Et si la vente du Rafale au Canada ne relevait plus uniquement du fantasme ?

Reconnaissons-le on a tous eu envie à un moment ou un autre de voir des Dassault Rafale porteurs de la cocarde à feuille d’érable. Mais désormais cette possibilité dépasse le seul cadre des forums de discussions et des sites spécialisés. Même le très sérieux Eric Trappier, actuel patron de Dassault Aviation, ne cache plus son envie de fournir le chasseur omnirôle français à l’Aviation Royale Canadienne. Il l’a récemment révélé lors d’une interview dans le journal économique Challenges.

Alors bien entendu les nombreux déboires industriels du Lockheed-Martin F-35 Lightning n’y sont pas étrangers, pas plus que la vague sur laquelle surfe l’avionneur clodoaldien depuis l’année dernière. Mais comment ne pas être enthousiaste à l’idée d’imposer ainsi l’avion français sur un marché qui est habituellement la chasse gardée de l’industrie aéronautique américaine.

Pour mémoire l’Aviation Royale Canadienne n’a plus d’aéronef hexagonal dans ses rangs depuis le retrait du service en 1988 du dernier de ses huit Dassault CC-117 Falcon de transport léger et de liaisons rapides. Chacun aura remarqué que déjà il s’agissait d’un avion… Dassault. Vingt-huit ans c’est très très long, les pilotes canadiens ont suffisamment attendu, ils ont le droit désormais de remettre leur séant dans un cockpit dessiné à Saint-Cloud.

Plus sérieusement une décision canadienne d’abandonner définitivement le programme du F-35 Lightning II ne signifierait pas de-facto la commande de Dassault Rafale même si l’avion français semble jouir auprès des généraux canadiens d’une certaine aura. Les avionneurs américains Boeing et Lockheed-Martin ne se laisseraient pas faire comme ça et tenteraient d’imposer une autre machine. Sans compter nos (chers) voisins allemands, britanniques, espagnols, et italiens qui tenteraient de nous chiper le contrat avec leur (toujours aussi dangereux) Eurofighter.

Alors certes la confiance (toute relative) affichée par Eric Trappier fait plaisir à voir, et est même assez communicative. Mais sur les contrats du Rafale il faut toujours savoir raison garder. N’oublions pas que l’épineux dossier indien n’est toujours pas signé.

Photo © Armée de l’Air


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

22 Responses

  1. Lecteur de ce site depuis longtemps (même si je ne commente pas) je me permets de faire remarquer deux petites fautes d’inattention, sauf erreur de ma part : « enthousiasme » à remplacer par « enthousiaste » et « hexagonale » à remplacer par « hexagonal ».

    C’est juste en passant, corrigez-moi si je me trompe 😉

    Je continuerai de toutes façons à venir quotidiennement lire les actualités aéronautiques ici !

  2. J’avoue volontiers que cette perspective met des étoiles dans mes yeux aussi !
    ….et en plus ça ferait un superbe poster 😉

    Mais comme vous le dites les USA ne se laisseront pas faire, et feront sûrement pression d’une manière ou d’une autre pour leur refiler le Super Hornet, qui en soi reste un très bon -et bel- avion.
    Il paraîtrait que les USA ont menacé de renvoyer Justin Bieber au Canada s’ils ne prennent pas le F-35. Si c’est le cas on est foutus ! :p
    Blague à part, je me pose la question de la compatibilité du matériel, des munitions et des infrastructures existants avec chacun des deux avions : le passage de Hornet à Super Hornet serait, j’imagine, moins compliqué qu’un passage au Rafale…
    Personnellement je suis sceptique, mais on a le droit d’espérer !

    Peut-être que l’annonce de M. Trappier est une tactique « publicitaire » ? Il sait que les chances de vendre le Rafale au Canada sont minces, mais fait une annonce à moitié dissimulée pour dire aux Canadiens « Je dis ça j’dis rien, mais on a un avion à vendre, si vous voulez »

    Reste enfin à savoir, si on décroche tous les contrats qui sont actuellement pressentis, si la capacité de production de Dassault sera suffisante….

    1. 100% d’accord avec votre analyse et com le dit Arnaud les indiens n’ont TJ pas acheté le rafale; enfin on a le droit de rêver c’est pour ça que je joue à l’Euro million ;-))

  3. il est vrai que cela serait une bonne nouvelle.
    Par contre, sauf si je me trompe, le fait que le programme du F-35 demandait une « participation » des futurs acquéreurs, ne remettrait en cause cette éventuelles ventes ?

    1. C’est vrai, et je soupçonne les Américains d’avoir tablé là-dessus depuis le début : les pays participants n’ont pas seulement acheté l’avion sur papier, mais ont aussi beaucoup investi sur le retour technologique à long terme, ce qui les dissuade probablement de renoncer au programme (et donc d’avoir donné pour que dalle).
      Mais à mon avis de plus en plus de pays réalisent que c’est de la poudre aux yeux : aucun transfert technologique n’est réalisé, et d’après ce que j’ai entendu beaucoup d’opérations de maintenance seraient faites par les US…
      Je serais sûrement moins sévère envers le F35 si le service SAV n’était pas aussi odieux, avec à la clé une grave menace à la souveraineté.

