Crash mortel d’un Mirage 2000TI lors d’un vol d’essais

L’accident s’est déroulé aux abords immédiats des usines de l’avionneur HAL à Bangalore dans le sud de l’Inde. Ce vendredi 1er février 2019 au matin un avion de combat Dassault Aviation Mirage 2000TI s’est écrasé lors de son vol d’essais, après modernisation. Bien qu’ayant réussi leur éjection les deux membres d’équipage sont décédés à l’hôpital des suites de leurs multiples blessures. Pour mémoire l’Indian Air Force alignait jusque là quatre de ces biplaces de transformation opérationnelle.

Depuis maintenant un peu plus de deux ans le constructeur aéronautique indien a en effet entrepris de transformer tous ses Dassault Aviation Mirage 2000H/TH. Ils sont en effet modernisés au standard Mirage 2000I/TI. C’est un de ces derniers qui a été victime de cet écrasement ce vendredi. L’avion réalisait un vol d’essais entre les mains de deux pilotes très expérimentés et affectés auprès de l’avionneur par l’Indian Air Force.

Les squadron leaders Sameer Abrol et Siddharth Negi auraient détecté un grave incident lors du décollage de l’avion et aurait immédiatement décidé l’éjection de leurs sièges respectifs. Une possibilité puisque les Mirage 2000 indiens sont dotés de sièges dits zéro-zéro, c’est à dire qui peuvent être actionnés même lorsque l’avion est au sol et à l’arrêt.
En fait il semble bien que les deux éjections n’aient pas eu lieu au même moment. Negi qui était aux commandes de l’avion aurait tenté de poser l’avion avant de s’éjecter tandis qu’Abrol aurait activé son siège alors que le Mirage 2000TI se trouvait à une dizaine de mètres du sol.

Très lourdement blessés tous deux, ils sont décédés à leur arrivée à l’hôpital central de Bangalore. Les usines de HAL jouxtant l’aéroport de la ville le trafic aérien y a été totalement fermé et les vols commerciaux déroutés vers d’autres plateformes à proximité.
Une double enquête doit être menée par HAL et l’Indian Air Force. Des experts de Dassault Aviation sont également attendus sur place.

C’est une lourde semaine pour l’Indian Air Force, alors même que cinq jours auparavant un Jaguar s’était déjà écrasé. Dans le même temps c’est le second écrasement mortel d’un Mirage 2000 en moins d’un mois. Triste loi des séries que voilà.
Le ministère indien de la défense a rappelé que Siddharth Negi avait été un des trois pilotes d’essais du programme LCA.

Photo © Indian Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. Petites précision: dans un biplace le siège arrière s’éjecte toujours avant le siège avant à cause du rail de guidage qui peut se coucher vers l’arrière.

    Les sièges éjectables même s’ils sont du type 0/0 , n’assure pas une survivabilité dans certainnes conditions:
    – en éjection vers le sol en basse altitude,
    – en forte pente vers le sol de l’avion en basse altitude (g négatif) dans ce cas la vitesse descendente annule l’effet d’ejection vers le haut du siège.

    1. Question: Quand dans un appareil biplace l’un des deux occupants s’éjecte, est-ce que le deuxième occupant est éjecté automatiquement ou alors il doit lui aussi actionner manuellement son éjection ? Dans ce cas là votre règle d’ordre d’éjection ne peut se faire. Le premier occupant, qu’il soit devant ou derrière, qui actionne l’éjection est le premier hors de l’appareil. L’appareil ne va pas attendre que l’occupant arrière s’ejecte pour autoriser l’occupant avant à s’ejecter.

      Sa existe encore les éjection vers le bas ? Je sais que chez les F-104 oui mais ils n’étaient pas de type 0/0. C’était d’ailleurs la cause de nombreux décès de pilotes, l’ejection vers le bas en phase de décollage et atterrissage. De toute façon un siège 0/0 éjection vers le bas c’est totalement inutile, si ça existe.

  2. Vous ne m’avez pas compris, je veux dire que lorsque pour des raisons diverses, l’avion est sur le dos très près du sol.
    Ensuite pour l’ordre d’éjection, anciennement les commandes étaient séparées, mais sur certains types de sièges, en urgence le poste avant peut déclencher l’éjection des deux sièges avec une temporisation le premier l’arrière et ensuite l’avant.
    Mais dans ce cas d’urgence, il y a de fortes chances que le passager arrière soit gravement blessé, car il n’aura pas pu prendre la position correcte d’éjection.
    Je précise que le pilote en place avant ne doit s’éjecter qu’après être sûr que la place arrière est partie. Cela pourrait être considéré comme une faute lourde.
    Si la place avant s’éjecte en premier, et que le rail de guidage se rabat vers l’arrière, cela condamne la possibilité à la place arrière de s’éjecter.

  3. Dans un mirage 2000 biplace , a partir du moment où le pilote a mis le séquenceur sur « bi » (l’autre position est « mono ») quelque soit la personne qui tire sur la poignée, le siege arrière partira puis le siège avant, 0,75 secondes plus tard. Juste pour éviter que si le pilote de devant tire en premier, il ne prenne au passage celui de derrière en train de sortir !
    Sur la position « mono » chaque siège deviens indépendant. En France, il est obligatoire de voler sur « bi » des que l’on est deux dans l’avion.

  4. Bonjour,
    Sur mirage 2000 biplace, il y a un sélecteur solo biplace.
    Juste avant le décollage le pilote (place avant) doit le positionner sur biplace. A partir de ce moment qu’elle que soit la personne qui actionne la poignée siège, les deux sièges partiront en respectant la chronologie arrière puis avant.

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