Lockheed L-100 ou comment adapter au trafic aérien civil un avion cargo militaire ?

L’idée d’adapter un avion de ligne au transport aérien n’est pas nouveau, il suffit de se souvenir du Douglas C-47 Skytrain directement dérivé du DC-3 ou encore le Lockheed C-69, version militaire du célébrissime L-049 Constellation. A l’inverse l’adaptation d’un avion militaire vers le marché civil est moins simple. Les règles de sécurité ne sont pas les mêmes, globalement plus restrictives sur le marché civil.
Malgré cela quelques avions militaires ont su se tailler la part du lion sur le marché civil, presque exclusivement dans le segment des appareils de transport de fret. L’exemple le plus frappant est le Lockheed L-100, alias C-130 Hercules pour les militaires.

C’est en juillet 1962 que l’avionneur américain Lockheed décida de lancer la production de son L-382, une version civile du C-130A Hercules. En fait tout était parti d’un refus généralisé de l’US Department of Defense et du Congrès américain visant à la fourniture d’Hercules auprès de compagnies aériennes assurant des vols commerciaux de fret à travers les États-Unis mais aussi ailleurs dans le monde.

Lockheed L-100 aux couleurs de la compagnie Sfair, immatriculé en France.
Lockheed L-100 aux couleurs de la compagnie Sfair, immatriculé en France.

Après avoir reçut l’autorisation des autorités fédérales de développer une telle version civile de son avion cargo star Lockheed développa plusieurs sous-versions du L-382, commercialisée sous la désignation L-100 Hercules. Il existe ainsi les versions suivantes :

  • Lockheed L-100-10, équivalent civil du C-130B.
  • Lockheed L-100-20, équivalent civil du C-130E.
  • Lockheed L-100-30, équivalent civil du C-130H.

C’est cette dernière version qui a été celle construite en plus grande série. Cependant il faut savoir que la production totale de Lockheed L-100 n’a que de peu dépassé les cent exemplaires, un nombre qui paraît bien mince vis à vis des centaines de C-130 Hercules et de sous versions différentes de l’AC-130 d’appui aérien rapproché au WC-130 de reconnaissance météorologique.

Lockheed L-100 appartenant à la compagnie américaine Lynden Air Cargo.
Lockheed L-100 appartenant à la compagnie américaine Lynden Air Cargo.

En fait si la majorité des Lockheed L-100 fut produite pour des compagnies aériennes de seconde zone, aussi bien aux États-Unis qu’en Asie ou en Europe, il faut savoir que plusieurs d’entre-eux ont été acquis par des forces aériennes. La majorité d’entre elles sont d’ailleurs clientes du C-130 militaire. C’est ainsi que les pays suivants utilisent ou ont utilisés des L-100 militarisés : Algérie, Arabie Saoudite, Argentine, Émirats Arabes Unis, Gabon, Indonésie, Koweït, Libye, Pérou, et Philippines.

De nos jours Lockheed-Martin propose dans son catalogue le LM-100, alias C-130J Super Hercules. Cependant le marché semble se tarir, notamment du fait que l’offre de C-130 Hercules militaires de seconde main n’a jamais été aussi élevé.

Lockheed L-100 militarisé pour le compte des Gabonais.
Lockheed L-100 militarisé pour le compte des Gabonais.

A l’inverse du Lockheed L-100 Hercules, il y a le contre-exemple soviétique qui a su penser certains de ses plus grands avions de transport à le fois pour le marché civil et militaire, tels notamment l’Antonov An-24 ou encore l’Ilyushin Il-76. En France Aérospatiale a tenté une expérience similaire avec le C.160F Transall, avec nettement moins de succès.

Photos © Wikimédia Commons.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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