Dassault Aviation ne fournira pas de Rafale aux pilotes canadiens !

L’information est tombée officiellement ce mercredi 7 novembre 2018 au matin. L’avionneur français Dassault Aviation se retire de l’offre canadienne de remplacement des chasseurs McDonnell Douglas CF-188 Hornet. L’abandon de la compétition par l’avion de combat omnirôle Rafale se fait plus pour des raisons politiques et diplomatiques que réellement technologiques et militaires. Désormais ce sont donc deux avions américains et deux européens qui sont en lice.

À peine une semaine après le lancement officiel de la compétition c’est donc une volte-face majeure pour Dassault Aviation. Même si l’avionneur de Saint-Cloud ne partait pas favori dans ce programme d’achat c’est une surprise de voir ses dirigeants jeter l’éponge aussi rapidement. Pourtant aux yeux de plusieurs observateurs, y compris canadiens, le Rafale avait ses chances. Tout du moins technologiquement parlant car politiquement et diplomatiquement il en est tout autrement !

C’est donc tout de même à un contrat estimé aux alentours de treize milliards d’euros que Dassault Aviation décide de tourner le dos. Un contrat qui aurait aussi permis à l’avionneur de maintenir ses emplois hautement qualifiés sur la chaîne de montage de Mérignac dans la région bordelaise. Pour autant les ouvriers du constructeur peuvent encore compter sur les précédents contrats d’exportation.

Mais alors pourquoi refuser d’affronter les autres avions du moment ? Simplement parce qu’il semble bien que le biréacteur français ne satisfasse pas aux exigences de sécurité édictées par l’Aviation Royale Canadienne. Sans tomber dans la théorie du complot on peut facilement avancer qu’elles sont faites pour favoriser les avionneurs américains. Après tout ça fait un siècle que les pilotes canadiens n’ont pas volé sur un chasseur français. Et près de soixante-dix ans qu’à l’exception de quelques productions locales ils sont totalement inféodés aux États-Unis.
D’autant que l’absence de la France au programme de renseignement et de contre-espionnage Five Eyes aurait fortement compromis la participation de Dassault Aviation. Pour mémoire cet accord regroupe l’Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, et le Royaume Uni. Pour faire simple ce sont les principales puissances anglophones de la planète.

Reste à savoir du coup qui remportera le marché : Boeing F/A-18E/F Super Hornet ou Lockheed-Martin F-35 Lightning II d’un côté de l’Atlantique ou bien de l’autre côté Eurofighter EF-2000 Typhoon ou Saab JAS 39 Gripen ? Nous sommes quelques-uns a déjà avoir notre petite idée sur l’identité du vainqueur.

Photo © ministère des armées.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

18 Responses

  1. La France ne s’est pas retirée de l’appel d’offres officiel pour refaire le meme coup qu’avec la Belgique en proposant un partenariat stratégique incluant des drones et une participation au futur Scaf ?

    1. ça m’étonnerait. De toute façon, c’est mort, se retirer de l’appel d’offre, c’est envoyer un message aux Canadiens : On sait déjà que les dés sont pipés, faites pas semblant de vous intéresser a notre appareil.

      Le Canada ne prendra pas de F-18 car ils ont une dent contre Boing pour leur avoir sucré un important contrat. L’Eurofighter a des chances d’être porté par la frange la plus ANZAC de la population, là ou le F-35 a 90% d’être choisit.
      Dans ses conditions, quelle place reste-t-il au Rafale ? Si les Canadiens sont « réellement » intéressés par le Rafale, ils savent ou nous trouver, si ils ne nous ont pas retenu par le col lors de l’annonce du choix de Dassault de se retirer, c’est signe qu’on les intéresses pas réellement, autant se retirer maintenant, ça fera gagner du temps et de l’argent !

  2. Décevant et incompréhensible. Même la presse anglophone reconnaît que le Rafale pourrait être une alternative plus que valable. Dommage de laisser tomber en début de course.

    1. Les dés sont pipés, donc inutile de dépenser de l’énergie et du fric pour jouer les moulins à vent.

    2. Incompréhensible ? Dassault ne va pas dépenser de l’argent dans un appel d’offre bidon où les concurrents sont là pour permettre au Canada de négocier au mieux avec LM. Dassault en a marre d’être le pigeon de service ! Ils ont mille fois raison de réagir de la sorte.

  3. Les Mirage III ne sont pas des chasseurs français ? Ils ont été en service de 1970 à 2003 (ou 2005) dans la Royal Australian Air Force, ce qui fait moins d’un siècle…

    1. Tout à fait les Mirage IIIO ont bel et bien volé au sein de la RAAF. Mais par contre j’ignorais que la RAAF était la force aérienne canadienne. Merci de me l’apprendre Andrault, je me coucherais moins bête ce soir. 🙂

      1. Alors là, je ne sais que dire, je suis confus ! J’ai fait un gros raccourci dans la lecture de l’article, et j’en suis désolé.

