Airbus Helicopters réinvente le best-seller Super Puma !

Et dire que certains osaient récemment le prétendre bon pour une retraite forcée après l’abandon du développement de son successeur, erreur monumentale ! Alors bien sûr les dirigeants d’Airbus Helicopters doivent revoir désormais l’orientation commerciale du H225 Super Puma, cela n’empêche que l’hélicoptère civil le plus lourd de la gamme continue de bien se vendre. Pour preuve cette année le constructeur prévoit de livrer deux fois plus d’exemplaires que l’an dernier !

Pour autant la récente vague d’accidents et d’écrasements que l’appareil a connu va forcément laisser des traces. Et la première, la plus importante en fait, cristallise toutes les décisions quant au futur rôle de l’hélicoptère : la réorientation vers les missions parapubliques et militaires. Il semble que le marché civil, en fait celui qui consistait à équiper des flottes commerciales à destination des plateformes côtières et hauturières d’extractions gazières et pétrolières, s’efface peu à peu. Désormais l’Airbus Helicopters H225 Super Puma va se recentrer sur ce qu’il est en fait depuis longtemps : un hélicoptère de recherches-sauvetages en mer voire de transport de troupes ou d’assaut.

Pas mal pour un hélicoptère dont on va célébrer en septembre de cette année le quarantième anniversaire de son premier vol ! Car ne l’oublions pas si le Super Puma demeure une référence ce n’est pas un hélicoptère récent, sa conception remonte au milieu des années 1970 et à feu l’Aérospatiale SA.331. Il en a fait du chemin depuis !

Donc en 2018, les livraisons militaires et parapubliques vont reprendre à une bonne cadence. La Corée du sud, le Japon, le Koweït, Singapour, ou encore la Tanzanie sont autant de clients qui recevront sous peu leurs Super Puma respectifs. Airbus Helicopters  (comme ses prédécesseurs Aérospatiale puis Eurocopter) vend partout sur le globe. À tel point même que les projections les moins optimistes donnent un minimum de cent hélicoptères vendus d’ici 2023.

Mais alors quelle est la recette de ce succès militaire et parapublique ? Elle tient en deux maîtres-mots : rusticité et polyvalence. À l’instar du Mil Mi-17 russe, le Super Puma est un hélicoptère rustique. Doté d’une électronique de bord certes dernier cri, il a su conserver ce qui a fait sa force au fil des ans. À savoir cette capacité à demeurer robuste et à savoir tout faire sans pour autant tomber dans les travers trop souvent rencontrer chez les hélicoptéristes occidentaux : bourrer leurs appareils d’avioniques et d’équipements redondants, mais trop sensibles. En gros là où Sikorsky rame avec son H-92 Superhawk jugé par beaucoup comme trop avancé et moderne Airbus Helicopters réussit avec son Super Puma.

Cependant, il y a un revers à cette médaille. Il ne faudrait pas que cette seconde vie du H225 se fasse au détriment du H225M, le frère combattant. Car là aussi l’hélicoptériste a une carte à jouer et elle est primordiale pour son avenir. Affaire donc à suivre.

Photo © Airbus Helicopters.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

11 réponses

  1. Je ne comprends pas très bien le lien entre les crash récents et la réorientation vers le secteur para-public.

    1. Je crois que ce que Arnaud nous explique que comme ses crashs concerne des Super Puma civils sa a du influencer sur l’évolution des ventes. Pas fous les clients si l’hélico s’écrase il ne vont plus l’acheter. Et du coup Airbus Hélicoptère se réoriente vers les militaires et les para-publiques.
      Moi je les compris comme sa, après j’ai peut être tort.

      1. C’est effectivement ce qu’on comprend en lisant l’article mais ça parait surprenant. Si les compagnies privées l’abandonnent parce qu’il s’écrase trop souvent, pourquoi les garde-côtes l’achètent ? J’imagine qu’ils n’ont pas plus envie que les autres de perdre leurs rotors…

        1. Peut être que les procédures ne sont pas les mêmes. Et puis a mon avis il ne faut pas cherché trop, sa m’étonnerais que Airbus Helicoptère communique beaucoup plus que sa.

  2. Décidément comme le dit l’adage, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. Bonne nouvelle pour Airbus qui va devoir augmenter la cadence et le personnel de son usine de Marignane. Par contre ce qui m’inquiète c’est le manque de nouveau modèles mis à part le H160.

  3. Pour info et en bref, l’appareil à l’origine du Super Puma est le SA330 Puma et pas le SA331 qui était un prototype avec un fenestron. Le SA330 était un appareil purement militaire qui a ensuite été certifié en SA330J. Au début des années 80 la version AS332 MkI Super Puma a vu le jour avec une réutilisation partiellle du SA330 puis au début des années 90, une version MkII a été crée incorporant des éléments de cellule en composite, un nouvel ensemble rotor/transmission puis une version allongée a été rajouté, ensuite la version EC225 a succédé avec un nouveau rotor, moteur et de nouveaux systèmes avionique, dont un PA développé spécifiquement pour les hélicos et ceci pour arriver à la version H225 actuelle. Les élements de l’appareil d’origine ont disparus dés le MKI et ne sont plus présents depuis le EC225.
    Aussi pour la question de Vincent, le marché du transport pétrolier n’étant plus porteur il fallait trouver de nouveaux débouchés y compris dans le transport public, Airbus a communiqué à livre ouvert sur l’origine et les actions entreprises suite à l’accident Norvége et les vols commerciaux ont repris autorisés par EASA, Pour info les règlements des opérations aériennes pour les applications gouvernementales (police, SAR, Douane, pompier, militaire…etc) ne sont pas régis par le code OACI mais par les règles de chaque pays.
    Enfin il faut aussi comprendre que la version H225M est une version purement militaire pour ceux dont l’utilisation implique des équipements spécifiques nécessitant l’application de l’arrangement de Wassenaar. Les missions militaires n’ayant pas ces besoins peuvent utiliser le H225.

    1. Merci Arnaud pour ton lien je ne connaissais pas du tout l’histoire de ce SA-330Z. Après je comprends pas trop pourquoi Jumper a essayer de te niquer comme sa? Il étale sa connaissance mais ne dit rien de plus que ce toi et Gaétan avez écrit sur le site concernant le Puma et le Super-Puma.

  4. Nous avons de récents et d’excellents NH 90 (environ 100 Armée de terre + Marine) pourquoi redévelopper un autre hélicoptère super puma,? nous aurons encore plus de problèmes de maintenance avec toutes les machines de l’armée aussi bien vieilles que nouvelles.

    1. N’oubliez pas que le Super Puma est antérieur au NH90 Caïman et que ces deux machines ont été conçu séparément. Ensuite la logique commerciale de feue Eurocopter était et c’est logique de maintenir le Super Puma en production puisque c’est un succès dans les ventes.

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