Cinq challengeurs pour remplacer les F-5 Tiger II et F/A-18 Hornet suisses !

C’est un peu l’illustration de l’expression : «on prend les mêmes et on recommence». Depuis ce vendredi 25 janvier 2019 nous connaissons les noms des cinq avionneurs qui proposent chacun une machine dans le but de décrocher le contrat visant à fournir à la confédération helvétique un nouvel avion de combat. Pour mémoire ce sont un peu plus de 70 avions qui sont à remplacer par un nombre inconnu de nouvelles machines, même si on parle de plus en plus de 30 à 40 nouveaux aéronefs. Le tout s’inscrit dans le programme appelé Air 2030.

Sur le papier il y a donc actuellement trente McDonnell-Douglas F/A-18C/D Hornet et quarante-deux Northrop F-5E/F Tiger II concernés par ce vaste plan de remplacement. Il est à noter qu’à priori les onze avions de ce second modèle affectés à la Patrouille Suisse pour la représentation ne seraient dans un temps pas concernés.
Surtout le programme Air 2030 prévoit une uniformisation de la structure suisse de combat aérien avec un seul et unique modèle là où jusque là il y en avait donc deux.

Et de manière assez prévisible les cinq constructeurs en lice sont encore une fois les mêmes que d’habitude : Airbus Defense & Space, Boeing, Dassault Aviation, Lockheed-Martin, et Saab. Pourtant les avions, eux, sont légèrement différents. On retrouve donc dans cette compétition respectivement le Typhoon, le Super Hornet, le Rafale, le Lightning II, et enfin le Gripen. Et oui dans ce cas précis le F-35A a remplacé l’éternel F-16 Fighting Falcon.
Il faut dire que le dernier né des avions américains semble bel et bien taillé pour en découdre avec ces quatre opposants.

Bien malin sera celui ou celle qui saura dire à l’avance lequel de ces avions de combat a des chances de l’emporter. Car tous ont des avantages certains mais aussi indubitablement des défauts vis à vis de leurs compétiteurs respectifs.

Mais surtout cet affrontement va voir pour la première fois le Lockheed-Martin F-35A Lightning II opposer à ses adversaires naturels sans pour autant que les dés ne soient pipés par une quelconque règle issue du programme Joint Strike Fighter. La Suisse n’y a en effet jamais adhéré. Par ailleurs n’étant membre ni de l’OTAN ni de l’Union Européenne la Suisse ne pourra pas subir de pression de telle ou telle organisation. Ce qui au final mettra les cinq avions sur un pied d’égalité. Fort évidemment aucun avion russe ou chinois n’a répondu aux exigences du cahier des charges.
Et c’est donc bien d’un point de vue militaire et/ou technologique que ces trois biréacteurs et ces deux monoréacteurs seront départagés. Et rien que pour ça on en salive d’avance.

Photo © Wikimédia Commons


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Il est clair que le prolongement des F18 jusqu’en 2030 poussera leurs Hornets au bout de leurs capacités opérationnelles, de fait, leur remplacement -même si retoqué par la votation populaire il y a quelques années- devient une nécessité absolue pour l’armée suisse.
    Et il semblerait toutefois, selon les sources locales, que la conjoncture semble donner raison au peuple helvétique : en effet, les conditions tarifaires d’achat de feu les 22 Gripen à l’époque étaient bien plus élevées que ne le seront celles de ce nouvel appel d’offre (pour tous les appareils en lice) quand on compare ce qu’ont obtenu récemment leurs voisins européens ; ce sont donc plus d’appareils que naguère qui pourraient être commandés avec une enveloppe similaire.
    J’ai lu ça et là une trentaine. Ou un appareil plus cher ? Rafale et F35 ne seraient alors pas hors course.
    En effet, la sélection s’avèrera intéressante, car si l’aspect technique est une chose, rappelons que le Gripen -alors pourtant moins bien noté que le Rafale- l’avait pourtant emporté car moins cher, avant d’être désavoué par le vote populaire. N’appartenant pas à l’OTAN, certes les sphères d’influence habituelles ont moins cours en Suisse, mais les capacités de négociation seront également moins importantes (que la Belgique ou les Pays-Bas par exemple, à quantité égale d’avions).