  4. Dans le même interview il a aussi dit qu’ils n’endosserons pas le rôle de lièvre présent uniquement pour faire baissé le prix des concurrent et même avec le retrait du F-35, il reste le super hornet F-18 E/F voir peut être le F-15 silent eagle du coté américain.
    Sans compter la concurrence européenne, bref c’est pas gagné

    1. Autant je suis d’accord avec vous sur le piège du Super Hornet, autant je crois très peu au Silent Eagle. Mais les Canadiens ne seront-ils pas échaudés par la couteuse mésaventure du F-35?

      1. bah les relations militaires entre le Canada et les Etats-Unis sont quand même très importante, la couverture de l’espace aérien de l’ensemble de l’amérique du nord (sauf peut etre mexique) est réalisé par le NORAD qui est une entité commune au deux pays en place depuis les années 60

  5. Il coulera beaucoup d’eau sous les ponts de Québec comme nous disons à Québec et une ou deux élections fédérales avant que le successeur des CCF-118 soit opérationnel.
    Je vous rappelle quelques faits: le 30 septembre 2014, le gouvernement fédéral de l’époque(conservateur) annoncait qu’il allait prolonger la durée de vie de nos bons vieux avions de chasse CF-18 jusqu’en 2025.http://www.45enord.ca/2014/09/cf-18-le-gouvernement-prolonge-leur-duree-de-vie-jusquen-2025/ Et le nouveau ministre de
    Le ministre fédéral de la Défense a laissé entendre que les F-35 ne seraient pas exclus de l’appel d’offres pour renouveler la flotte vieillissante d’avions de chasse canadiens. Pendant la campagne électorale d’automne 2015, le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau clamait que le Canada achèterait des aéronefs moins chers que les F-35 pour remplacer nos CCF-118. Mais après son élection le nouveau premier ministre élu Justin Trudeau par l’entremise du nouveau ministre de la Défense, Harjit Sajjan, annonça le 28/12/15 que le gouvernement « tiendra un «open process for replacing the Royal Canadian Air Force’s aging CF-18s, while not ruling the Lockheed Martin F-35 out of any future competition». » http://quebec.huffingtonpost.ca/philippe-cauchi/le-gouvernement-trudeau-se-ravise-deja-sur-le-sort-du-f-35 Ce niaisage (tergiversation) n’a rien de surprenant lorsque nous étudions l’historique du processus de remplacements de nos intercepteurs depuis le début de la guerre froide depuis nos CF-100 par les CF-101 en 1961 et des CF-101 par les CCF-188 en 1982. Ironiquement l’Oncle Sam nous propose un monoréacteur, le F-35, tandis que nous avons toujours volé sur des biréacteurs. L’interopérabilité, manifestée par le Rafale dans les opérations au Moyen-Orient aux yeux de tous et les compensations pour l’industrie aéronautique canadienne(Bombardier, CAE) constituent des facteurs qui jouent en faveur de celui-ci mais nous vivons à côté d’un puissant voisin…
    Alors chers cousins français, il faudra que vous cultiviez l’art de la patience et faire brûler un gros cierge à la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre.
    Très cordial bonjour d’Outre-atlantique.

  6. Le f16 est aussi un très bon concurrent pour le rafale car les dernières versions et notamment la version Viper sont très redoutable et polyvalent

    1. Oui bien modernisé mais toujours monoreacteur . Il ne faut pas oublier que le Canada recherche un avion puissant et rapide pour contrer le possible enemie russe avec ses su et mig, donc le f16 j’y crois pas pour le Canada. Le 18 pourquoi pas mais la chaîne va bientôt fermer si pas de commande donc sa sera sûrement trop tard et le f15…. la ce sais pas.

      1. C’est marrant plus j’analyse la situation canadienne et plus je me dis qu’en cas de revirement fatal sur le dossier du Lightning II, l’avenir de la chasse canadienne passe par l’Europe : alors quid de l’Eurofighter ou du Rafale ? Encore trop tôt pour le dire, à mon avis.

        1. Arnaud je suis aussi convaincu que les perspectives se resserrèrent autour d’une solution européenne ,mais à la différence qu’il me semble que leurofighter manque de polyvalence pour être le seul avion d’un pays comme le Canada, je sais qu’il tend à le devenir, mais n’a t’il pas trop pris de retard sur le rafale ?

