Après escorte par un Rafale puis par un Typhoon un jet d’affaire s’abîme en Mer Baltique.

Que s’est t-il passé à bord du Cessna Citation II-SP immatriculé OE-FGR ? Ce dimanche 4 septembre 2022 en début de soirée un biréacteur d’affaire s’est écrasé dans les eaux de la Mer Baltique au large des côtes lettones. Suite à une perte de contrôle radio il avait été auparavant pris en charge par l’Armée de l’Air et de l’Espace puis par la Luftwaffe sans qu’aucune des procédures de contact avec le pilote n’ait fonctionné. Quatre personnes se trouvaient à bord, aucune n’a survécu.

L’avion immatriculé en Autriche avait décollé en fin d’après-midi de l’aéroport espagnol de Jerez dans le sud de l’Andalousie. Il avait pris la direction de celui de Bonn/Cologne en Allemagne.
Peu de temps avant que l’avion ne pénètre l’espace aérien français l’Armée de l’Air et de l’Espace avait été avisé par l’aviation civile espagnole d’un souci probable à bord de l’avion d’affaire. La posture permanente de sûreté aérienne a été immédiatement engagée. Un chasseur omnirôle Dassault Aviation Rafale a pris les airs en alerte maximale afin de rejoindre le Cessna Citation II-SP. La rencontre entre les deux appareils s’est bien réalisé au-dessus du territoire français. L’avion volait selon une trajectoire qui ne respectait pas le plan de vol initial. Tous les appels par radio mais également les battements d’ailes règlementaires ont été réalisé par le pilote de chasse français, sans résultat. L’avion s’approchait de la frontière franco-luxembourgeoise. En accord avec le Grand-Duché le chasseur français à poursuivi son accompagnement du jet d’affaire, y compris lors d’un cours passage au-dessus du territoire belge. 

C’est ensuite le pilote d’un Eurofighter EF-2000 Typhoon de la Luftwaffe qui a repris le flambeau, réalisant lui aussi les mêmes procédures que son collègue français. Là encore aucune réponse. Il ne faisait alors aucun doute à ce moment là pour les autorités aériennes allemandes et françaises que les quatre occupants de l’avion étaient décédés. La panne de pressurisation, un problème bien connue dans l’aéronautique contemporaine, ne faisait aucun doute. Celle-ci avait sans doute eu lieu quelques minutes après le décollage lorsque le contrôle aérien espagnol a perdu le contact radio avec le pilote.

À cours de carburant l’avion a brusquement perdu de l’altitude au-dessus de la Mer Baltique. Il a heurté la surface de l’eau peu avant 20 heures avant de se disloquer. La Luftwaffe a déclaré ne pas avoir abattu l’avion en question ! La Lettonie n’ayant alors pas d’équipage disponible c’est un hélicoptère Hkp-14E de l’aviation suédoise, un NHIndustries NH-90 Caïman de recherches et sauvetages en mer, qui s’est rendu sur place. L’équipage a repéré la zone du crash aux éléments en surface et à la trace d’hydrocarbures.
À l’heure où ces lignes sont écrites aucune dépouille n’a été retrouvé.

Désormais les enquêteurs vont devoir se pencher sur les causes exactes de l’accident. Bien que la panne de pressurisation est archi privilégiée il faut savoir d’où elle provient.
L’avion accidenté n’était pas exactement de toute première jeunesse puisqu’il avait débuté sa carrière commerciale en 1979. Pour autant étant immatriculé en Autriche, un pays connu pour le sérieux de ses autorités aéronautiques civiles, on ne peut être que surpris et interrogatif. Une chose est sûre : les investigations s’annoncent longues et délicates.
Il faut aussi saluer le très grand professionnalisme des pilotes allemands et français pour qui cela n’a sans doute pas été la mission la plus facile.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. Normalement quand il y a 1 panne de pressurisation, des masques tombent du plafond et les pilotes ont un équipement équivalent qui dure plus longtemps. Normalement cela aurait dû permettre aux pilotes de faire descendre l’avion jusqu’à une altitude respirable?

    1. Malheureusement non.
      Il faut se souvenir de la tragédie du Boeing 737-300 de la compagnie grecque Helios Airways en août 2005. La situation était très similaire et avait causé la mort des 121 passagers et membre d’équipage de l’avion de ligne.

    2. Il n’y a pas d’obligation d’avoir des masques qui tombent automatiquement: souvent il ne s’agit que d’une alarme sur le tableau de bord. Si le pilote ne met pas son masque sous 30s il risque de perdre connaissance: ça peut aller très vite.
      Concernant les circuits d’oxygènes, 2 technologies existent: circuit raccordé à une bouteille ou cartouche d’oxygène raccordée à chaque masque.
      Si la question d’une défaillance du bleed semble privilégiée, la question suivante étant: les alarmes de niveau d’oxygènes ont-elles correctement fonctionnées…
      Quant à la défaillance du bleed, elle peut avoir plusieurs origines: fuite massive ou explosion d’une tuyauterie du circuit HP mais un circuit d’alarme est dédié à cela (OHDS), défaillance d’une vanne de régulation, etc..

    1. un crash n’a que très rarement une cause unique. on a surement eu a faire a un problème de pressurisation couplé a un problème technique dans ça détection. c’est pas de chance d’avoir une double panne, mais il y a régulièrement des problème de pressurisation et régulièrement des problèmes de capteur, donc il est pas entonnent que quelque fois dans l’histoire de l’aéronautique, les deux arrive sur le même vol.

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