Chengdu J-7 ‘Fishcan’

Fiche d'identité

Appareil : Chengdu J-7 ‘Fishcan’
Constructeur : Chengdu Aircraft Industry Group
Désignation : J-7
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN : Fishcan
Variante : F-7 Airguard, F-7P Skybolt
Mise en service : 1966
Pays d'origine : Chine
Catégorie : Chasseurs des années 60-80
Rôle et missions : Chasseur-bombardier.

Sommaire

“ Une copie chinoise très approchante du MiG-21 soviétique ”

Histoire de l'appareil

Durant la guerre froide le pouvoir chinois mit en place une politique d’expansion économique et industrielle qu’on appela alors le Grand Bond. Jugée trop extrémiste par l’Union Soviétique celle-ci va conduire entre 1959 et 1965 à une forte dégradation des relations sino-soviétiques. Pourtant à l’époque les industries aéronautiques des deux pays collaborent régulièrement, le constructeur chinois Shenyang assurant la construction sous licence d’avions développés par Mikoyan-Gurevich. Et du fait de ces relations tendues un programme fut particulièrement impacté ce qui eut pour résultat de donner naissance à un avion ayant finalement sa propre identité : le Chengdu J-7.

C’est à l’été 1959 que le pouvoir chinois commença à négocier l’assemblage sous licence par Shenyang du chasseur monoréacteur soviétique Mikoyan-Gurevitch MiG-21F-13. Il s’agissait alors de trouver un successeur aux Shenyang J-2 et J-5, versions construites sous licence respectivement des Mikoyan-Gurevitch MiG-15 et MiG-17. La Chine voulait alors disposer d’un chasseur capable d’intercepter les avions de reconnaissance américains qui opéraient depuis diverses bases en Asie et notamment sur l’île de Formose.
Les négociations durèrent plusieurs mois et finalement début 1961 un accord fut trouvé.

La copie chinoise du MiG-21 fut officiellement J-7. Cependant les ruptures de relations diplomatiques entre Moscou et Pékin firent que seule une partie des plans de l’avion et de son réacteur furent fournis aux ingénieurs chinois. Pour le reste ils durent développer par eux-même, au risque de tatônner. De ce fait c’est un véritable programme de développement qui fut lancé par les équipes de Shenyang, qui reçurent une aide massive de celles de Chengdu. Et finalement le prototype réalisa son premier vol le 17 janvier 1966.
Quelques semaines plus tard il fut décidé que c’est Chengdu qui assemblerait l’avion.

Extérieurement le Chengdu J-7 se présentait comme une copie presque parfaite du MiG-21F-13 à quelques exceptions près. Il était légèrement plus long et plus haut que l’original, et son réacteur WP-7A était un peu plus puissant avec 5100kg de poussée avec post-combustion. Des différences qui n’échappèrent pas aux experts de l’OTAN qui décidèrent d’allouer à l’avion un nom de code propre, à savoir Fishcan. Les premiers exemplaires entrèrent en service fin 1966.

Et comme en Union Soviétique avec le MiG-21 Fishbed le J-7 Fishcan apporta une véritable plus-value à la chasse chinoise. Désormais elle était capable de tenir la dragée haute à son homologue américaine. Mais surtout l’avion fut engagé dans des accrochages avec les forces soviétiques entre mars et août 1969 le long de la frontière commune entre les deux pays. Si aucun combat aérien ne fut répertorié il semble bien que des passages à basse altitude afin d’effrayer les troupes de l’Armée Rouge aient bien eu lieu. Sans que l’on sache si cela avait eu le moindre effet sur les forces soviétiques.
À cette époque très peu de pays soviétiques soutenaient Pékin, à l’exception notable de l’Albanie. En remerciement le pouvoir chinois offrit au petit pays européen un lot de douze avions, qui furent les premiers Fishcan exportés. Ces avions demeurèrent en service actif jusqu’en 2004. Ils furent les seuls J-7 à voler en Europe.