        2. Ben je pense aussi que l’Europe pourrait être une solution plus que fiable. Après entre les 2 concurrents il y en a un qui est arrivé quasi à son top au niveau multi-role (enfin plutôt omnirôle) et un qui est originaire de la « mère patrie » ou il y a encore des progrès à faire pour le mettre en multi-role mais plus étudier pour la suprématie . Cependant d’ici 2025 (si j’ai bien lu) le typhoon aura progressé normalement. (mais pas autant que ses concepteurs le pense car les coûts sont aujourd’hui élevé et les grands britain vont avoir des besoins pour le 35 tout comme l’Italie, donc pour l’Espagne et l’Allemagne se sera trop compliqué.).mais bon le fait que le rafale peu être construit sur place avec la compétence du Canada en aéronautique sa n’aurai rien à voir avec l’Inde, de plus le rafale reste compatible avec beaucoup de munition et le sera toujours plus avec le temps surtout si ils sont amener à « squatter » de plus en plus les portes avions US qui amènera à plus de coopération et de coordination (que le Canada surveillera sûrement) . Enfin bref j’ai encore fait en roman pour dire que le rafale reste, pour moi, un prétendant plus que sérieux qui de plus est donc sa « force de l’âge » même si le typhoon reste une belle bête. Après les usa sont sur terrain avec chasse garder faut pas oublier les déboires du super « arrow cf 105″qui était bien supérieur à ses homologues mais qui a fini aux oubliettes avec pour conséquence des cf 101 livré au militaires canadien, en grand retour en arrière donc méfiance des US

  7. On essaye tous d’y croire, sans vraiment y croire finalement. Le plus gros désavantage du Rafale c’est qu’il est 100% français, commercialement les sous-traitant Nord Américains pourraient faire grise mine. Bien que les transfert de technologies sont monnaie courante, le contrat Indien a prouvé que c’est un cauchemar diplomatico-administratif.
    Le F/A-18E/F Super Hornet semble revenir en force comme la meilleure solution, la plateforme est connue, répond aux besoins, l’accord constructeur sera vite conclu, et tellement moins cher que le F-35 (ce qui est plaisant niveau image pour le gouvernement en temps de disette).
    http://bestfighter4canada.blogspot.fr/2016/03/political-probabilities.html

    1. Nos aviateurs ne nourrissent pas de préjugé défavorable envers à un aéronef « made in Europe » bien au contraire! Mais c’est le conseil des ministres du Canada qui prendra la décision. N’oublions pas que le Canada est déjà engagé financièrement dans le processus de fabrication du F-35 peu importe le nombre d’exemplaires qui sera construits. Vous devriez voir comment notre cher nouveau premier ministre, Justin Trudeau, élu depuis seulement 6 mois patine comme un joueur de hockey professionnel sur des dossiers tel l’Oléoduc Énergie Est…Pendant la campagne électorale celui-ci a rejeté du revers de la main le choix du F-35, puis il revient sur sa décision alors… se reproduira la même suite des événements qui se produits lors du choix des ses prédécesseurs…

  8. Si le F-35 est out, le Super-Hornet est certes une solution qui semble convenir aux critères politique et de performances. Seulement cet avion est déjà une sorte de version mi-vie du F-18 et je ne pense pas que Boeing va le faire évoluer plus que la version Advanced Super Hornet qui ne leur a pas coûté trop cher grâce aux travaux sur le Silent Eagle.
    De son côté le Rafale a encore toute une vie devant lui avec des versions améliorées à venir.

  9. INDEPENDENT COMPETITION SHOULD BE DONE BY CANADIAN AIR FORCE PILOT TESTING OF ALL TOP CONTENDERS, Not politicians or Lobbyists,

    SH F-18 (already weak and outdated, BAD CHOICE JUST LIKE THE F-35)

    Typhoon Jet (EXCELLENT BUT COSTLY)

    Boeing F-15 SILENT EAGLE (Top U.S. fighter on the market, if you have to purchase from the U.S. then this is the best)

    Dassault 4+ Rafale model C et M (best money can buy, WE SHOULD GET 75 OF THESE)

    Read below; Facts here,

    https://defenseissues.wordpress.com/2014/01/11/comparing-modern-western-fighters/#more-1018

    (takes about 20 minutes to read)

    Why not get Boeing to sign a Lock deal that mention the if we buy from them now let say 75 F-15 SILENT EAGLE Jet at the best price possible…you get the best from the U.S. then…period! The best out there is the French 4+ gen. Rafale….;-)

    Another example:

    Perrin Beatty’s Conclusion on Canada’s Defense white papers back in 1987…

    To allow the USN to continue to provide Arctic security invariably has weaken Canada’s claims to its northern waters and would be incompatible with the responsibilities of Canada as an independent nation. The issue was not simply a matter of security but whether Canada would have the tools to provide that security. For, according to Perrin Beatty, a nation that contracts out the defense of its own territory is not sovereign, but a protectorate.50

    Facts on Canada’s Defense Flaws

    http://news.nationalpost.com/full-comment/michael-byers-why-are-submarines-not-included-in-canadas-national-shipbuilding-procurement-strategy

    Lesson all Political parties from the last 45 years have NOT learn yet. Does our 4 Victoria class Sub’s can dive more than 150 meters under sea and can all four of them shoot Torpedoes without sinking?

    Beware of China’s Rise!

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