donc des alternatives. Et il semble bien qu’elles aient été trouvées. Afin d’assurer Dubaï qu’Airbus Defence ne fera pas défaut les Européens ont choisi d’investir dans l’aide au développement aéronautique des EAU. Des accords industriels ont été signé avec Calidus et Mubadala, deux entreprises émiratis. Des transferts de technologie sont prévus.
En cas de commande de l’A400M Atlas par les Émiratis la société Mubadala assurera une partie de l’ingénierie visant à adapter l’avion européen aux exigences locales. En cela Dubaï veut éviter de connaître de nouveaux les déconvenues des années 1980 avec l’avionneur américain Lockheed autour de la commande des quatre C-130H Hercules et des deux L-100-30. Ce sont d’ailleurs ces avions que l’United Arab Emirats Air Force veut remplacer au plus vite.
Après le Kazakhstan et l’Indonésie les Émirats Arabes Unis pourraient donc à leur tour commander l’avion européen de transport militaire. Une claque de plus assénée à Lockheed-Martin et à son best-seller C-130J/J-30 Super Hercules. Pourtant rien n’est fait. Non pas que l’avion américain ait encore ses chances, ce n’est pas le cas si on en croit les déclarations officielles émiraties. Un autre avion est scruté de près par l’UAEAF : l’Embraer C-390 Millennium brésilien. Cependant les conditions autour de ce biréacteur sont différentes puisqu’actuellement aucun transfert de technologie n’est prévu entre l’avionneur sud-américain et les EAU. Ce qui fait donc une énorme différence avec le groupe Airbus. Le choix du futur avion de transport militaire est prévu pour le premier semestre de l’année prochaine.
Affaire à suivre.
Photo © Ejercito del Aire y del Espacio
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