L’Aeronautica Militare déploie des Typhoon en Islande

Les ultramodernes jets de combat italiens sont arrivés dans l’île de l’Atlantique nord en fin de semaine dernière. De mi-mars à mi-avril 2019 en effet six avions de combat Eurofighter EF2000 Typhoon sont stationnés sur la base islandaise de Keyflavik. Ils doivent y remplir aussi bien des missions d’entraînement que de sécurisation, assurant dans ce second cas la défense aérienne de cet état insulaire membre de l’OTAN. Ils sont accompagnés d’un ravitailleur en vol Boeing KC-767.

C’est loin d’être la première fois que de tels avions italiens rejoignent l’Islande. À l’automne dernier déjà quatre Eurofighter EF2000 Typhoon similaires avaient été déployés pour les mêmes raisons. En fait en l’absence de force aérienne ce petit pays volcanique fait reposer toute sa défense aérienne sur les accords de défense signés au titre du traité de l’Atlantique nord. Et donc la base aérienne de Keyflavik voit défiler des avions très différents les uns des autres, avec des livrées et cocardes de plusieurs pays.

Même si depuis six ans les Italiens ont pris l’habitude de venir voler plusieurs semaines d’affilée donc en Atlantique nord c’est bel et bien l’US Air Force qui est la plus présente. Ses chasseurs McDonnell-Douglas F-15C/D Eagle sont des locataires réguliers de Keyflavik. C’est en fait surtout pendant les périodes de relâche de l’aviation américaine que les forces aériennes européennes envoient leurs chasseurs dans la région.

Mais au fait une telle présence de chasseurs de l’OTAN est-elle nécessaire ?
Oui totalement si on en croit à la fois l’organisation atlantiste et le gouvernement islandais. En fait ce petit bout d’Europe coincé au milieu de l’océan est très fréquemment survolé par des avions militaires russes de tous types. De l’avion-espion bien entendu mais aussi des bombardiers en maraudes, voire parfois des chasseurs à long rayon d’action. Et comme très souvent ailleurs, à chaque fois ces aéronefs ont des problèmes techniques : leurs transpondeurs sont en panne. On va vraiment finir par croire que quelqu’un dans les postes de pilotage de ces avions russes les éteignent.

Plus sérieusement l’Islande n’a ni les moyens financiers ni l’ambition politique de disposer de sa propre défense aérienne. Et ses habitants se sont, dit-on, parfaitement accoutumés à la présence permanente de militaires alliés sur leur territoire.
Au final voir des pilotes italiens converser avec des militaires islandais, ça doit valoir son pesant de cacahuètes.

Photo © ministère italien de la défense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Comme l’a dit un inconnu cité dans les mémoires de Churchill (Mémoires de Guerre, tome 2) : « Quiconque possède l’Islande tient un pistolet braqué sur l’Angleterre, l’Amérique et le Canada. »
    On comprend d’autant mieux l’empressement de l’OTAN de sécuriser cette île…

    1. L’Islande tient une place dans le GIUK (Greenland-Island-United Kingdom), qui est un sacré goulot d’étranglement pour n’importe quel sous marin non atlantiste

      1. Absolument, le cordon d’hydrophones SOSUS avait été déposé suivant cette ligne GIUK durant la guerre froide par l’OTAN, soucieuse de voir les submersibles soviétiques lui couper potentiellement l’accès à l’Atlantique, et pour également économiser ses propres forces sous-marines car surveiller cette immense ligne d’eau 365 jours / an était une sinécure.
        De surcroit, Keflavik était à cette époque une base très animée, avec rappelons-le des pistes conçues pour faire partir des super-lourds (B52 et autres C5), son escadrille de F15C permanente, un ou deux E2 AWACS et des P3 selon les besoins. Une place forte hautement stratégique qu’il fallait défendre bec et ongles.

        Aparté littéraire en lien direct avec nos propos, la prise de l’Islande par l’URSS est d’ailleurs un des éléments-clés de la stratégie soviétique dans Red Storm Rising (Tempête Rouge) de Tom Clancy, leurs sous-marins étant désormais libres de passer le GIUK pour chasser les convois (SOSUS étant kaput), les bombardiers de l’aéronavale (TU16-22-95) libres de transiter hors de portée du Royaume-Uni pour attaquer les groupes aéronavals de l’OTAN, et la base de Keflavik (débarrassée de ses F15 et AWACS) devenue un avant-poste russe avec une escadrille de Mig-29.

        1. Il est juste à signaler Vark que si vous écrivez F15C plutôt que F-15C, un passionné d’aviation ancienne vous rétorquera que jamais le prototype de chasseur naval Curtiss F15C n’a été basé dans la région 😉

        2. Un très bon roman de Clancy (il en a aussi écrit de très mauvais ) qui démontrait en effet que la possession de l’Islande était la clé de la maîtrise aérienne et navale de l’Atlantique Nord, et donc du maintient de la liaison entre les alliers Européens et Américains de l’OTAN..
          Même si la tension entre l’OTAN et la Russie n’a rien à voir avec celle des années 70-80 entre OTAN et Pacte de Varsovie, le maintient d’une présence militaire effective semble politiquement nécessaire face au retour du nationalisme russe.

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