Sukhoi étend les capacités offensives de son best-seller Su-30 Flanker-C.

Alors que l’aviation militaire russe piétine en Ukraine, où elle peine à tenir les cadences demandées par Moscou, l’avionneur Sukhoi de son côté n’en finit plus de communiquer sur ses évolutions. Pour autant rien de réellement révolutionnaire puisque ses programmes d’avions furtifs fonctionnent au ralenti suite aux sanctions économiques des Alliés. Par contre ses améliorations semblent notoirement très réussies avec désormais une augmentation sensible de l’arsenal aérien du chasseur multi-rôle Su-30 Flanker-C. Un avion qui devient maintenant une plateforme de lutte contre les navires mais aussi contre les avions à très haute valeur ajoutée.

On pensait que le programme de modernisation Su-34M Fullback allait vampiriser les capacités d’ingénierie et d’usinage de l’avionneur russe tout autant que la fusion avec Mikoyan allait enrayer temporairement cette formidable machine de guerre économique qu’est Sukhoi. Nous avions tort, et ce sur tous les points. Et la récente annonce faite autour des nouvelles capacités du Su-30 Flanker-C vient le prouver : l’avionneur ne va pas si mal que ça. Certes les sanctions euro-américaines ont fait très mal au Su-57 Felon et au futur Su-75 Checkmate, tous deux de 5e génération, mais l’entreprise Sukhoi s’en sort en étant droite sur ses fondamentaux. Et en 2022 ceux-ci passent évidemment par le Su-30. C’est son avion actuellement le plus facile à vendre à l’export. Elle vient d’ailleurs de livrer les deux premiers exemplaires, sur une commande de six machines, au Myanmar.

Pour autant les deux nouveaux armements annoncés comme étant ajoutés à l’arsenal du chasseur s’adressent surtout à deux pays déjà utilisateurs de l’avion depuis plusieurs années : l’Algérie et l’Inde. Concernant le premier il s’agit pour Sukhoi de consolider un client majeur pour qui le Su-30 est un véritable couteau suisse volant tandis que pour le second il s’agit de tenter de contrecarrer les avionneurs occidentaux comme Boeing, Dassault Aviation, et Lockheed-Martin. Mais quelles peuvent bien être ces deux nouvelles armes ?

La première est le missile air-surface Kh-31PKM capable de frapper n’importe quel navire dans un rayon de sept à 115 kilomètres avec une charge de combat de 87 kilogrammes pour une arme pesant en tout 600 kilos. Sa vitesse de croisière est d’environ 2500 kilomètres/heures. Il va permettre de remplacer les Kh-31P (ou AS-17 Krypton pour l’OTAN) utilisés depuis 2009 et jugés par Moscou trop aisés à intercepter. Comme son grand frère le Kh-31PKM est destiné avant tout à la destruction de navires de guerre hauturiers comme des frégates, des destroyers, voire des porte-aéronefs.
La seconde est le missile air-air R-37M conçu pour détruire des aéronefs à haute valeur ajoutée. Entendez par là des avions dont la perte serait catastrophique pour l’ennemi tels les AWACS, les ravitailleurs en vol, voire les bombardiers stratégiques. Avec une vitesse après tir d’environ 6800 à 7200 kilomètres/heures le R-37M (ou AA-13 Axehead pour l’OTAN) entre clairement dans la catégorie des missiles hypersoniques. Sa masse de 600 kilogrammes dont 10% dédiée à la seule charge offensive en fait un missile air-air totalement hors norme. Pour mémoire l’extraordinaire AIM-54 Phœnix qui armait le chasseur américain Grumman F-14 Tomcat durant la guerre froide ne pesait «que» 470 kilos. Jusque là on pensait que ce R-37M n’armait que le chasseur de supériorité aérienne Mikoyan MiG-31BM Foxhound. On sait désormais que le Su-30 fait partie de ses plateformes de tirs.

Reste désormais à savoir jusqu’où la Russie est prête à aller pour vendre ses deux armes à ses clients habituels. De tels missiles entre les mains des Indiens auraient toutes les chances d’être tôt ou tard examinés par des ingénieurs américains ou français. Pour Moscou le jeu en vaut t-il la chandelle ? L’avenir nous le dira.

Photo © ministère russe de la défense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Bonjour Arnaud, avec une tel modernisation envers les appareils indiens l’allié de Chine ne risque t’il pas de négocier envers Moscou ? Il me semble que de telles avancées ne seraient pas bénéfiques pour Pékin.

  2. « Sukhoi étend les capacités offensives de son best-seller Su-30 Flanker-C »
    écoutes, de ce que j’ai compris dès dernières photos du front, ils seraient passé d’un GPS tom-tom à un tout nouveau GPS de pèche en mer de chez Garmin, dispo sur Amazon, pour équiper les Dashboards.
    Et même si mon com à l’air d’une blague, cette info est authentique.
    Alors à coté de ça, les add-on que les russes appliquent à leurs zincs, ça pèse pas lourd.
    L’an prochain ils auront des GPS android auto avec même la couleur et un mode nocturne. nous sommes verts de jalousie

    1. Visiblement il semble vous avoir échappé que l’article parle surtout de versions exports, et non destinées aux forces aériennes russes. Commenter un article c’est sympa de votre part, le lire entièrement avant de le commenter aurait sans doute éviter votre méprise.

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