L’Armée de l’Air et de l’Espace déploie ses Rafale F3R en Guyane.

La mission est particulièrement sensible. Depuis quelques jours maintenant cinq avions de l’Armée de l’Air et de l’Espace ont rejoint depuis la métropole la Base Aérienne 369 de Cayenne. Parmi eux on trouve trois chasseurs omnirôles Dassault Aviation Rafale F3R appartenant à la 30e Escadre de Chasse. Ils doivent sécuriser le vingtième tir du lanceur Vega avec à son bord un satellite de renseignement d’origine électromagnétique.

C’est ce jeudi 11 novembre 2021 que les trois avions de combat biréacteur ont traversé l’Atlantique depuis leur nid de la Base Aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Ils étaient accompagnés de deux «gros avions», en l’objet un biréacteur Airbus DS A330 MRTT Phénix de soutien logistique et de ravitaillement en vol et un quadriréacteur Boeing E-3F de détection et de commandement aéroportés. Tous les cinq sont temporairement basés à Cayenne, avant un retour vers la métropole prévu pour ce vendredi 19 novembre. Mais pourquoi un tel déploiement ultramarin ?

Cette mission s’intègre dans l’opération Bubo relative à la sécurisation du Centre Spatial Guyanais (ou CSG) de Kourou. Or ce mardi 16 novembre 2021 à 9 heures 27, en heure locale, la vingtième fusée Vega s’élancera avec en soute un satellite CERES. Ce dernier fait partie de la nouvelle composante spatiale optique dont le premier lancement remonte à décembre 2018. Le satellite CERES est un outil de défense dit SigInt, c’est à dire de recueil du renseignement d’origine électromagnétique, destiné à une orbite héliosynchrone.
Pour mémoire Vega est une fusée de facture italienne appartenant à l’European Space Agency.

L’AWACS et les trois Rafale F3R réaliseront donc aux abords du CSG une véritable bulle étanche de défense aérienne. Ils seront assistés d’au moins un hélicoptère Eurocopter AS.555AN Fennec appartenant à l’Escadron de Transport 68 Antilles-Guyane juste stationné à l’année sur la BA 367 de Cayenne. Cet appareil remplira une mesure active de sûreté aérienne contre la menace des aéronefs légers voire des drones.

 

On remarquera au passage que la France est aujourd’hui un des rares, si ce n’est le seul pays de l’Union Européenne, capable de déployer des moyens de combat à 5000 kilomètres de distance sans le moindre souci logistique ou opérationnel. Il s’agit là d’une des forces de l’Armée de l’Air et de l’Espace. C’est aussi une capacité rendue possible par l’avion de combat Rafale et son fidèle auxiliaire le Phénix.

Photos © Armée de l’Air et de l’Espace.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 réponses

  1. N’y aurait il pas en complément de la mission officielle une recherche de camps d’orpailleur avec un bidon reco IR ou électromagnétique? Sur palette un bidon rentre facilement dans un A330 MRTT.

    Ca permet de faire d’une pierre deux coups et donner à la gendarmerie et aux légionnaires un positionnement assez précis des camps illégaux.

    1. Effectivement ca fait plaisir de les voir dans notre ciel.

      Mais c’est claire qu’une aide aux services luttant contre l’orpaillage illégale aurait été un vrai PLUS !!!!

      1. Sauf que la question de l’orpaillage est ici hors sujet. Merci donc de revenir à des commentaires dans le sujet.

    1. Pour info l’aviation néerlandaise n’aligne plus de McDonnell-Douglas KDC-10. Et avoir des avions ne suffit pas, il faut aussi les infrastructures pour les accueillir et les mettre en œuvre tout en hébergeant les personnels. Nos amis néerlandais sont déjà souvent à la peine pour envoyer un Lockheed P-3 Orion en mission de souveraineté aux Antilles, alors des chasseurs et ravitailleurs n’en parlons pas. 🙂

    1. Il n’est dit nul part dans l’article que c’est une mission exceptionnelle ou nouvelle, juste qu’elle a lieu actuellement !

  2. Les anglais ont bien réussi à envoyer 4 Typhoons FGR mk-4 avec un A330 mrtt Voyager jusqu’au iles Malouines. Ça aussi c’est une sacré performance.

    1. Oui mais les Britanniques sont hors-compétition. Et vous remarquerez Dimitri que dans l’article je parle des pays de l’UE… dont le Royaume-Uni ne fait malheureusement plus partie. 😉

  3. Je crois que pour un tel convoyage, si c’était avec des C-135, il aurait en fallu 2 au lieu d’un seul Phénix

    1. C’est surtout que les Boeing C-135FR ne sont plus engagés sur de telles missions. Ils sont désormais trop vieux pour cela.

      1. Vous avez l’air très au fait de l’utilisation des C135FR. Peut-être pourriez vous m’en dire plus sur la manière dont ils vont être utilisés jusqu’en 2023 dans ce cas ? Je suis très intriguée…

        1. Ils vont être peu à peu retirés du service, ce sont de vieux avions vous savez. Mais en attendant le ministère des Armées privilégie leur emploi pour les missions en zone métropolitaine, par sécurité.
          Au passage curieux votre pseudo, je n’en dirais pas plus.

  4. Encore une démo de notre glorieuse AAE et surtout de notre fleuron Rafale F3R. En passant, bravo pour la confirmation du contrat de 30 Rafale pour l’Égypte. Gloire au vent tempétueux Français…

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