Airspeed AS.6 Envoy

Fiche d'identité

Appareil : Airspeed AS.6 Envoy
Constructeur : Airspeed Ltd.
Désignation : AS.6
Nom / Surnom : Envoy
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1935
Pays d'origine : Royaume-Uni
Catégorie : Avions de transport
Rôle et missions : Avion de transport léger, de transport postal, d'évacuation sanitaire ou d'entrainement multimoteur

Sommaire

“ un bimoteur discret mais efficace ”

Histoire de l'appareil

Dans l’entre-deux-guerres, l’avionneur britannique Airspeed Limited était un petit constructeur spécialisé dans les avions de tourisme et de transport léger. Airspeed conçu en 1933 un petit monomoteur d’aviation générale qui le fit réellement connaître : l’AS-5 Courier. Loin d’être construit en grande série, seize exemplaires seulement sortirent des chaînes d’assemblage, cet appareil permit toutefois à Airspeed de se faire un nom, y compris auprès de la RAF. Dix Courier volèrent en effet sous la cocarde britannique.

Fin 1933, l’avionneur décida de se lancer, sur fonds propre, dans l’étude et le développement d’une version bimoteur rallongée de son Courier. Le programme prit la désignation d’AS-6. Il s’agissait pour Airspeed de placer son avion auprès des grandes compagnies aériennes britanniques avec un appareil résolument moderne, et qui surtout trancherait avec les, désormais obsolètes, biplans datant des années 20, et les appareils à voilure haute, souvent issus d’avions militaires ou d’avions de brousse. Afin de réduire les coûts de fabrication, Airspeed décida de construire son AS-6 en bois et toile, en le propulsant avec un moteur existant déjà : le Wolseley AR-9. Certes, ce moteur n’était pas le plus répandu, mais il avait le mérite d’être réputé fiable, d’être disponible rapidement, et surtout d’être bon marché. Le premier prototype fut donc assemblé assez rapidement.

Il se présentait sous la forme d’un bimoteur à aile basse cantilever disposant d’un habitacle fortement vitré pour un pilote, et d’une capacité pour six à huit passagers. L’AS-6 disposait d’un train d’atterrissage escamotable classique se terminant par une roulette de queue orientable. Son empennage était de section arrondie. L’AS-6 était alors considéré comme un appareil très moderne dans sa conception, malgré sa structure en bois ; et son architecture générale, très aérodynamique pour les standards britanniques de l’époque, en faisait un avion agréable à regarder. Ses ailes disposaient d’un système de volet Handley-Page, le nec plus ultra de l’époque, et l’avion fut doté de servocommandes rudimentaires. Airspeed décida de la baptiser Envoy.

Il effectua son premier vol le 26 juin 1934. L’appareil connu rapidement un succès d’estime puisqu’il fut commandé par une demi-douzaine de petites compagnies aériennes pour des liaisons aérienne civiles entre l’Angleterre et le reste de l’Europe. Au total, l’Envoy fut construit en neuf petites séries, certaines ne dépassant pas les trois exemplaires, avec des motoristes aussi différents que Armstrong-Siddeley, Wright, Woseley ou Walter. Mis à part les lignes aériennes britanniques, l’avion fut exporté à six exemplaires vers une compagnie aérienne japonaise pour servir d’avion domestique.

Au Japon, l’Envoy impressionna par sa modernité, à tel point que l’avionneur local Mitsubishi décida d’acquérir la licence de fabrication de l’avion, baptisé localement Hina-Zura (« Grue » en français) et de le proposer à la Marine Impériale qui recherchait alors un avion de transport prioritaire pour ses autorités. Dix Envoy furent acquis par l’aéronavale nippone sous la désignation de Mitsubishi LXM fin 1935. Ces appareils prirent part aux opérations en Mandchourie, puis plus tard à la Guerre du Pacifique contre les Alliés. Ce fut là, la première commande militaire de l’avion.

En 1936, deux Envoy civils acquis l’un par une compagnie aérienne française, l’autre par un utilisateur privé britannique furent racheté par un groupe français membres des Brigades Internationales pour prendre part aux combats en Espagne dans la Guerre Civile. Les deux Envoy furent principalement employés pour du transport de matériel, et selon certaines sources pour des opérations offensives, des volontaires jetant des bombes et des grenades par les fenêtres de l’avion. Les deux bimoteurs semblent toutefois avoir été abattus par la chasse franquiste.

La même année, la South African Air Force acquis trois exemplaires de l’avion pour des missions d’entrainement multimoteurs, de liaison, et de transport léger. Théoriquement non armé, les Envoy sud-africains furent dotés localement d’une mitrailleuse de 7.62mm dans le nez de l’avion et d’une arme identique en position dorsale mobile. Ils furent rejoint en 1940 par quatre avions achetés auparavant par une compagnie aérienne indigène. Les Envoy de la SAAF volèrent durant la Seconde Guerre Mondiale sous la cocarde du Commonwealth.

En 1937, la Royal Air Force décida toutefois d’acquérir un exemplaire de l’avion, non pas pour un rôle stricto-sensu militaire, mais plutôt pour une missions de représentation. En effet l’avion, mû par un Wolseley Aries III de 225 chevaux, et codé L-7270 fut affecté au transport exclusif du roi Georges VI comme appareil personnel au sein du King’s Flight. Il s’agit là du premier Envoy à avoir volé sous les couleurs de la RAF, mais certainement pas du dernier.

Par la suite, dès l’automne 1939, la RAF réquisitionna une quinzaine d’Envoy pour des missions de transport léger, de transport postal, d’évacuation sanitaire ou d’entrainement multimoteur. Ces avions furent réunis au sein du Squadron 24.

En mai 1940, six Envoy se trouvaient sur le sol français lors l’invasion allemande, cinq appartenant à des clients privés français et le sixième présent sur un aérodrome militaire. Ces avions furent saisis par les autorités d’occupation et réquisitionnés par la Luftwaffe qui les utilisa pour des missions de liaisons et d’entrainement avancé. L’un de ces appareils fut d’ailleurs cédé à l’aviation finlandaise en 1942. Au moins trois des six Envoy allemands revolèrent après la guerre.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, trois Envoy furent offerts par la Royal Air Force à la Force Aérienne Belge pour la reconstitution de cette dernière. D’autres encore volèrent en France et en Tchécoslovaquie. Malgré un palmarès opérationnel impressionnant l’Envoy n’a pas dépassé les 50 exemplaires construits par Airspeed plus les dix autres assemblés sous licence par Mitsubishi. L’Envoy a en outre servit de base à la conception de l’avion le plus célèbre du constructeur, le multimoteur d’entrainement standard de la RAF durant la Seconde Guerre mondiale : l’Oxford.

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Photos du Airspeed AS.6 Envoy

Caractéristiques techniques

Modèle : Airspeed Envoy Mk-VI
Envergure : 15.95 m
Longueur : 10.52 m
Hauteur : 2.90 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 2 moteurs en étoile Armstrong-Siddeley Cheetah IX
Puissance totale : 2 x 350 ch.
Armement : aucun
Charge utile : 7 passagers ou un blessé et un infirmier
Poids en charge : 2858 kg
Vitesse max. : 335 km/h
Plafond pratique : 6850 m
Distance max. : 1050 Km
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Airspeed AS.6 Envoy

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Airspeed AS.6 Envoy
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Airspeed AS.6 Envoy

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