    Selon un article de la presse suisse datant de juillet dernier, la sélection s’effectuerait ainsi : « des tests au sol et en vol seront menés dans le pays entre mai et juillet 2019. Un deuxième appel d’offre pour les jets sera mené en novembre 2019 et les réponses sont attendues pour fin mai 2020. Le choix des modèles devrait tomber vers fin 2020. Le Parlement puis le peuple devraient pouvoir se prononcer sur la facture. »

    Et la vraie question soulevée est la suivante : quel que soit le vainqueur à l’issue de cette rigoureuse campagne d’essais, le peuple Suisse donnera-t-il son accord in fine ? Au-delà de l’aspect technique et aéronautique qui ne concerne que l’avis des militaires, il y aura une très critique campagne de sensibilisation à mener auprès des parlementaires (pour les questions budgétaires) et les citoyens, car de leur vote dépendra une grande part de la souveraineté future de leur pays, rien de moins.

  2. Surtout que les F5 tiger II à cause de leurs radars à faible performances ne sont autorisés à voler que de jour et par beau temps. Ils soulagent donc les F-18 donc que ces jours là.
    Ce qui me gêne le plus dans ce programme « Air 2030 » c’est que ces futurs avions à part le F-35 sont tous des chasseurs conçu dans les années 1980/1990 et entré en service entre 1996 et 2004. Certes l’aviation suisse ne fait que de la police aérienne, quoi-que elle doit pouvoir faire comme toutes les autres forces aériennes c’est à dire des missions air-sol et de la reconnaissance, mais elle recevra en 2030 des appareils en début d’obsolescence.

    1. Je ne suis pas d’accord avec vous car certains appareils ont tellement évoluer qu’ils seront loin d’être obsolète dans le futur . Exemple le f15 que l’USAF envisage d’acheter.
      Et ces appareils continueront à évoluer durant leurs longues années d’utilisation.

    2. Il y a du vrai dans vos propos Dimitri, mais je les tempèrerai tout de même car la Suisse est un cas à part, justement.
      Je ne pense pas, pour ma part, que l’armée de l’air suisse ait réellement besoin d’un avion ayant des capacités de « première ligne » au sens où on l’entendrait au sein de l’OTAN ou pour une nation ayant des intérêts maritimes (voire ultra-marins) à défendre, ou encore des OPEX à mener à travers le monde. Bref, ces notions prépondérantes pour nous autres de polyvalence, intégration inter-alliée, liaisons de données, autonomie, ravitaillement en vol, j’en passe, ne sont pas forcément autant requises pour le cas suisse (même s’ils s’entrainent souvent avec leurs voisins européens).

      Ils ont avant tout, comme vous l’avez dit, une mission primordiale de police du ciel à remplir, ensuite la reco, et pour finir l’air-sol (plutôt secondaire), et le fait est que les F18 pourraient encore remplir cette tâche durant des décennies si les cellules ne commençaient à accuser leur âge, le vol en montagne étant de surcroit particulièrement éprouvant pour les appareils.
      Sur le papier, comparativement à des appareils de type Rafale F3 / Typhoon T2 / Gripen-E / Su-35 et autres chasseurs de « génération » à peu près équivalente mais plus récents, les Hornets C/D sont de toute façon dépassés technologiquement.
      Pourtant ils n’en restent pas moins adaptés aux besoin locaux et la tâche qui leur est dévolue, à savoir la défense aérienne, avec la capacité Aim-9X (Sidewinder de dernière génération) et Aim-120C (portée accrue par rapport aux A) car les Suisses, pragmatiques, ont amélioré les capacités de leur flotte.
      Les F5 pour leur part sont eux totalement obsolètes depuis des décennies, pourtant nombre de pays -dont la Suisse- s’en accommodent encore, et force est de constater qu’ils sont encore viables et rendent des services (même si usés jusqu’à la corde). Les Mirage 3-S pourraient eux aussi être encore en service, après tout, s’ils n’avaient été moins adaptés que les deux autres au vol en vallée.
      Bref, à mon sens, le réel problème pour les Suisses n’est pas tant la technologie présente dans les appareils actuels ou à venir, mais bien l’âge des cellules. Ils ont juste besoin d’appareils neufs au plus vite.

