Renforcement de la posture de l’US Air Force en Europe.

La décision américaine a été annoncée par le Président des États-Unis Joe Biden lui-même en marge du sommet de l’OTAN de Madrid. Des avions de combat de l’US Air Force vont être prochainement déployés en renfort de ceux déjà positionnés, en Grande Bretagne et dans les états baltes. On comptera notamment deux unités de Lockheed-Martin F-35A Lightning II de plus sur la base anglaise de RAF Lakenheath. Il s’agit d’une réponse aux menaces récentes du dictateur russe Vladimir Poutine à l’encontre de l’élargissement de l’alliance Atlantique.

Le regain d’activité depuis trois jours à Seymour Johnson AFB en Caroline du Nord laisse à supposer que les McDonnell-Douglas F-15E Strike Eagle du 4th Fighter Wing se préparent à traverser l’Atlantique Nord. À eux donc la protection des espaces aériens baltes en renfort de la mission otanienne Baltic Air Policing. On ignore encore si ces avions seront basés en Estonie ou Lituanie directement ou bien seront déployés en Pologne, c’est à dire plus à l’abri d’une éventuelle action de la Russie contre ces pays.

Dans le même temps le 388th Fighter Wing de Hill AFB dans l’Utah se prépare à prendre le même chemin, avec ses Lockheed-Martin F-35A Lightning II de son côté. Cependant eux n’iront pas autant à l’est en Europe, se limitant au Royaume-Uni. C’est à RAF Lankenheath, la principale base aérienne américaine en Grande Bretagne que ces avions seront stationnés pour les semaines et mois à venir. Les chasseurs de 5e génération auront comme mission première non pas la défense aérienne mais comme les F-15E Strike Eagle du 4th Fighter Wing l’attaque en profondeur et l’appui tactique rapproché.

C’est donc bien une posture de réaction rapide que l’US Air Force déploie en Europe, d’où le recours à deux formations dépendant du principe de «Lead Wings» / «Lead Wings in Extremis». C’est aussi, et surtout leur premier déploiement massif depuis leur création en janvier dernier. Rappelons qu’initialement l’administration Biden les avait pensé afin de pouvoir intervenir vite en zone Asie-Pacifique face à l’expansionnisme chinois. Les décisions poutiniennes d’agresser militairement l’Ukraine puis de menacer les pays de l’OTAN de frappes thermonucléaires ont radicalement changé la donne et rebattu les cartes.

Photo © US Air Force.