L’ouest ukrainien désormais également sous les bombes ennemies.

Plus la guerre avance et plus elle semble s’éloigner du Donbass, l’excuse d’origine dans l’invasion militaire russe de l’Ukraine. Depuis maintenant 48 heures c’est l’ouest du pays, et notamment les abords des villes d’Ivano-Frankivsk et de Loutsk qui sont la cibles des bombardements aériens de l’aviation moscovite. Des raids aériens qui désormais inquiètent les nations occidentales car ils se rapprochent des frontières hongroises, polonaises, et slovaques. La crainte est également que désormais la ville de Lviv où sont réfugiées plusieurs représentations diplomatiques soit également la cible de l’aviation russe.

Contrairement aux bombardements des jours précédents les forces aériennes russes n’ont cette fois pas ciblées d’objectif civil. Une fois n’est pas coutume. Leurs bombes et leurs missiles air-sol ont visé deux objectifs militaires de premier, même si par effet de dommage collatéral l’un d’entre eux a provoqué des dégâts considérables sur l’aéroport international d’Ivano-Frankivsk.

Le premier objectif était donc la base aérienne adjacente au terminal affaire sur laquelle avant guerre étaient stationnée une partie des chasseurs de défense aérienne Mikoyan MiG-29 Fulcrum ukrainiens. Selon les médias d’état russe entre dix et douze de ces chasseurs biréacteurs d’origine soviétique auraient été détruits tandis que le ministère ukrainien de la défense se refuse à tout commentaire, se limitant à qualifier les chiffres de Moscou de fantaisistes. Au moins cinq bombes sont tombées sur la cible, dont deux sur la partie civile fort heureusement quasi inoccupée lors du raid aérien. Deux civils pourtant sont morts sous les bombardements russes. Un avion de ligne court-courrier ATR-72-600 appartenant à la compagnie charter ukrainienne Windrose Airlines aurait été fortement endommagé. Aucune image n’a cependant réussi à en attester.
Les médias ukrainiens font état d’une opération menée par des avions d’attaque dernier cri de type Sukhoi Su-34 Fullback protégés par des chasseurs de supériorité aérienne Su-35 Flanker-E.

L’autre raid aérien a lui aussi été mené par des chasseurs de supériorité aérienne Su-35 Flanker-E, escortant cette fois des Su-24 Fencer. Cette fois par contre à priori pas de dommage collatéral puisque la cible était une emprise 100% militaire : la base aérienne de Loutsk. Elle aussi accueillait avant guerre des chasseurs MiG-29 Fulcrum mais aussi des avions d’entraînement Aero L-39 Albatros. Cette base aérienne était connue également pour accueillir un des rares véritables musées aéronautiques d’Ukraine, dédié notamment à l’aviation militaire soviétique durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide. On ignore si celui-ci a également été détruit durant le raid aérien.

Un schéma semble cependant se profiler après ces deux raids aériens : des opérations menées de plus en plus dans la partie occidentale de l’Ukraine ! Ivano-Frankivsk n’est qu’à 150 kilomètres de la frontière avec la Slovaquie et Loutsk à 90 kilomètres de la frontière polonaise. Pour mémoire ces deux pays sont à la fois membres de l’OTAN et de l’Union Européenne. Surtout les deux bases ciblées permettaient de protéger l’espace aérien de Lviv, la «capitale bis» de l’Ukraine avec les représentations diplomatiques notamment allemandes, européennes, et françaises exfiltrées de Kiev.

Carte de la situation militaire russe en Ukraine au 11 mars 2022 en soirée.

Parallèlement à ces raids aériens d’autres villes, moins occidentales, ont elles été frappés en leur cœur par les forces russes. Des informations contradictoires en provenance d’Ukraine et de Turquie existent autour d’une frappe aérienne ce samedi 12 mars au matin contre la grande mosquée de Marioupol où étaient réfugiés des civils innocents et notamment une trentaine d’enfants. Ce fait doit être vérifié et revérifié avant qu’un article ne soit réalisé dessus.

