Et si le Covid19 permettait un retrait plus rapide des SA.330 Puma de l’Armée de l’Air ?

Cela pourrait bien être un des très rares effets positifs de la crise du Covid19. L’État envisage désormais de venir au secours du constructeur Airbus Helicopters actuellement lourdement touché par les effets de la crise sanitaire en rachetant une partie des commandes annulées. Ainsi l’Armée de l’Air mais également la Gendarmerie Nationale et même la Sécurité Civile possèderaient de nouveaux hélicoptères à des prix en-dessous du marché. Une aubaine que les parlementaires de la commission de la Défense nationale et des Forces armées étudient désormais très sérieusement.

L’hélicoptériste européen subit en effet de plein fouet les annulations de commandes depuis le début de la crise sanitaire. Et le problème c’est que bien souvent les machines en questions ont soit déjà été construites ou sont soit en cours d’assemblage. Et donc il existe un risque réel que ces hélicos restent sur les bras du constructeur.
Or la France, comme d’autres états européens, est actionnaire du groupe Airbus et donc par ricochet de sa branche voilures tournantes. Notre pays possède environ 11.10% du capital de l’entreprise, tout comme l’Allemagne.

C’est donc assez logique que Paris veuille secourir ce fleuron de l’industrie aéronautique. Après tout Airbus Helicopters est l’héritier d’Aérospatiale. Il le fait bien pour d’autres entreprises comme Air France ou encore Renault. Sauf qu’il ne s’agit pas là d’injecter bêtement des milliards d’euros mais bien de racheter, à bon prix des machines qui sinon finirait sans doute par être détruites après avoir passé pas mal de temps à prendre la poussière. Tout le monde y sera gagnant : Airbus Helicopters autant que l’État.

Trois machines sont désormais en tête de la liste de courses des parlementaires français, un monoturbine et deux biturbines. Il s’agit des Airbus Helicopters H125 Écureuil, H145, et H225 Super Puma Mk-2. Bien sûr toutes n’auraient pas le même rôle.

Et c’est ce dernier qui semble le plus intéresser les parlementaires autant que les militaires. En effet il se dit désormais que l’État pourrait racheter entre douze et quinze hélicoptères de ce type pour les besoins de l’Armée de l’Air. Des H225 Super Puma Mk-2 immédiatement disponibles permettraient ainsi de mettre à la retraite les actuels Aérospatiale SA.330B Puma hors d’âge. Ces hélicoptères accusent grandement le poids des ans tout en réalisant au quotidien des missions de service public. L’année 2020 serait donc la dernière année de service plein de ce légendaire hélicoptère dans notre aviation militaire. Nonobstant l’ALAT de continuerait de son côté à voler sur ses propres exemplaires.

Quant aux H125 Écureuil (en fait les ex-AS.350B3) et H145 ils rejoindraient les rangs de la Gendarmerie Nationale et de la Sécurité Civile. Cette dernière ne recevant bien entendu que des H145, l’Écureuil ne faisant plus parti de son parc aérien depuis des années. Deux modèles d’hélicoptères qui représenteraient entre dix et quinze machines également et permettrait de rajeunir grandement des unités de service public qui volent quotidiennement. Outre les missions type Covid19 les Dragon de la Sécurité Civile assurent également des vols plus habituels de sauvetage ou encore d’évacuation sanitaire.

Il est même question, mais de manière plus hypothétique que six H225 Super Puma Mk-2 soient pris en compte par la Gendarmerie Nationale et là encore par la Sécurité Civile à hauteur de trois machines chacun. La première les utiliserait pour des missions de soutien aux opérations des services spéciaux type GIGN et RAID. La seconde pourrait employer ces hélicoptères comme bombardiers d’eau et appareil de soutien lors de catastrophes naturelles.

Quoiqu’il en soit les pistes sont à l’étude et plus que jamais il semble bien que la France ait pris conscience de ce que l’on appelle de plus en plus souvent «le monde d’après» la crise sanitaire.
C’est donc ici une affaire à suivre.

Photo © Ministère des Armées.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. Excellent article Arnaud, comme d’habitude devrais- je dire.

    J’espère seulement que nos parlementaires ne mettront pas 3 ans à se décider….

    Si cela devait se réaliser, ce serait une excellente nouvelle. Nos pauvres vieux Puma ont besoin d’une relève.

    Au fait Arnaud, quelle est la différence entre un Super Puma Mk 2 et un Caracal ? Ils semblent s’appeler tous les deux H 225 ou je me trompe ?

    Merci de votre réponse. M

    1. En fait le Caracal est le H225M tandis que le Super Puma Mk-2 est le H225. Le Mk-2 sur ce coup là est purement marketing, il faut le souligner.

  2. Ah OK, merci.

    ODonc même cellule, même moteurs, et peut être une avionique un peu différente, puisque le Caracal sert aux opérations spéciales.

    Bon, attendons la suite. Et de beaux Super Puma Mk 2, pour nos aviateurs, nos gendarmes. Sans oublier la Sécurité Civile.

  3. Par contre, quel serait l’impact sur le programme H160M guépard ?
    Il me semble qu’une partie de la commande pour l’armée de l’air ( 40 appareils pour remplacer puma et fennec si ma mémoire est bonne…)

    Sinon, des helico gris un peu plus gros que le guépard ne me déplairait pas… et j’adorerai les voir avec une livrée bleue et une autre rouge et jaune…

  4. Il serait temps, malgré que celà se fasse de manière forcée. 35 EC-145 pour la sécurité civile pour toute la France et l’outre mer c’est vraiment trop peu.

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