      Bien entendu, quitte à acheter du neuf, autant en profiter pour faire un bond technologique par rapport aux Legacy Hornets avec un appareil à antenne active et autres raffinements post-2010. Malgré ces avancées, je vous accorde qu’en 2030 ces appareils -F35 exclu- auront effectivement un temps de retard sur les derniers-nés US/EU/Chinois, mais honnêtement, je ne pense pas que ce petit pays ait besoin de plus pour les missions qui incombent à son armée de l’air.
      Et au-delà de ces questionnements d’obsolescence / besoins opérationnels, allez demander leur avis aux citoyens par-dessus le marché !…

  3. La question que doivent se poser les Suisses est: quelle est la meilleur plateforme d’évolution au prix le plus raisonnable.

    Pour faire de la police du ciel, la vitesse ascensionnelle est importante et une aile Delta offre d’excellents résultats.
    Autant le Rafale évolue régulièrement, autant le Typhoon progresse avec difficultés et enchaine les retards.
    Le F-35 est le plus récent du lot, mais le taux de disponibilité de l’appareil est au plus bas avec un délai moyen actuel de 172j pour l’obtention de pièces détachée (sic!). De plus pourquoi un appareil de pénétration?

    Reste pour moi le duo Gripen-E / Rafale: Saab n’a pas la force de frappe d’un Dassault Aviation mais garde une certaine indépendance, le Rafale surclasse le Gripen dans tous les domaines mais le fait payer plus cher.

    Difficile équation mais dans l’optique d’un remplacement à très long terme, je pense que le Rafale ferait un meilleur choix: utilisé en France, en Egypte et en Inde, l’appareil va continuer d’évoluer pendant longtemps et la dispo des pièces sera assurée.

    1. Synthèse pertinente que je partage, car au-delà des réels besoins helvétiques (force d’autodéfense avant tout) que tous les appareils en lice ne « matchent » pas, le prix reste un élément prépondérant, et il n’est pas exclu que l’on rejoue le match de la dernière fois dans le pré européen.

      Ça n’est d’ailleurs pas pour rien que lors du dernier appel d’offres, l’abordable Gripen (de mémoire dernier avec 2 points de moyenne en moins que le Rafale – et SOUS le seuil éliminatoire de 6/10 en police du ciel !) avait damé le pion à notre fleuron national sorti vainqueur des évaluations ET plébiscité par les pilotes (voir infographie sur la seconde évaluation : http://4.bp.blogspot.com/-Lj-Vmw8lg4c/TzlkELnzBNI/AAAAAAAACZY/ZkHZyOWxe3A/s1600/Swiss_eval_NWA2_appreciations.png). D’ailleurs à l’époque l’on disait que 18 Rafale suffiraient à tenir le rôle de 22 Gripen.

      Dans le cas présent, le Gripen E est certes une évolution d’un appareil éprouvé, mais cette version encore en développement… a tout à prouver, justement ! Quant au Typhoon, honorable second jadis, il avait été éliminé pour son manque de polyvalence en reco / air-sol notamment et une appréciation moyenne des pilotes. Or la tranche 3 n’a toujours pas comblé ces lacunes, et il m’est avis que l’exemple de l’Autriche, qui a annoncé souhaiter se séparer de ses EF2000 pour raisons de coûts d’exploitation exorbitants (en sus du scandale de corruption), pourrait négativement impacter le Typhoon en Suisse, la situation de ce pays étant fort similaire au cas helvétique (une petite flotte dédiée à la police du ciel d’un pays alpin, suivez mon regard…).
      Le Rafale, largement combat proven dans tous les domaines d’évaluation par rapport à ses 4 concurrents (seul le Super Hornet fait aussi bien sur cet aspect), encore évolutif (impression renforcée par ses récents succès à l’export qu’il faudra accompagner au cours de la vie de l’avion), part avec un bagage certain.

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