Le dictateur russe Vladimir Poutine ne semble pas vouloir jouer la carte de l’apaisement et chaque jour son aviation militaire pilonne un peu plus une Ukraine désormais ravagée.

Illustration © ministère britannique de la défense.
Photo © ministère russe de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. Il va envahir toute l’Ukraine et peut être tenter un jackpot sur la Moldavie.

    À t-on un quelquonque accord de défense avec la Moldavie ?

    Il veut surtout couper la route aux livraisons d’armes occidentales et à l’aide humanitaire.
    Affamer un peuple et le terroriser c’est aussi une arme.

    1. A ma connaissance il n’y a pas d’accord de défense avec la Moldavie en tous cas pas avec l’OTAN. Par contre toute attaque contre la Lettonie, la Lituanie ou l’Estonie la serait du sérieux l’OTAN serait obligé de s’engager.

      1.  » l’OTAN serait obligé de s’engager. »
        J’en connait qui doivent trépigner d’impatience car donner des coups sur les gens qui ont du mal à les rendre, c’est facile mais contre l’otan, ces « convois » risquent d’être entièrement détruits, et perte de toute supériorité aérienne, qui sauf chantage au nucléaire, adoré de poutine,, aboutirait à la destruction de cette armée d’invasion!
        Sachant que des frappes sur les pays de l’otan amèneront des frappes sur les cibles militaires russes, aéroports et surtout rassemblement de troupes et matériels!
        comme on dit chez nous ce ne serait pas la même limonade pour Vladolf Puthler

        1. Comparaison n’est pas raison dit l’adage populaire. Et assimiler Poutine à Hitler n’a aucun sens actuellement. Deux époques diamétralement opposées.
          Donc deux commentaires avec votre « Vladolf Puthler » mais pas trois.
          D’avance merci.

  2. Bonsoir Arnaud,
    Merci pour ces infos inquiétantes.
    Poutine a toujours dit qu’il ne voulait pas de l’Ukraine dans l’OTAN/NATO.
    Il semble refermer la nasse sur ce pauvre pays par ses bombardements à l’ouest.
    Si un incident survient sur une frontière du monde libre, on risque de vivre le début de la 3eme guerre mondiale.
    Beaucoup de surveillance des alliés inquiets de jour comme de nuit si j’en juge par l’activité sur Flighradar24 (pas toujours facile à repérer)

    1. Troisième guerre mondiale, mais qui avec la russie, la chine voudra commercer avec l’occident ( les seuls qui ont du fric) , donc hormis ses pays satellites avec fantoches au pouvoir, et hors nucléaire, la russie est seule au monde, faut pas rêver, en conventionnel elle ne peut pas porter la guerre au monde entier, surtout au vu de la qualité de son armée…
      Seul le chantage au nucléaire sauve la russie, qui fait ce qu’elle veut et au moindre signe de riposte, va se cacher derrière le nucléaire, lâcheté de Vladolf Puthler

  3. Beaucoup d’avions US également sur ADSB-exchange.
    Enfin, ce que l’on peut voir.
    Beaucoup de R 135 Rivet Joint, le long de la frontière ukrainienne, au dessus de la Pologne.

    Arrivent-t-ils à renseigner les forces ukrainiennes de la position des Russes ? J’espère que oui.

    Le problème, c’est l’aviation russe, qu’il semble difficile à détruire.
    Quel type de missile anti-aérien est vraiment efficace contre ces satanés Sukkoi ?

    Pour les hélicoptères, il semble que les Ukrainiens arrivent à en abattre un certain nombre.

    Arnaud, pensez-vous nous faire un nouvel article, comme cette semaine concernant les pertes russes.

    D’avance merci.

    1. Sans oublier les E8C Joint Stars. Mais les occidentaux partagent aussi leurs images satellites des positions de l’armée russe aux forces ukrainienne ce qui met en rogne la Russie.

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