Harbin SH-5

Fiche d'identité

Appareil : Harbin SH-5
Constructeur : Harbin Aircraft Manufacturing Corporation
Désignation : SH-5
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1986
Pays d'origine : Chine
Catégorie : Hydravions
Rôle et missions : Lutte anti-navire et anti-sous-marine, patrouille maritime, recherches et sauvetages en mer, lutte anti-incendies.

Sommaire

“ Un amphibie à l'histoire pour le moins chaotique ”

Histoire de l'appareil

On considère souvent, à juste titre, que le domaine de l’hydraviation reste la chasse gardée de quatre pays seulement. Allemagne, États-Unis, Japon, et Royaume-Uni sont les pays qui ont conçu les machines parmi les plus marquantes du domaine. Pourtant d’autres pays s’y sont essayés avec plus ou moins de succès, à l’instar de la France, de l’Italie, et de l’Union Soviétique. Et même certaines nations plus mineures de l’histoire aéronautique ont tenté leur chance à l’image de la Chine et d’un étonnant quadrimoteur à turbopropulseurs : le Harbin SH-5.

Pour cette machine tout remonte à la toute fin des années 1960 quand le pouvoir chinois comprend qu’une partie de sa stratégie dans le Pacifique reposera bientôt sur le contrôle des îles et îlots que le pays possède et/ou revendique. Seulement voilà à cette époque la patrouille maritime et la reconnaissance côtière sont parmi les parents pauvres de son aviation militaire car reposant seulement sur quelques hydravions Beriev Be-6 de facture soviétique et à ce moment là en voie d’être dépassés.
Divers plans d’acquisition sont alors lancé comme par exemple l’achat de nouveaux avions et/ou hydravions auprès de l’URSS comme la conception d’un aéronef de fabrication locale.

Début 1970 c’est finalement cette solution qui est retenue et même de la manière la plus radicale : un grand hydravion quadrimoteur. Seulement voilà les ingénieurs chinois sont totalement néophytes en la matière. Et bien évidemment Beriev n’ayant pas réussi à placer son Be-12 aucun de ses ingénieurs n’assiste l’industrie aéronautique chinoise et en particulier l’avionneur Harbin sélectionné comme étant maître d’œuvre du chantier.

En fait les ingénieurs de chez Harbin n’ont besoin d’aucune assistance étrangère, ils ont les services de renseignement militaire chinois de leurs côtés. Ces espions leur ont apporté la solution dès 1969 sous la forme de photos et de plans copiés au Japon où a volé quelques temps auparavant le prototype du très étonnant ShinMeiwa PS-1. Et clairement les ingénieurs ont bien copié l’aéronef nippon.
Les premières esquisses sont officiellement présenté en 1971 aux officiels chinois.
Trois prototypes sont alors commandés sous la désignation de Harbin SH-5.

Si sur le papier le nouvel hydravion est une quasi parfaite copie de son homologue japonais un gros point pose encore problème : la motorisation. À cette époque les motoristes chinois sont très dépendants encore de l’Union Soviétique et n’ont quasiment aucune connaissance dans le développement des turbopropulseurs. Or il est impératif que le SH-5 soit doté d’une telle motorisation.
Et les ingénieurs de chez Dongan vont se retrousser les manches et concevoir, tant bien que mal, le WJ5A d’une puissance de 2900 chevaux.

Au tout début de l’année 1976 le premier prototype est assemblé. Extérieurement il ressemble beaucoup au PS-1 japonais à quelques exceptions près cependant. A sa différence le SH-5 n’est alors qu’un hydravion et non un amphibie, et il possède un empennage double dérive. Pour le reste les deux machines sont très similaires d’esthétique.
Le premier vol a lieu le 3 avril 1976.

À partir de là les essais en vol vont se dérouler sur quatre ans et demi avant que fin 1980 n’apparaisse le prototype suivant, cette fois-ci amphibie. Si le premier a permis de gommer les plus grosses erreurs des ingénieurs, comme une fâcheuse tendance à « prendre l’eau » lors des phases d’amerrissage ou encore des points de corrosion apparaissant prématurément aux emplantures d’ailes le rôle du deuxième est plus proche de la définition opérationnelle. Il doit en effet assurer les essais d’avionique et d’armement.
Il a notamment la charge de tester le missile anti-navire C-101 spécialement conçu pour être emporté en soute à bord du Harbin SH-5. Ce deuxième prototype doit également testé le système de reconnaissance et de guerre électronique.
Enfin en 1983 apparait le troisième prototype, sorte de fusion des deux premiers. Il ressemble en fait plus à un avion de présérie qu’à autre chose.

Enfin en septembre 1986, soit plus de dix ans après le premier vol du premier prototype, le Harbin SH-5 entre officiellement en service au sein de la marine chinoise. Seulement voilà entre temps les besoins ont changé. Quatre exemplaires de série seulement sont commandés. Entrés en service en catimini le SH-5 n’intéresse pas les experts de l’OTAN qui ne daignent pas lui donner un nom de code. Il faut dire qu’à l’époque en Occident beaucoup s’interrogent sur la réalité opérationnelle de cet amphibie. Et ils ont totalement raison.

À l’usage le Harbin SH-5 se présente comme une plateforme absolument inapte à la lutte anti-navire, la soute renfermant les missiles C-101 n’étant pas complètement étanche il n’est pas rare que le système de tir se grippe et que les engins restent à bord.
Début 1990 les Chinois décident alors de réserver alors leurs amphibies aux missions de lutte anti-sous-marine et de recherches-sauvetages en mer.
A la même époque il est décidé de transformer le quatrième et dernier exemplaire de série afin d’en faire un bombardier d’eau sous la désignation SH-5B, destiné à la lutte contre les feux de forêts. La soute à armement est remplacé par un système de largage d’eau à concurrence de 6220 litres. Soit à peine plus qu’un Bombardier CL-415 pourtant bien plus petit.

Dès lors les trois Harbin SH-5A deviennent les principaux aéronefs de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine de l’aéronavale chinoise. Au début des années 2000 il est même décidé de leur ôter la mission de recherches-sauvetages en mer désormais attribuée à des hélicoptères. Les amphibies quadrimoteurs vont notamment s’illustrer dans certaines démonstrations de force vis à vis de la communauté internationale au moment où la Chine annexa des îles revendiquées en Mer de Chine méridionale.

Au début de l’année 2018 les trois Harbin SH-5 de lutte anti-sous-marine étaient encore en service, bien que leur remplacement soit à l’ordre du jour au profit d’avions de transport Shaanxi Y-8 spécialement modifiés.
En 2017 à voler un grand amphibie directement inspiré des enseignements de l’utilisation du SH-5 : l’AVIC AG600.
Pour mémoire aucun exemplaire n’a été exporté.

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Photos du Harbin SH-5

Caractéristiques techniques

Modèle : Harbin SH-5A
Envergure : 36.00 m
Longueur : 38.90 m
Hauteur : 9.80 m
Surface alaire : 144.00 m2
Motorisation : 4 turbopropulseur Dongan WJ5A-1
Puissance totale : 4 x 3150 ch.
Armement : Jusqu'à 6000kg de charges : torpilles, mines, charges de profondeurs, et missiles anti-navire C-101.
Charge utile : -
Poids en charge : 44950 kg
Vitesse max. : 550 km/h à 2900 m
Plafond pratique : 10250 m
Distance max. : 4750 Km avec réserves de sécurité.
Equipage : 8
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Profil couleur

Profil couleur du Harbin SH-5

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Harbin SH-5
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Harbin SH-5

Participation d'un Harbin SH-5 à des manœuvres aéronavales chinoises