  4. Comme le dit T-Rex, une dépense d’énergie et d’argent peut être inutile, il y a peut être autre chose derrière, en Belgique sauf erreur de ma part on vend des blindés et c’est un gros contrat aussi. Il y a des arrangements au plus haut niveau qui nous échapperont toujours.

    1. En effet la France a vendu à la Belgique deux lots de véhicules blindés de nouvelle génération, à savoir 382 VBMR Griffon et 60 EBRC Jaguar. Dans les deux cas il s’agit du premier client à l’export de ces engins qui doivent également équiper notre armée de terre.

  5. Incompréhensible ? Dassault ne va pas dépenser de l’argent dans un appel d’offre bidon où les concurrents sont là pour permettre au Canada de négocier au mieux avec LM. Dassault en a marre d’être le pigeon de service ! Ils ont mille fois raison de réagir de la sorte.

  6. Je suis allé voir différents site de news à ce sujet, ils se sont tous quasi copié-collé le même texte.
    Si c’est, comme le disent ou sous-entendent tout ces newspaper, la non-appartenance au « Five Eyes » qui bloque et que Dassault ne veuille pas gaspiller de l’argent sur un contrat perdu d’avance, qu’en est il de SAAB, qui est dans le même cas?

  7. Il faudrait que tous les concurrents se retirent comme Dassault et laisse le Canada se faire casser le bas du dos par LM . Ils vont dépenser du fric pour permettre au Canada d’en dépenser moin en négociant en position de force avec LM. c’est une honte et il faut arrêter d’être le cocu heureux des appels d’offres des pays soumis à la puissance des USA et de LM. Stop à ce jeu de dupes !!!

  8. Le Canada a simplement créé un vrai faux appel d’offres pour créer un vrai faux suspense. Tout le monde sait depuis le début que le chasseur qu’elle choisira commence par un F et se fini par le nombre 35. Elle profite juste de la présence des « concurrents » pour négocier le plus possible avec L-M.
    Le Canada ne veut pas prendre le risque de retour de bâton diplomatique et économique d’achat d’équipements non américains.

  9. Et oui, et si le Canada n’avait pas fait cela, les responsables ne pourraient pas dire que cet appel d’offre existe et que donc le jeu n’était pas biaisé…..même si ce n’est que façade c’est le principe « démocratique », lorsqu’un état achète quelque chose il doit faire un appel d’offre…..Bref, il faut sauver les apparences.
    Mais bon, la France a-t-elle fait un appel d’offre pour l’achat des RAFALES? Je ne crois pas, mais quand il s’agit de préférence Nationale la question ne se pose pas, et on aurai tord de ne pas le faire.
    Dassault est un grand groupe, leader dans d’autre domaine (logiciel par exemple), et ne pas participer n’est pas une honte, c’est leur choix…Par contre, les Canadiens devraient quand même réfléchir sur les dirigeants qu’ils ont aujourd’hui, car les dès sont pipés, eux mêmes le savent, et donc autant annoncer la couleur que cette mascarade de démocratie.

    1. La France n’a pas fait un appel d’offre car elle est capable de fabriquer de toutes pièces ses avions de combat, ce qui n’est pas le cas du Canada. De plus étant un vecteur nucléaire le Rafale est un appareil de souveraineté nationale, ce qui permet d’exclure les appels d’offres.

    2. @tonton
      Pour la chose militaire, comme a écrit VoltaireFR, on privilégie l’indépendance nationale au maximum, surtout s’il s’agit de nucléaire. Dans le cas de la France, s’il y avait plusieurs constructeurs d’aviso de combat français, il y aurait appel d’offre comme cela se faisait et se fait encore aux USA

  10. J’ai pris connaissance de cette nouvelle parue ce matin dans le journal Le Soleil en prenant mon déjeuner. Article à lire dans http://www.45enord.ca/2018/11/remplacement-cf-18-canadiens-rafale-dassault-se-retire-course/
    Sage décision de Dassault mais je comprends le point de vue de cet avionneur. « De jure », le Canada est officiellement un pays bilingue. En réalité le Canada est un pays majoritairement anglophone de par son histoire et sa culture. « De facto » Il se pratique une certaine forme de linguistique dans les institutions fédérales et dans les Forces armées canadiennes. Les décideurs sont de culture britannique et ne parlent que la langue Shakespeare. L’impératif de se procurer du
    matériel parfaitement interopérable pour les Forces armées est fallacieux envers le Rafale. Celui-ci a prouvé son interopérabilité sur les porte-avions de la marine américaine. Cette prétendue non compatibilité de l’aéronef français sert de prétexte pour ces unilingues anglophones pour refuser un candidat conçu en dehors de la communauté anglophone. Remarquez qu’il s’écoulera encore beaucoup de temps avant que le successeur du CF-188 soit opérationnel au sein de l’Aviation royale canadienne. Et cela ne vous rappelle pas l’histoire du laissez-passé A-38 dans Les Douze Travaux d’Astérix?

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