C’est à partir de 1971 que Chengdu développa une version destinée aux pays étrangers et appelée F-7. Des exemplaires furent vendus à des pays aussi différent que la Corée du nord, l’Égypte, ou encore l’Irak. En fait ces avions étaient strictement identiques aux avions de la force aérienne chinoise, seule la désignation différait.
Quatre ans plus tard Chengdu lança l’industrialisation du J-7 II modernisé dont le premier vol intervint le 30 décembre 1978. Cette fois l’avion était destiné autant au marché intérieur qu’à l’exportation. Par rapport au J-7 d’origine son réacteur WP-7B permettait un gain de 1000kg de poussée avec post-combustion. Le J-7 II fut désigné à l’export F-7B.
Des exemplaires furent fournis évidemment à la Chine et achetés à l’export par le Bangladesh, l’Égypte, l’Irak, le Mozambique, le Soudan, le Sri Lanka, et la Tanzanie.

Au début des années 1980 le réchauffement des relations sino-soviétiques conduisit Chengdu à envisager une nouvelle refonte de son J-7. Désigné J-7 III il disposait d’un réacteur Tumansky R-13-300 construit sous licence sous la désignation de WP-13 et développant 4350kg à sec et 6720kg avec post-combustion. Mais surtout le nouvel avion disposait d’un radar plus perfectionné permettant une portée accrue de l’ordre de 40%. À l’export le J-7 III était désigné F-7M. Il reçut le patronyme d’Airguard, censé permettre une commercialisation plus facile face aux avions de facture occidentale de l’époque comme le Dassault Aviation Mirage 2000 ou le General Dynamics F-16 Fighting Falcon.
Il vola pour la première fois le 26 avril 1984. Des exemplaires furent exportés vers le Bangladesh, l’Égypte, l’Irak, le Myanmar, la Namibie, le Nigeria, le Soudan, et le Zimbabwe.
En 1986 enfin une version spécifiquement destinée au Pakistan fut construite sous la désignation de F-7P Skybolt avec la possibilité d’emporter quatre missile air-air AIM-9 Sidewinder de facture américaine. On était alors bien loin de l’avion soviétique d’origine.

À la même époque l’avionneur chinois Guizhou obtint du pouvoir central de Pékin l’autorisation de développer une version biplace de transformation opérationnelle dérivée du Chengdu J-7 et désignée JJ-7. Plus récemment ce constructeur en a dérivé un second avion d’entraînement, désigné cette fois JL-9. Deux avions qui sont donc des descendants asiatiques du vieux MiG-21 d’origine.

En 2019 la majorité des pays utilisateurs à l’export de cette machine la faisait encore voler tandis que la force aérienne chinoise possédait encore près de 400 Chengdu J-7. Au total toutes les versions du Fishcan font s’élever cet avion à presque 2500 exemplaires produits. Il est vraisemblable que ces avions voleront encore longtemps comme chasseurs autant que comme chasseurs-bombardiers.

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Photos du Chengdu J-7 ‘Fishcan’

Caractéristiques techniques

Modèle : Chengdu J-7 III Fishcan
Envergure : 7.15 m
Longueur : 13.94 m
Hauteur : 4.10 m
Surface alaire : 23.00 m2
Motorisation : 1 turboréacteur Tumansky R-13-300 construit sous licence chinoise
Puissance totale : 1 x 6720 kgp. avec post-combustion.
Armement : Deux canons de 30mm et 2750kg de charges externes : roquettes en paniers, bombes lisses et missiles air-air (modèles PL-2, PL-5, et PL-8).
Charge utile : -
Poids en charge : 7531 kg
Vitesse max. : 2175 km/h à 11000 m
Plafond pratique : 17500 m
Distance max. : 2200 Km en convoyage.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Chengdu J-7 ‘Fishcan’

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Chengdu J-7 ‘Fishcan’
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Chengdu J-7 ‘Fishcan’

Vidéo d'époque du Chengdu J-7.